Rechercher
Rechercher

Sport - Cyclisme

Les derniers coups de pédale de Thibaut Pinot

L’idole du cyclisme français tirera sa révérence au terme de la dernière course de sa carrière, le Tour de Lombardie, qui débute cette semaine dans le nord de l’Italie.

Thibaut Pinot fendant la foule au niveau du « virage Pinot » installé dans l’ascension du col du Petit Ballon lors de l’avant-dernière étape du Tour de France entre Belfort et Le Markstein Fellering, dans l’est de la France, le 22 juillet 2023. Thomas Samson/AFP

Voir Bergame et partir. Thibaut Pinot, idole du cyclisme français, pousse ses derniers coups de pédale cette semaine en Italie avant de raccrocher définitivement son vélo en laissant la trace d’un coureur sans nul autre pareil.

Après avoir pris la 36e place du Tour d’Émilie samedi, le grimpeur de Groupama-FDJ va participer lundi à la Coppa Bernocchi et mardi aux Trois vallées varésines en guise d’ultimes courses de préparation au Tour de Lombardie, cinquième Monument de la saison et dernier grand rendez-vous de l’année, samedi entre Côme et Bergame.

Pour le Franc-Comtois de 33 ans, la classique des feuilles mortes constitue le dernier rendez-vous tout court. Et la course, un toboggan sublime dans un cadre enchanteur, est bien l’endroit rêvé pour son crépuscule.

Car Pinot est un amoureux de l’Italie, et c’est au Tour de Lombardie qu’il a remporté ce qu’il considère comme son plus grand succès – avant même ses trois victoires d’étape sur le Tour de France – lorsqu’il avait battu Vincenzo Nibali sur ses terres en 2018.

« Le Lombardie restera sûrement la plus belle victoire de ma carrière. Et c’est la plus belle course de l’année. Donc finir là-bas, c’est top », dit celui qui s’est distingué par une 5e place plus qu’honorable sur le dernier Giro.

Pour ses adieux, son équipe Groupama-FDJ a préparé « quelques petites choses », selon le manager Marc Madiot, alors que Matthieu Ladagnous, équipier de Pinot, épingle lui aussi son dernier dossard lundi après dix-huit ans dans la maison.


Une « curva » Pinot

Les supporters de Thibaut Pinot, réunis notamment au sein du Collectif Ultras Pinot, feront le déplacement samedi et se regrouperont dans une « curva Pinot » comme ils l’avaient fait sur le dernier Tour de France en installant un virage Pinot volcanique lors de l’étape des Vosges.

« Je ne pensais pas que ce serait aussi fort au Tour. Peut-être que ce sera pareil au Lombardie. Je me laisse porter par l’instant présent. C’est une page de la vie de l’équipe qui se tourne, une époque qui se termine », souligne Marc Madiot, submergé par l’émotion en juillet.

Longtemps seul en tête lors de son « jubilé » extatique sur le Tour de France, Pinot risque d’avoir du mal à renouveler l’exploit en Lombardie où la concurrence sera rude avec notamment Remco Evenepoel, Primoz Roglic et Tadej Pogacar qui visera une troisième victoire d’affilée dans cette classique montagneuse.

D’autant que la tournée d’adieu du Franc-Comtois a été difficile cet été avec un abandon sur chute au Tour de Poitou-Charentes et un abandon sur maladie au Tour du Luxembourg.

« Ça a été compliqué ces dernières semaines, j’ai eu une chute, puis un virus intestinal qui m’a bien affaibli. C’est dur de retrouver la forme, mais j’espère que ça va le faire pour la dernière semaine », a-t-il déclaré samedi au départ du Tour d’Émilie.

Dès dimanche, Pinot tournera la page de 14 saisons professionnelles pour un avenir qu’il voit d’abord loin du cyclisme et de l’effervescence du peloton, à laquelle il préfère la quiétude de sa ferme à Mélisey, en Haute-Saône.

Il laissera la trace d’un grimpeur romantique, généreux dans l’effort et les émotions, qui aura marqué son sport par ses victoires – 33 – mais surtout par ses échecs. Dans la droite lignée des « perdants magnifiques », dont le panache est souvent proportionnel à la faculté de passer à deux doigts de la victoire.

Son abandon et ses larmes dans la Montée d’Aussois, lors de l’avant-dernière étape d’un Tour de France 2019 qui semblait lui tendre les bras, à cause d’une soudaine blessure à la cuisse gauche resteront à jamais comme l’un des moments les plus marquants du cyclisme français.

S’il n’est jamais parvenu à être sacré sur un Grand Tour, Thibaud Pinot est paradoxalement parvenu à sortir encore plus grandi de ses nombreuses défaites que de ses quelques victoires. Et c’est en cela qu’il occupera à jamais une place à part dans le cœur des amoureux de vélo : à défaut d’avoir été un vainqueur, il aura toujours joué ce rôle de l’éternel second dont on loue le romantisme. Et parfois, c’est peut-être mieux ainsi. 


Voir Bergame et partir. Thibaut Pinot, idole du cyclisme français, pousse ses derniers coups de pédale cette semaine en Italie avant de raccrocher définitivement son vélo en laissant la trace d’un coureur sans nul autre pareil.

Après avoir pris la 36e place du Tour d’Émilie samedi, le grimpeur de Groupama-FDJ va participer lundi à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut