La boule au ventre que tu sentiras en partant, lorsque tu arrives près de la grosse boule MEA avant l’aéroport de Beyrouth.
La boule au ventre que tu ressens chaque jour en habitant là où tu risques constamment une balle dans la tête.
La boule au ventre qui t’accompagnera où que tu ailles, parce que tout simplement tu es là et non pas là-bas.
Voici ton sort quand tu es né là. Dans ce tout petit coin du monde, à peine visible sur le globe à l’œil nu.
Que tu considères être là par fatalité ou pour une cause très précise, la boule est là.
Pour le meilleur ou pour le pire, la boule est là.
L’inévitable boule qui lutte bravement pour sa survie beaucoup mieux que tu en es capable toi.
Un an perdu à argumenter la métamorphose de la ville pour complètement réfuter l’hypothèse deux ans plus tard.
La métamorphose de la ville, du pays, n’est que le fruit de celle de la boule.
La boule, la balle, la bombe ;
La guerre, la faim, le chômage.
La boule, la balle, la bombe ;
La famille, la maison, le futur.
La boule, la balle, la bombe ;
Le soleil, la mer, les oiseaux.
La boule, la balle, la bombe ;
Hier, aujourd’hui, demain.
La boule, la balle, la bombe ;
Partir, rester, revenir.
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