Déportation et terre brûlée

L’absence de condamnations et de sanctions de la part de la communauté internationale depuis quelques années est devenue aussi criante que choquante un peu partout dans le monde, comme si la mort était devenue gratuite et qu’il s’agissait de faire des scoops seulement.

Ainsi, depuis la déportation des Kosovars albanais organisée par l’armée serbe il y a près de vingt-quatre ans en 1999, l’ampleur de cet acte criminel prend plus de rapidité avec le terrible exode des Rohingyas de Birmanie en 2017 vers le Bangladesh où environ 600 000 personnes ont quitté leurs villes, villages et terres, rejoignant les centaines de milliers de réfugiés qui ont déjà été contraints de fuir leur pays. En septembre dernier, la bataille entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan avec l’offensive éclair aboutira à déloger plus de cent vingt mille arméniens, et là aussi, le monde ne condamnera ni ne jugera les criminels.

Actuellement à Gaza, la politique de la terre brûlée prend de l’ampleur. Le monde qui se dit civilisé et au nom des droits de l’homme encourage et applaudit les actes barbares contre les hôpitaux, églises et mosquées, en tuant femmes et enfants surtout. Adieu, Palestine. Le monde veut déloger les Palestiniens de Gaza pour les mettre de nouveau sous les tentes au Sinaï et que ceux de Cisjordanie optent pour la Jordanie comme pays définitif. Aussi simple que réaliste, cette politique est adoptée par l’Occident, mais ne se rendent-ils pas compte de ce qu’ils ont fait en Ukraine, avec le blé devenu une arme géopolitique dangereuse ? Et là aussi, la politique de la terre brûlée prouve que tout le monde veut épargner son propre pays du mal.

Enfin, face à ce sadisme mondial, prions le Seigneur de nous épargner à nous Libanais toute guerre avec l’ennemi ou toute guerre civile, car avec plus de deux millions de réfugiés, le risque de déportation d’une partie de son peuple dans un proche avenir semble imminent.

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