Le n° 3 mondial Daniil Medvedev a chuté d’entrée au Masters 1000 de Paris au deuxième tour mercredi, comme Carlos Alcaraz la veille, et s’est accroché avec le public au passage. Le n° 1 mondial Novak Djokovic a, lui, évité le même sort en toute sérénité.
Holger Rune (7e), champion sortant, n’a pas tardé pour son entrée en lice, vainqueur 6-4, 6-2 de Dominic Thiem (108e), quand le n° 4 mondial Jannik Sinner, visiblement las, jambes lourdes, assis par instants sur la rambarde au bord du court, est allé au bout de lui-même et au bout de la nuit – 2h 37 min du matin – pour renverser l’Américain Mackenzie McDonald (42e) 6-7 (6/8), 7-5, 6-1.
Dans une ambiance électrique, Alexander Zverev (9e) est, lui, venu à bout 6-4, 6-7 (3/7), 7-6 (7/5) du dernier Français en lice, Ugo Humbert (26e), au terme d’un match fou de 3h 29 min.
Plus tôt, c’est le Bulgare Grigor Dimitrov (17e) qui est venu à bout de Medvedev, 6-3, 6-7 (4/7), 7-6 (7/2), en pas loin de trois heures. Le match dans le match a opposé Medvedev, connu pour ses mouvements d’humeur, et le public électrique de Bercy. « Je ne vais pas jouer quand ils sifflent », a lancé à l’arbitre le Russe, sifflé après avoir jeté sa raquette quand il a permis à Dimitrov de revenir de 5-2 à 5-5 dans la deuxième manche.
Doigts d’honneur
« Hé, vous (ne) sifflez pas, je joue, les gars, mais fermez vos bouches, OK ? » s’est-il adressé directement aux spectateurs. « Je ne joue pas comme ça ! Je n’ai rien fait pour qu’ils me sifflent », s’est entêté le n° 3 mondial, titré en 2020 à Paris... à huis clos, en pleine pandémie de Covid-19.
La discussion lui a finalement valu un avertissement pour dépassement de temps, mais ça ne l’a pas empêché d’égaliser à un set partout à sa septième occasion.
Dans la troisième manche, Dimitrov a eu besoin d’autant de balles de match pour conclure – l’une d’elles lui a échappé au bout d’un échange de 47 coups. Mené 5 jeux à 2, Medvedev a bien retardé l’échéance jusqu’au tie-break décisif, en vain.
Manifestement toujours remonté, l’ex-n° 1 mondial a quitté le court en faisant des doigts d’honneur au public. « Je regardais simplement mes ongles », a dit Medvedev, sourire en coin, interrogé en conférence de presse.
« C’est le public de Bercy, tout le monde le sait, tout le monde n’aime pas jouer ici. Je jouais beaucoup mieux à Bercy quand il n’y avait personne..., a-t-il remarqué. Ici, avec moi, ça ne connecte pas. »
Djokovic s’est, lui, épargné ce genre d’émotions fortes pour son entrée en lice : le n° 1 mondial s’est montré clinique, comme souvent, pour écarter l’Argentin Tomas Martin Etcheverry (31e) 6-3, 6-2. En huitièmes de finale, son adversaire sera le Néerlandais Tallon Griekspoor (23e), nouveau venu à ce stade en Masters 1000.
Rugby, Ballon d’or et tennis
Dans la salle parisienne, « Nole » fait son retour à la compétition après un mois et demi de pause post-24e trophée du Grand Chelem conquis à l’US Open en septembre, record absolu de l’Australienne Margaret Court égalé. Dans la foulée, il avait fait une incursion victorieuse en Coupe Davis en Espagne, à Valence.
Au Stade de France pour la finale de la Coupe du monde entre Springboks et All Blacks samedi, son « premier match » de rugby, sur scène pour la cérémonie du Ballon d’or lundi et finalement de retour sur le court mercredi : « J’ai fait beaucoup de choses, mais la compétition m’a manqué, et maintenant, je suis concentré » sur le tournoi, a commenté – en français – le Serbe de 36 ans.
« Au début du match, j’ai eu un peu de mal à trouver mon rythme, mon tempo, mais à la fin du deuxième set, c’était vraiment bien », a apprécié le finaliste sortant et déjà sextuple vainqueur à Bercy, un record.
Battu d’entrée par Francisco Cerundolo (21e) 7-5, 6-4, Casper Ruud a vu s’envoler ses derniers espoirs de qualification pour le Masters de fin de saison – dont il est le finaliste sortant. Stefanos Tsitsipas (6e), futur adversaire de Zverev en huitièmes de finale, s’en est lui encore rapproché aux dépens de Félix Auger-Aliassime (19e), battu 6-3, 7-6 (7/4).
En embuscade en neuvième position à la Race, le classement établi sur l’année civile, Hubert Hurkacz, victorieux de Roberto Bautista (66e) 6-3, 6-2, peut encore sérieusement y croire. Dans une bien moindre mesure, avant d’affronter Sinner, mais aussi Alex de Minaur (13e à la Race).
Holger Rune (7e), champion sortant, n’a pas tardé pour son entrée en lice,...