
Des partisans du Hezbollah rassemblés dans la banlieue sud de Beyrouth, le 11 novembre 2023 à l'occasion d'un discours du chef du parti, Hassan Nasrallah. Photo Joao Sousa
La perspective d'une escalade au Liban semble s'éloigner un peu plus. Samedi, lors de sa deuxième allocution depuis le début de la guerre à Gaza opposant le Hamas à Israël depuis le 7 octobre dernier, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a affirmé que son mouvement allait « continuer dans (sa) performance » contre l'État hébreu. Comprendre, il est satisfait des bombardements sporadiques actuels et compte maintenir le Liban-Sud comme un front de soutien à Gaza, où se joue l'essentiel des combats.
« Notre front restera un front de pression »
Hassan Nasrallah a pris la parole samedi à l'occasion de la « journée des martyrs » du Hezbollah, un événement annuel organisé par le parti chiite, qui a perdu 72 de ses combattants depuis le début des hostilités avec Israël. « Notre front restera un front de pression », a confirmé le leader chiite dans son allocution, réitérant ainsi ce qu'il avait déjà dit vendredi dernier, lors d'une prise de parole très attendue. « Depuis mon discours, les opérations se sont poursuivies et ont connu des améliorations importantes », a-t-il affirmé. Il cite notamment l'emploi des drones d’assaut contre des cibles en Israël, mais aussi des missiles de type « Bourkane » capables selon lui de transporter entre 300 et 500 kilogrammes d'explosifs. « Il y a eu d’autres opérations que nous n’avons pas dévoilées, comme l'envoi des drones de surveillance en Palestine occupée, notamment au-dessus de Haïfa», a-t-il ajouté. Selon Hassan Nasrallah, certains drones reviennent avec des images de reconnaissance, tandis que ceux qui sont abattus servent également un objectif, puisqu'ils épuisent les défenses aériennes israéliennes (dôme de fer).
Ces déclarations interviennent alors que le Hezbollah est à la recherche d'un difficile entre-deux depuis le 7 octobre. D'un côté, il a tout intérêt à éviter une escalade destructrice pour le Liban, déjà mis à mal par la crise économique et politique. De l'autre, il est appelé à participer aux hostilités aux côtés du Hamas sa crédibilité en tant que principale composante de « l'axe de la résistance » étant en jeu, d'autant que l'armée israélienne avance sur le terrain à Gaza. Si Hassan Nasrallah a reconnu que les « combats à Gaza sont difficiles » pour son allié palestinien, il a toutefois souligné « la prouesse militaire » dont le Hamas fait preuve et qui empêcheraient Israël de réaliser ses objectifs sur le terrain. Dans ce cadre, Hassan Nasrallah semble surtout vouloir défendre le bilan de son action - et inaction - contre son ennemi.
57 États
Dans la même optique, il a évoqué les victimes civiles tuées au Liban-Sud par des bombardements israéliens cette semaine. « Des véhicules des scouts de la Risala islamiyya (affiliés au mouvement Amal) ont été ciblés. Plus dangereux encore : la voiture de la grand-mère de Samir Ayoub et ses trois petits-enfants a été visée (par une frappe israélienne, ndlr), provoquant leur décès », a-t-il rappelé. Vendredi dernier, Hassan Nasrallah avait déclaré que si Tel Aviv ciblait les civils au Liban, son mouvement répondra en faisant de même côté israélien. « La résistance a directement riposté en ciblant Kiryat Shmona à l’aide de missiles Katyoucha comme nous l’avons revendiqué officiellement dans un communiqué », a-t-il affirmé, alors qu'il est accusé par certains de ne pas être allé jusqu'au bout de ses menaces. Le chef du Hezbollah a d'ailleurs accusé Israël de minimiser ses pertes humaines, tant parmi les militaires que les civils. « Un responsable d'un centre médical en Galilée (au nord d'Israël, près de la frontière avec le Liban, NDLR) a indiqué qu'il soignait quelques 150 blessés, dont des cas graves », a-t-il assuré.
