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Politique - Liban

Bassil : non au dialogue de Berry, oui aux discussions bilatérales

Le chef du CPL étrille les deux camps, moumanaa et opposition : l'un « a l'intention de nous maintenir dans la vacance », l'autre « veut nous faire revivre de vieux cauchemars ».

Bassil : non au dialogue de Berry, oui aux discussions bilatérales

Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil prononçant un discours à l'occasion du renouvellement de son mandat à la tête du parti, le 17 septembre 2023. Photo OLJ/OTV

« Venez à un vrai dialogue, pas à un dialogue traditionnel ». Voilà comment le président du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a critiqué dimanche l'initiative du président du Parlement, Nabih Berry, pour sortir de l'impasse présidentielle. Il a en revanche défendu des « discussions bilatérales ou trilatérales » entre chefs de partis pour aboutir à l'élection d'un président, dans un Liban sans chef d'État depuis le départ de Michel Aoun en octobre 2022.

Cette approche rejoint la démarche défendue par l'émissaire spécial du président français Emmanuel Macron au Liban, Jean-Yves Le Drian qui, lors de sa dernière visite à Beyrouth, s'est dit favorable à des « discussions » politiques plutôt qu'à un dialogue élargi.

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M. Bassil avait d'abord accueilli favorablement l'initiative lancée fin août par M. Berry, ennemi politique traditionnel du CPL, qui s’était engagé à tenir des séances électorales ouvertes au Parlement, à condition qu’elles soient précédées d’un dialogue élargi réunissant les chefs des groupes parlementaires à l’hémicycle pendant sept jours, afin de parvenir à un consensus sur un candidat. 

Le chef du CPL a également renvoyé dos à dos les deux camps de la « moumanaa » (axe pro-iranien au Liban, représenté par le Hezbollah notamment) et de l'opposition, également au sujet de l'impasse présidentielle. Il a par ailleurs fustigé la présence de migrants palestiniens et syriens au Liban qui, selon lui, « paye le prix de conflits » extérieurs. 

M. Bassil a prononcé son discours à l'occasion d'une célébration de son troisième mandat à la tête du parti aouniste. Il a été réélu d'office président du CPL le 25 août dernier, vu qu'aucun candidat ne s'est présenté face à lui. Il reste donc président du parti, fonction qu'il occupe depuis 2015.

Voici les principaux points du discours de Gebran Bassil :

Sur la présidentielle et le dialogue

- « Le programme du président est plus important que sa personne, surtout si cette personne n'a pas de représentativité personnelle et que nous devons compenser cela par un soutien du Parlement et du peuple. Il faut abandonner la logique d'imposition et aller vers celle du dialogue et de la compréhension ».

- « Le camp de la moumanaa ne peut pas nous imposer un candidat qui ne nous représente pas, qui ne représente pas notre mentalité ni nos personnes. De même, l'opposition ne peut pas imposer à la moumanaa un candidat qui la défie et qui justifie ses craintes ».

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- « La logique de dialogue et de compréhension s'impose d'elle-même si l'on veut sortir de la vacance et de l'effondrement, sauf si un camp a l'intention de nous maintenir dans la vacance et que l'autre veut nous faire revivre de vieux cauchemars ».

- « Venez dialoguer sur la feuille de priorités présidentielle, et qu'on détermine ce sur quoi nous sommes d'accord, comme on l'a fait récemment avec le Hezbollah. Venez à un vrai dialogue, sinon on n'y participera pas. Pas un dialogue traditionnel, sans table ronde, avec un président et un présidé ! Cela peut prendre la forme de discussions bilatérales, trilatérales et plurielles, avec les chefs de partis et non des représentants, en un lieu et un temps limités, sur un sujet précis. Que ce dialogue puisse aboutir à l'élection d'un président réformiste selon les caractéristiques définies par un programme de réformes qui fait consensus ! »

- « Venez tous annoncer publiquement, et en premier lieu le président du Parlement, la tenue d'une séance de la Chambre après un dialogue limité dans le temps, avec des séances électorales ouvertes qui soit consacrent un consensus trouvé sur un nom, soit qui montre une compétition démocratique avec une élection entre deux candidats. On acceptera le résultat comme le veut la Constitution ».

- « Ne violons pas la Constitution dès le début, sinon que valent les promesses de respecter l'entente nationale et Taëf ? Que valent les promesses de bâtir un État de droit si on commence le mandat par un viol de la Constitution alors qu'on élit quelqu'un qui doit jurer de protéger la Constitution » ?

