Un homme tué par l'armée libanaise dans le Hermel après avoir refusé de s'arrêter à un contrôle

L’armée libanaise a tiré samedi sur un jeune homme qui refusait de s'arrêter à un poste de contrôle provisoire à l'entrée de Laboué, à Hermel, dans le nord de la Békaa, a affirmé une source de sécurité à notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah. L’homme a succombé à ses blessures.

Il avait « tenté de passer rapidement le poste de contrôle de l'armée avec trois de ses compagnons... », a-t-on précisé de même source. Les soldats ont d'abord tiré des coups de semonce, mais l'individu ne s'est pas arrêté. Ils ont ensuite poursuivi la voiture et ouvert le feu dans sa direction pour la contraindre à s’arrêter. Blessé, le jeune homme a été transporté à l'hôpital al-Assi à Hermel où il est décédé », a-t-on ajouté. Les trois hommes qui se trouvaient avec lui ont été arrêtés.

Les familles des fugitifs se sont rassemblées en signe de protestation sur la place de Laboué et bloqué la route principale. Des unités de l'armée ont été envoyées pour tenter de calmer la situation, tandis qu'une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances de l'incident.

Coups de semonce

Des jeunes en colère de la famille du défunt, rassemblés près du poste de contrôle de l'armée sur la route internationale menant de Baalbeck à Laboué, ont lancé dimanche des projectiles sur les soldats de l'armée libanaise, qui ont tiré des coups de semonce pour les disperser, selon la même source contactée par notre correspondante.

Des jeunes habitants du village s'étaient aussi rassemblés pour condamner le meurtre du jeune homme, dont le nom n'a pas été révélé.

Dans un communiqué, les habitants de Laboué, des membres de la famille de la victime et des trois hommes arrêtés ont demandé au commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, de « mener une enquête et de poursuivre en justice ceux qui ont ordonné l'exécution (de la victime) sans aucune justification ». « Les personnes qui se trouvaient dans la voiture, y compris la victime, avaient une bonne réputation et une moralité irréprochable. Ils n'ont pas de casier judiciaire et ne sont pas recherchés pour des crimes », indique le texte.