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Culture - Dans les bacs

Ólafsson a certainement pondu le disque classique de l'année

Les très attendues « Variations Goldberg » (Deutsche Grammophon) de l’Islandais Víkingur Ólafsson sont celles d’un coloriste, d’un architecte et d’un visionnaire.

Ólafsson a certainement pondu le disque classique de l'année

Avec sa nouvelle et admirable version, M. Ólafsson remet en question l’interprétation des Goldberg. Crédit Deutsche Grammophon

Ma première rencontre avec les « Goldberg » remonte aux années 1970, lors de la parution chez E.M.I. de la version d'Alexis Weissenberg. Ce fut le coup de foudre. Un second coup de foudre qui m’assomma fut la découverte de la version 1955 par Glenn Gould. Depuis, je ne cesse d’écouter ces Variations à chaque fois que paraît une version nouvelle.

Œuvre monumentale. Seuls les immenses pianistes osent l’aborder. On connaît l’anecdote.

Aria avec diverses variations, qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de Variations Goldberg, est une commande à Bach du comte Hermann von Keyserling, ex-ambassadeur de Russie à la cour de Saxe. Ce comte souffrait d’insomnies, et l’élève de Bach, Johann Gottlieb Goldberg, venait lui jouer ces Variations pour égayer et adoucir ses nuits blanches. Celui-ci, ravi de l’œuvre, paye à Bach une coupe en or contenant cent Louis d’or. L’histoire ne dit pas si le comte a retrouvé son sommeil.

Les versions de Goldberg sont nombreuses. Pour ne citer que celles que j’aime : Gould 1955 et 1981, avec au milieu la version live à Salzbourg en 1959, Wilhelm. Kempff, Angela Hewitt, Evgeni Koroliov, David Fray, Zhu Xiao-mei, Murray Perahia, Hannes Minnaar, Alexandre Tharaud…

Avec sa nouvelle et admirable version, M. Ólafsson remet en question l’interprétation des Goldberg. Certes, la version de Gould domine pour moi et, immanquablement, chaque interprétation nouvelle est comparée avec celle de Gould, version 1955, disque emblématique et iconique. Víkingur Ólafsson exécute intégralement toutes les reprises sauf dans l’aria finale. L’Islandais nous captive avant tout par sa jeunesse rayonnante, sa vitalité communicative, sa joie de vivre… et sa très riche et très fine musicalité. On a ici une interprétation grandiose et monumentale, mais nullement figée. Les reprises ne sont jamais jouées de la même façon. Bien au contraire. C’est une interprétation de coloriste, d’architecte et de visionnaire.


Il met pareillement en valeur le caractère individuel de chacune des trente variations. Mieux, par un renouvellement inouï, des attaques, du phrasé et de la scansion.

Ces Variations exigent aussi de la part de l’interprète de la tendresse et de la grâce, vertus que possède heureusement notre pianiste, sinon c’est l’ennui le plus total. Sans que la spontanéité en souffre, le texte si riche est soumis à une véritable analyse spectrale qui en dégage toute la modernité géniale et parfois déroutante. À cet égard, l’audition des trois Variations au niveau «  15, 21, 25 » sera une révélation pour chacun.

Mais voilà. Étant un inconditionnel de Glenn Gould, et malgré mon amour pour cette nouvelle interprétation, Gould restera à jamais mon dieu…

Ma première rencontre avec les « Goldberg » remonte aux années 1970, lors de la parution chez E.M.I. de la version d'Alexis Weissenberg. Ce fut le coup de foudre. Un second coup de foudre qui m’assomma fut la découverte de la version 1955 par Glenn Gould. Depuis, je ne cesse d’écouter ces Variations à chaque fois que paraît une version nouvelle. Œuvre...

commentaires (1)

Vous m'avez donné envie de me mettre à la musique classique...il est temps. Merci

Kaldany Antoine

07 h 31, le 04 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • Vous m'avez donné envie de me mettre à la musique classique...il est temps. Merci

    Kaldany Antoine

    07 h 31, le 04 novembre 2023

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