Sur le plan diplomatique, le leader chiite a appelé les pays arabes et musulmans réunis pour un sommet samedi à Riyad à faire pression sur les États-unis, principal allié d'Israël, pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza. « Les Palestiniens ne veulent pas que ce sommet accouche d'une décision d'envoyer des soldats pour briser le blocus contre Gaza. Mais ils demandent aux responsables rassemblés le minimum : que le monde islamique et arabe adopte une position unifiée pour demander aux Américains de mettre un terme à cette offensive (contre Gaza) et à ces crimes ». Et d'ajouter: « Même si Gaza continue de se battre, 57 États ne peuvent-ils pas ouvrir un passage pour acheminer l’aide et sortir les blessés ? ». « Je ne sais pas si le sommet est terminé », a-t-il ironisé, comme pour réduire l'importance de cet évènement.
« La Syrie paie un lourd tribut »
En parallèle, l'action d'autres acteurs de « l'axe de la résistance » qui soutiennent le Hamas a elle aussi été soulignée par Hassan Nasrallah. Il a loué « la décision courageuse » du gouvernement de Sanaa au Yémen (contrôlé par les rebelles houthis pro-iraniens) de lancer des drones vers le sud d'Israël. « Si on suppose que les affirmations israéliennes comme quoi ces drones ont été abattus sont vraies, cela veut tout de même dire que le Yémen contribue à épuiser le dôme de fer (...) sans compter le soutien moral qu'il donne aux Palestiniens », a-t-il argué, accusant Israël de mentir et affirmant que les aéronefs yéménites ont bien touché leurs cibles. Il a également souligné le rôle des factions chiites irakiennes qui bombardent les bases américaines dans la région. « Ces attaques aident assurément à libérer l’Irak et la Syrie de l’occupation américaine. Mais le but immédiat est d’obtenir l’arrêt de l’agression contre Gaza », a-t-il ajouté. Il n'a pas non plus manqué de remercier son parrain iranien pour son aide. « Si la résistance est forte au Liban, en Palestine, et dans la région, c’est grâce au soutien matériel, militaire et financier de l’Iran », a-t-il déclaré.
Hassan Nasrallah a également remercié le régime syrien, qu'il a occulté dans son dernier discours, pour sa contribution à la guerre, bien que depuis le début des hostilités, Bachar el-Assad brille par son absence. « La Syrie paie un lourd tribut », a-t-il affirmé en référence aux multiples bombardements israéliens sur les aéroports d'Alep et de Damas, mais aussi sur des cibles militaires. « Nous ne pouvons pas lui demander davantage», a-t-il abondé. Vendredi, le parti chiite a annoncé la mort de sept de ses combattants, sans donner plus de détails sur les circonstances de leurs décès. Dans son discours, Nasrallah semblait indiquer qu'ils étaient morts en Syrie, suite à un bombardement de l'État hébreu. « Les Israéliens ont accusé une cellule du Hezbollah en Syrie (d'être derrière une attaque contre Eilat). Ils ont donc bombardé et nous avons perdu là-bas plusieurs martyrs », a-t-il regretté.
Hassan Nasrallah a semblé reconnaître que, malgré la mort de nombreux combattants de son parti et les difficultés auxquelles le Hamas fait face à Gaza, son discours ne porte pas de grandes annonces. Mais il a insisté sur le fait que la guerre prend cette fois-ci une forme différente. « Le temps joue en faveur de l'axe de la résistance », a-t-il affirmé. Et de poursuivre : « Cette fois-ci, ce n’est pas moi qui annonce une décision et les frères l’exécutent. Les frères mènent l’action sur le terrain, et c’est ensuite nous qui nous nous prononçons. C’est le terrain qui prime ».
En ce moment le temps n'est plus un facteur en sa faveur. HN ferait mieux de se tenir tranquille car la neige a fondu et sa bouffonnerie est apparue au grand jour. L'arroseur s'est trouvé arrosé et a les mains liées car il a perdu l'effet de surprise. A son expression noire et renfermée, nous comprenons qu'il a constaté que l'occident et les arabes n'en ont plus rien a cirer de cette cause car après leurs avoir donné plusieurs opportunités pour une paix a deux états, les Palestiniens sont ceux qui les ont toutes rejetées les unes après les autres depuis 1937 a ce jour. Ce sont leurs dires!
14 h 05, le 13 novembre 2023