Une université new-yorkaise annule ses cours après l'inculpation d'un étudiant pour menaces antisémites

L'université new-yorkaise Cornell a annoncé jeudi qu'elle ne dispenserait aucun cours vendredi après l'inculpation par la justice fédérale américaine d'un étudiant qui a proféré en ligne des menaces de mort contre des camarades juifs.

"Les cours sont annulés vendredi 3 novembre. Ce sera un jour +pour se retrouver+ après le stress exceptionnel des dernières semaines", a indiqué à l'AFP dans un courriel une porte-parole de l'université dont le siège et les principaux campus sont à Ithaca, dans le nord de l'Etat de New York.

Confirmant une information de CNN, cette porte-parole a transmis un communiqué de la présidente de Cornell, Martha Pollack, exhortant à "se dresser contre l'antisémitisme et toutes les formes de haine".

"Les deux derniers jours et demi ont été difficiles pour notre université. Outre les messages en ligne antisémites ignobles qui ont menacé dimanche notre communauté juive, nous avons reçu aujourd'hui (mercredi) une menace inquiétante d'ordre criminel. Même infondée, elle s'est ajoutée au stress", a écrit Mme Pollack en se félicitant d'un renforcement de la présence policière sur ses campus.

Patrick Dai, étudiant new-yorkais de Cornell de 21 ans, a été arrêté, inculpé et incarcéré mardi pour avoir publié en ligne des "menaces de mort" contre des étudiants juifs, selon le parquet fédéral du nord de l'Etat de New York.

Le jeune homme, dont la photo a été diffusée par la justice, risque jusqu'à cinq ans de prison pour avoir "menacé de +poignarder+ et de +trancher la gorge+ de tous les hommes juifs qu'il verrait sur le campus, de violer et de jeter du haut d'une falaise toutes les femmes juives et de décapiter tous les bébés juifs", selon le communiqué du parquet.

Il est également accusé d'avoir "menacé +de venir sur le campus avec un fusil d'assaut et d'abattre tous les porcs juifs+".

Lundi, la Maison Blanche avait alerté contre une "hausse alarmante des incidents antisémites dans les écoles et sur les campus universitaires", sans donner de chiffres précis.

La guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des milliers de morts, principalement des civils, suscite de fortes tensions à New York et dans des universités comme Harvard, où une trentaine d'organisations étudiantes ont désigné "le régime israélien pour entièrement responsable de la violence".

Le texte a indigné nombre de responsables politiques et personnalités publiques.

Dans une lettre ouverte, des présidents d'universités israéliennes ont accusé mercredi les campus américains d'être devenus des "terrains propices aux sentiments anti-israéliens et antisémites, largement alimentés par une compréhension naïve et biaisée du conflit" au Proche-Orient.