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Économie - France

La croissance se maintient modestement au troisième trimestre

Le palais de l'Elysée. Photo d'illustration/AFP

Après le rebond surprise de la croissance française au deuxième trimestre, celle de l'été a marqué nettement le pas, se maintenant toutefois en territoire positif grâce à une consommation des ménages plus tonique dans un contexte de désinflation. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé modestement de 0,1% entre juillet et septembre, selon une première estimation de l'Institut national de la statistique (Insee), qui voit sa prévision confirmée.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire y voit un signe de résilience de l'économie française, malgré le net ralentissement par rapport à la croissance de 0,6% enregistrée au deuxième trimestre et révisée en hausse de 0,1 point par l'Insee. « Dans un environnement dégradé, l'économie française se tient », a déclaré M. Le Maire à des journalistes, soulignant que cette résilience s'inscrivait dans un environnement de taux d'intérêt « élevés » afin de juguler l'inflation.

Il a confirmé la prévision du gouvernement d'une croissance annuelle de 1% en 2023, légèrement supérieure à celles de l'Insee et de la Banque de France (0,9%), après une hausse de 2,5% en 2022. Au troisième trimestre, l'activité économique a bénéficié d'un rebond de 0,7% de la consommation des ménages, après une atonie au printemps.

« Dans le contexte d'une inflation plus faible, (d'augmentations) des salaires et d'un marché du travail encore dynamique, on a une petite bouffée d'oxygène pour certains ménages », a commenté Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Allianz Trade, interrogée par l'AFP. Jusqu'ici très pénalisante pour le pouvoir d'achat, l'inflation a enregistré un net ralentissement à 4% sur un an en octobre, selon l'Insee, après 4,9% en septembre. Tant la hausse des prix de l'énergie (+5,2%) que ceux de l'alimentation (+7,7%) ont ralenti.

« Sortir de la crise inflationniste »

Après plusieurs trimestres consécutifs de baisse, la consommation alimentaire est ainsi repartie à la hausse, à la faveur d'un tassement des prix dans les rayons, qui avaient connu des flambées à deux chiffres. « C'est la preuve que pour la première fois depuis de nombreux mois, le revenu des ménages augmente plus vite que l'inflation », s'est félicité Bruno Le Maire.

« Il ne peut pas y avoir de croissance solide si nous ne nous débarrassons pas définitivement de l'inflation, nous sommes en train de sortir de la crise inflationniste », a ajouté le ministre, qui réitère régulièrement son engagement à rétablir des finances publiques fortement dégradées.

Sa collègue Olivia Grégoire, chargée du Commerce, des PME et du Tourisme, a dit vouloir « amplifier » le mouvement de désinflation alimentaire « en anticipant les négociations commerciales » entre fournisseurs et distributeurs afin d'avoir dès début 2024 « une baisse de prix visible sur un certain nombre de produits ». « Toute extension du conflit » au Proche-Orient risque toutefois de freiner la croissance mondiale, a admis Bruno Le Maire, alors que Bercy table sur une croissance du PIB de 1,4% en France en 2024.

Des économistes craignent également que les taux d'intérêt élevés décidés par la Banque centrale européenne (BCE) pour refroidir l'inflation ne pèsent sur l'activité dans les mois à venir, pénalisant les investissements des ménages (dans la construction notamment) et des entreprises, quoique l'institution ait décidé une pause ce mois-ci. « Cette transmission des taux élevés de la politique monétaire vers les taux domestiques n'est pas encore complètement faite », fait remarquer Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas auprès de l'AFP, soulignant que cette situation est pénalisante pour les achats importants.

Au troisième trimestre, les investissements des entreprises ont encore surpris par leur dynamisme (+1,5%). En revanche, après un deuxième trimestre énergique, les exportations se sont contractées de 1,4% sur la période, de sorte que la contribution du commerce extérieur à la croissance trimestrielle est négative dans un contexte défavorable pour le commerce mondial de marchandises.

Autre facteur défavorable pour la croissance à venir, la production manufacturière s'est également repliée, de 0,3%, et celle de services marchands a ralenti à 0,3%. Pour Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, « bien que les détails soient plutôt bons » dans les chiffres du troisième trimestre, « ils ne modifient pas la réalité: l'économie française fait face à un ralentissement économique important, et celui-ci risque de perdurer ».

Après le rebond surprise de la croissance française au deuxième trimestre, celle de l'été a marqué nettement le pas, se maintenant toutefois en territoire positif grâce à une consommation des ménages plus tonique dans un contexte de désinflation. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé modestement de 0,1% entre juillet et septembre, selon une première estimation de l'Institut...

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