Le CPL s'oppose farouchement à Sleiman Frangié, candidat soutenu par le tandem chiite Amal-Hezbollah, pour la présidentielle. Gebran Bassil a par ailleurs plusieurs fois critiqué l'éventuelle candidature de Joseph Aoun, commandant en chef de l'armée libanaise, dont le nom circule. 

Sur les migrants syriens et palestiniens

- « On ne peut pas défendre notre patrie si tout le monde émigre et se fait remplacer par d'autres peuples, même si ce sont des peuples voisins et frères ».

- « Nous appelons à libérer notre pays des conflits et idéologies auxquels il n'est pas lié et qui l'abîment inutilement ».

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- « En 1948, nous avons payé le prix de la Nakba palestinienne, nous menant à la guerre en 1975. Nous nous sommes vu imposer l'asile d'opprimés, dont nous continuons de payer le prix aujourd'hui. Est-il permis de payer de nouveau, après 75 ans, le prix de conflits palestiniens dans des camps sur notre sol, nourris de l'extérieur et conduisant à de nouveaux dangers ? »

Les derniers combats dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, au Liban-Sud, ont duré une semaine et causé au moins 18 morts, des centaines de blessés et des milliers de déplacés.

Nouveau mandat à la tête du CPL et affaire Bou Saab

- « On a ouvert la porte à d'autres candidatures à la présidence du CPL. Malgré les invitations et les encouragements que moi et d'autres avons formulés, personne n'a profité de cette chance et n'a posé sa candidature. C'est un abandon d'avance au vu d'un résultat connu, et personne ne se sent prêt à mener une bataille électorale qui est déjà gagnée chez le peuple ».

- « L'élection d'office est démocratique, les résultats sont sans appel. Les plus belles batailles sont celles que l'on gagne sans avoir à les mener ! »

- « Toute personne a le droit d'avoir un avis différent. S'opposer est un droit sacré, mais au sein du CPL et de ses appareils, pas dans les salons ou dans la presse. Et quand une décision est émise, tout le monde doit s'y plier. Celui qui ne se plie pas aux décisions se met hors du règlement, s'expose à des décisions et va jusqu'à se mettre en dehors du parti. C'est le lot des partis et le coût de l'affiliation politiques ».

- « Personne n'est obligé d'être dans un parti. Mais on ne prend pas juste au parti, on doit aussi lui donner ».

Le député du Metn et vice-président de la Chambre Élias Bou Saab fait l’objet de « sanctions du parti », pour avoir dérogé à la décision de soutenir la candidature de Jihad Azour (soutenu par le CPL et l’opposition) dans le cadre de la présidentielle.

« Venez à un vrai dialogue, pas à un dialogue traditionnel ». Voilà comment le président du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a critiqué dimanche l'initiative du président du Parlement, Nabih Berry, pour sortir de l'impasse présidentielle. Il a en revanche défendu des « discussions bilatérales ou trilatérales » entre chefs de partis...

commentaires (7)

Quel clown!

Sissi zayyat

10 h 15, le 18 septembre 2023

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Commentaires (7)

  • Quel clown!

    Sissi zayyat

    10 h 15, le 18 septembre 2023

  • Arrêtez de faire de la pub pour cet homme qui est condamné par tellement de personnes et qui le mérite.

    TrucMuche

    20 h 32, le 17 septembre 2023

  • "… personne n'a profité de cette chance et n'a posé sa candidature …" - ben, forcément puisque tu as exclu tous tes contradicteurs du parti… pas de quoi être fier de ta "victoire d’office"…

    Gros Gnon

    20 h 21, le 17 septembre 2023

  • Suggestion pour qu'un candidat soit éligible au poste de Président de la République: Libanais de naissance 21 ans minimum Trilingue Diplôme universitaire bac plus 4 15 ans d'expérience dans le domaine privé hors entreprises familiales

    Frank

    19 h 36, le 17 septembre 2023

  • Assez de changer de tenue à chaque intervention. Contentez vous de refuser Sleïman Frangié et Joseph Aoun. Alors votez pour Jihad Azour.

    Mohamed Melhem

    18 h 10, le 17 septembre 2023

  • Une personne qui a un manque significatif de Crédibilité, d’honnêteté et d’intégrité Comment pourrions nous lui faire confiance ?

    william semaan

    16 h 26, le 17 septembre 2023

  • J'aime bien le 2023 - 2027, il se voit déjà président LOL

    Remy Martin

    15 h 37, le 17 septembre 2023

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