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Culture - Spécial Deneuve

Et Mademoiselle Deneuve devient Madame Chirac

Sorti en France le 4 octobre, le film réalisé par Léa Domenach, vrai-faux biopic sur l'ex-Première dame, a attiré déjà plus de 267 000 spectateurs.

Et Mademoiselle Deneuve devient Madame Chirac

Catherine Deneuve dans la peau de Bernadette Chirac. Photo capture d'écran YouTube

Une Bernadette Chirac « fantasmée », en « carton-pâte »: un vrai-faux biopic désopilant inspiré de la vie de l'ex-Première dame culmine au box-office français depuis sa sortie le 4 octobre, avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre. Sobrement intitulé  Bernadette, il est réalisé par Léa Domenach, dont c'est le premier long-métrage.

D'emblée, l'affiche donne le ton : l'épouse du président Chirac (campée par Catherine Deneuve, bientôt 80 ans), apparaît au centre, brushing années 90 et lunettes de soleil, dans un tailleur fuchsia... qui se fond dans la tapisserie.

« Je voulais que ce soit un film lumineux, coloré et surtout drôle », explique sa réalisatrice. « À aucun moment, je n'ai cherché à être dans le naturalisme », poursuit-elle, assumant le côté théâtral du film.

La famille de l'ancien président, décédé en 2019, n'a pas été sollicitée et a décrié le projet de film. Âgée de 90 ans, Bernadette Chirac est retirée de la vie publique.

« Vie pourrie » 

L'histoire pourrait être banale. Celle d'un couple désuni, d'une épouse meurtrie par les infidélités répétées de son époux. Mais parce qu'il s'agit du couple présidentiel (1995-2007), elle ne l'est pas.

Bernadette Chirac, « c'est un personnage qui a un peu bercé mon enfance et mon adolescence, confie la réalisatrice. J'en avais l'image d'une personne ringarde, un peu acariâtre alors qu'en réalité c'était quelqu'un de très drôle ». D'où l'idée de faire ce film. « On a le point de vue des hommes depuis des années. Là, j'avais envie d'avoir le point de vue d'une femme effacée, humiliée, qui avait toutes les cartes en main pour faire une carrière politique », poursuit-elle.

Le film n'est pourtant pas une réhabilitation de Bernadette Chirac, prévient-elle. « C'est davantage un film sur les femmes de cet âge-là, de ces milieux-là, qu'on traitait d'aigries alors qu'elles avaient une vie pourrie. »

La mise en scène – parfois loufoque avec l'apparition à plusieurs reprises d'une chorale ou d'une scène de théâtre – rend l'idée d'une femme en décalage avec son temps. Isolée, méprisée, voire ridiculisée : la Bernadette Chirac de Léa Domenach est une femme incomprise qui subit les railleries des conseillers du président... et de sa fille Claude, elle-même conseillère de Jacques Chirac.

« Deux icônes » 

L'une des forces du film réside dans ses acteurs : Sara Giraudeau (dans le rôle de Claude Chirac), Bruno Podalydès (le spin doctor de Bernadette), Michel Vuillermoz (le président Chirac) et, surtout, Catherine Deneuve.

« J'avais immédiatement pensé à elle », dit la réalisatrice, qui précise aussitôt que « personne n'y croyait ». L'actrice s'était fait rare depuis son AVC en 2019 sur le tournage du film De son vivant d'Emmanuelle Bercot. Elle signe ici son retour dans un premier rôle.

« J'étais très impressionnée, confie Sara Giraudeau. Il y avait comme une glace entre elle et moi. J'avais quelque chose à casser pour que le rapport puisse exister. »

« Entre l'icône Deneuve et l'icône Bernadette, l'idée c'était de trouver un troisième personnage pour lequel on puisse avoir de l'empathie. J'aurais raté le film si on s'était borné à de l'imitation », dit-elle, revendiquant une « Bernadette fantasmée, presque en carton-pâte ».

Tirades bien senties, parfois abrasives : le film est aussi servi par un scénario bien ficelé qui se paie, au passage, le monde politique de l'époque, dont Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy. « C'était un monde d'hommes où régnait le machisme », estime Sara Giraudeau.

« Lorsqu'on a tourné les scènes dans les QG, plusieurs personnes sur le tournage sont venues me voir pour s'étonner de l'absence de femmes... Ça montre le chemin qu'on a parcouru en quelques années », complète la réalisatrice.

Une Bernadette Chirac « fantasmée », en « carton-pâte »: un vrai-faux biopic désopilant inspiré de la vie de l'ex-Première dame culmine au box-office français depuis sa sortie le 4 octobre, avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre. Sobrement intitulé  Bernadette, il est réalisé par Léa Domenach, dont c'est le premier long-métrage.D'emblée, l'affiche donne le ton : l'épouse...
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