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Société - Témoignages

Chez les vétérinaires, les petites bêtes à poils préparent leur départ

Depuis que les échanges de tirs à la frontière sud opposant le Hezbollah et les factions palestiniennes à l’armée israélienne se sont intensifiés, certains Libanais paniquent et préparent déjà la paperasse nécessaire pour leurs petites bêtes.

Chez les vétérinaires, les petites bêtes à poils préparent leur départ

Un chat chez le vétérinaire. Photo d'archives AFP

Chez un vétérinaire de la capitale, la salle d’attente est pleine à craquer. Des chiens tenus en laisse qui se reniflent entre eux. De chats apeurés recroquevillés entre leurs pattes dans leur sac de transport. Alors que près de 29.000 Libanais ont quitté leurs habitations à la frontière à cause des affrontements entre le Hezbollah et Israël, d’autres plus aisés préparent déjà leur départ en cas d’escalade.

Depuis deux semaines, les clients se bousculent au Pet Palace, la clinique vétérinaire du Dr Ihab Chaaban, à la tête de l’ordre des vétérinaires au Liban. « C’est comme ça partout », dit-il. Pourquoi ? Par peur qu’une guerre éclate et de ne pouvoir prendre avec eux leurs compagnons à poils si leur maître était contraint de fuir le pays. Depuis le 7 octobre, il affirme gérer plus de dix demandes de certification par jour. « Durant la guerre de 2006, nous avons fait face à une hausse de la demande, mais là les gens sont encore plus effrayés car tout le monde parle d’une guerre qui sera disproportionnée », confie le véto.

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Lunettes de soleil rétro et rouge à lèvres carmin, Lamia el-Hachem, qui se présente comme une ancienne Miss Liban, est venue avec Chloé, un poméranien, qui tire la langue et qu’elle tient comme un bébé. « J’ai vécu la guerre (civile), je ne veux pas que ma fille de 18 ans vive la même chose. Et si l’on devait fuir, jamais sans fille et jamais sans mon chien », lâche-t-elle.

Si Chloé a l’habitude de voyager avec sa maîtresse, et n’a donc besoin que d’un certificat médical, mais pour être en règle en cas de départ, d’autres devront effectuer une prise de sang et se faire installer une puce. « Quand est-ce que tu prends l’avion ? » demande le vétérinaire à sa cliente, qui pense s’exiler à Dubaï. « Je ne sais pas… Quelques jours avant que la guerre n’éclate », lâche-t-elle, en rigolant… à moitié.

Dans la clinique du Dr Maher Yehia, Les Acacias Beirut Pet Hospital, les clients aussi se bousculent au portillon. Du jamais-vu pour ce vétérinaire. Après la double explosion, le vétérinaire avait été confronté à une même vague. « Mais ça n’a duré que quatre à cinq jours. Mais là, ça fait deux semaines, et ça continue de grimper. » « Je passe mon temps à faire des commandes de puces, ça ne finit pas », dit-il au bout du fil, admettant gérer entre 8 et 10 commandes par jour, contre 2 par semaine d’habitude.

Pour ceux qui comptent se rendre en Europe ou aux États-Unis, il faut débourser environ 300 $ pour une analyse de sang envoyée dans un laboratoire européen afin de prouver que l’animal est bien vacciné contre la rage, explique le président de l’ordre des vétérinaires. Une procédure qui prend environ un mois et demi. Pour les Émirats arabes unis, le temps d’attente est d’environ une semaine puisque l’analyse de sang, qui coûte 100 $, se fait au Liban. 

Roy Papazian, un coiffeur à Achrafieh, « papa » de chats bengals, est affolé par la situation. Hors de question d’abandonner ses petits en cas de départ précipité. Il a donc décidé de mettre toutes les chances de son côté pour ne pas être bloqué à l’aéroport, et s’est délesté de la somme de 720 dollars. « J’ai misé sur toutes les destinations possibles, l’Europe comme les Émirats arabe unis… »

Chez un vétérinaire de la capitale, la salle d’attente est pleine à craquer. Des chiens tenus en laisse qui se reniflent entre eux. De chats apeurés recroquevillés entre leurs pattes dans leur sac de transport. Alors que près de 29.000 Libanais ont quitté leurs habitations à la frontière à cause des affrontements entre le Hezbollah et Israël, d’autres plus aisés...

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