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Économie - Politique monétaire

La Banque d'Angleterre laisse ses taux inchangés, dans le sillage de la Fed

La Banque d'Angleterre laisse ses taux inchangés, dans le sillage de la Fed

La Banque d'Angleterre (BoE) est restée floue sur sa future politique monétaire. Carlos Jasso/AFP via Getty Images

Après 14 tours de vis monétaires consécutifs, la Banque d'Angleterre (BoE) a choisi jeudi de laisser ses taux inchangés, à 5,25%, emboîtant le pas à la Réserve fédérale américaine (Fed) qui avait pris la même décision la veille.

La BoE marque ainsi une première pause depuis le début de son cycle de hausses des taux lancé en décembre 2021, dans la foulée aussi de la Banque centrale suisse un peu plus tôt jeudi. L'institut monétaire britannique prend en revanche le contre-pied de la Banque centrale européenne, mais aussi de ses homologues en Suède et en Norvège, qui ont relevé leurs taux de 0,25 point de pourcentage. La décision de la banque centrale a fait dévisser la livre, qui a touché un nouveau plus bas depuis fin mars, à 1,2239 dollar pour une livre.

En plus de la surprise du statu quo, la banque n'a « pas adopté un ton particulièrement offensif », remarque Craig Erlam, analyste d'Oanda.

« Nous n'avons eu aucune discussion au sein du Comité de politique monétaire sur une réduction des taux car ce serait très prématuré », s'est borné à commenter le gouverneur de la BoE Andrew Bailey, dans une interview jeudi à plusieurs organes de presse britanniques. « Notre travail est de faire baisser l'inflation », a-t-il poursuivi, précisant que cette tâche n'était pas terminée.

La politique monétaire devra être « suffisamment restrictive pendant suffisamment longtemps » pour revenir à l'objectif des 2% d'inflation, avait indiqué plus tôt la BoE, précisant que « d'autres resserrements seront requis s'il y a des preuves de pressions inflationnistes plus persistantes ».

La priorité de la BoE semble être « de maintenir les taux à des niveaux plus élevés pendant plus longtemps plutôt que de continuer à les relever », estime Lee Hardman, de MUFG.

Le maintien des taux à 5,25% a été « voté par une majorité de 5 contre 4 », précise l'institution dans son communiqué, montrant une division au sein même de son comité de politique monétaire (MPC), entre partisans d'une pause et ceux d'une nouvelle hausse.

L'économie britannique sous pression 

« L'inflation a beaucoup baissé ces derniers mois (...). C'est une bonne nouvelle », avait précédemment relevé le gouverneur de la BoE Andrew Bailey dans une déclaration transmise après la décision. « Il n'y a pas de place pour la complaisance », avait-t-il cependant prévenu.

L'inflation britannique a en effet légèrement reculé en août à 6,7% sur un an contre 6,8% en juillet selon les derniers chiffres publiés mercredi, alors que les économistes, y compris ceux de la Banque d'Angleterre, anticipaient un rebond.

Les précédents tours de vis de la BoE ont contribué à une envolée des coûts d'emprunt, qui met sous pression les finances des ménages, déjà éprouvées par une grave crise du coût de la vie. « Il est clair que la BoE est préoccupée par les performances économiques du pays, qui ont été assez alarmantes », note Fawad Razaqzada, analyste de City Index.

« Il y avait de plus en plus de signes d'un certain impact d'une politique monétaire plus restrictive sur le marché du travail (...) et sur l'économie réelle plus généralement », a fait valoir la banque dans ses minutes.

Les nuages s'accumulent sur l'économie britannique, avec un taux de chômage en hausse à 4,3% et un produit intérieur brut qui s'est contracté de 0,5% en juillet.

En parallèle, l'inflation est encore largement au-dessus de sa cible de 2% et reste la plus élevée des pays du G7. « Il est de plus en plus clair que les taux ont atteint un sommet ou sont en train de le faire dans de nombreux pays », affirme à l'AFP Jane Foley, analyste à Rabobank.

Plus tôt jeudi, la banque centrale suisse a surpris elle aussi en marquant une pause dans le durcissement de sa politique monétaire.

La Banque de Norvège a, de son côté, relevé son taux directeur jeudi pour la 13e fois en deux ans.

En Suède enfin, la banque centrale a annoncé qu'elle relevait de 0,25 point son taux directeur à 4%, au plus haut depuis 15 ans.

Vendredi, la Banque du Japon (BOJ) mettra fin au bal des décisions monétaires de cette semaine.

Après 14 tours de vis monétaires consécutifs, la Banque d'Angleterre (BoE) a choisi jeudi de laisser ses taux inchangés, à 5,25%, emboîtant le pas à la Réserve fédérale américaine (Fed) qui avait pris la même décision la veille.La BoE marque ainsi une première pause depuis le début de son cycle de hausses des taux lancé en décembre 2021, dans la foulée aussi de la Banque...

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