La séquence filmée en direct par la chaîne Al-Jazeera au moment de l’explosion près de l’hôpital anglican de la ville de Gaza a été largement reprise dans les médias et par l’armée israélienne, dont une partie de l'argumentaire tentait de démontrer que l’incident était le fait d’une roquette du Jihad islamique qui aurait dysfonctionné, et non pas de sa propre responsabilité, comme l’en accusait le Hamas.
Le New York Times a publié mardi soir une analyse, basée sur un recoupement de six enregistrements qui ont capturé le moment et une imagerie satellite, mettant en cause l’interprétation de cette vidéo par les autorités israéliennes puis américaines. La scène filmée montre un projectile fendre un ciel noir sur Gaza avant d’exploser dans les airs, quelques secondes avant une explosion au sol, à 18h59 locales le mardi 17 octobre.
Selon le quotidien newyorkais, alors que la vidéo a été utilisée comme preuve qu’une roquette palestinienne défectueuse serait tombée au sol, provoquant l’explosion près de l’établissement al-Ahli, « le missile vu sur la vidéo n'est vraisemblablement pas à l'origine de l'explosion survenue à l'hôpital. Il a en fait explosé dans le ciel à environ trois kilomètres de là. » Sans pouvoir identifier le type de projectile, le New York Times a en outre établi que le projectile avait été tiré vers Gaza depuis la ville israélienne de Nahal Oz, une zone connue pour bénéficier du système de défense aérien Dôme de fer.
Le journal précise que ses conclusions ne permettent pas de répondre à la question de savoir ce qui a, dans les faits, causé l’explosion ou qui en est responsable, ajoutant que la thèse d’une roquette palestinienne défectueuse reste plausible. D’autant que l’impact de l’explosion correspondrait, selon le quotidien, à un tir raté d’une roquette encore chargée de carburant, et que des dysfonctionnements ont déjà été observés sur les engins palestiniens, certaines estimations évaluant que 15 % des roquettes lancées par les groupes militants de la bande de Gaza se soldaient par des échecs.
Le New York Times souligne néanmoins que son « analyse jette un doute sur l'un des éléments de preuve les plus médiatisés utilisés par les responsables israéliens pour défendre leur cause, et complique le récit linéaire qu'ils ont mis en avant ». Le quotidien ajoute que le Major Nir Dinar, un porte-parole de l’armée israélienne, lui a déclaré que celle-ci n’avait pas conduit de frappes « dans une zone qui mettait en danger l’hôpital », refusant de dire à quelle distance étaient les cibles les plus proches visées par des bombardements israéliens repérés dans les deux minutes avant le drame.
Une source des renseignements américains a, quant à elle, déclaré au quotidien que les autorités ne pouvaient pas exclure que la mise au jour de nouvelles informations change leur évaluation, bien qu’elle ait affirmé être confiante dans les conclusions tirées.
Le même News York Time qui a largement diffusé des fake News sur le nombre de victimes de l’hôpital ? Infos que le Monde a repris, ainsi que l’AFP, avant d’être obligée de s’excuser auprès de ses lecteurs ? Les fausses informations pleuvent de toutes parts, comme dans chaque conflit. Ben voyons.
20 h 54, le 26 octobre 2023