Rechercher
Rechercher

Société - Liban

Une proposition de loi "urgente" pourrait exempter les élèves du public des frais d'inscription

Le ministère de l'Éducation reporte la rentrée scolaire dans les écoles publiques au 9 octobre.

Une proposition de loi

Une salle de classe vide. Photo João Sousa

Le député indépendant Ihab Matar a proposé mardi une loi qui permettrait au gouvernement de couvrir les frais d'inscription des élèves des écoles publiques, alors que l'année scolaire doit commencer en octobre et que ces frais ont été multipliés par six. Les étudiants et les enseignants se félicitent de cette proposition, même si l'aide aux enseignants en difficulté reste en suspens.

Lors d'une conférence de presse au Parlement, M. Matar a déclaré que sa proposition de loi intervient alors que les élèves des écoles publiques sont ceux qui ont le plus besoin d'une telle initiative. « Il n'est pas acceptable, après ce qui s'est passé ces dernières années, que certains parents ne soient pas en mesure d'inscrire leurs enfants dans des écoles publiques », a déclaré M. Matar.

Le ministère de l'Education a augmenté les frais d'inscription dans les écoles publiques cette année, les faisant passer de l'équivalent de 10 dollars au taux du marché parallèle à environ 60 dollars, dans le contexte de l'effondrement économique sans précédent que connaît le pays.

Lire aussi

Nafda veut changer les mentalités à travers l’éducation

M. Matar a déclaré que l'annulation de ces frais coûterait au gouvernement environ 20 millions de dollars.

Un porte-parole du ministère de l'Education a déclaré à L'Orient Today que les élèves des classes primaires des écoles publiques sont déjà exemptés des frais d'inscription, en vertu d'une loi adoptée dans les années 1990. Les élèves du secondaire, eux, ne le sont pas. La proposition de M. Matar a été soumise dans le cadre d'une « loi d'urgence », ce qui signifie qu'elle n'a pas besoin de l'approbation des commissions parlementaires pour être votée, puisqu'elle est directement envoyée à la session plénière.

Le député a également indiqué qu'il avait demandé au président du Parlement, Nabih Berry, de tenir une session afin d'approuver cette loi, alors que l'année scolaire est sur le point de commencer.
Cependant, les sessions législatives sont rares, depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022, celui-ci n'ayant pas encore de successeur. Certains blocs de l'opposition ont boycotté les sessions parlementaires en raison de la vacance présidentielle, entraînant ainsi un défaut de quorum.

Hassan Ahmad, un élève de terminale au lycée Hussein Maktabi, dans la banlieue sud de Beyrouth, a déclaré à notre publication anglophone qu'il considérait l'augmentation des frais d'inscription pour cette année comme « un mal nécessaire car l'an dernier, l'école a manqué d'électricité et de ressources importantes pour son bon fonctionnement ».

Pour mémoire

La grève des enseignants du public entrave aussi la rentrée des petits réfugiés syriens

Il a toutefois raconté que deux de ses camarades de classe étaient affectés par l'augmentation des frais d'inscription. L'un travaille dans un magasin de légumes afin de pouvoir payer cette somme, car ses parents sont sans emploi. L'autre n'a pas les moyens d'acquitter les frais et ne sait pas si elle pourra retourner en classe cette année. Pour Ahmad, la loi proposée par Ihab Matar « est importante parce qu'elle garantit que tous les élèves [à faibles revenus] pourront continuer leurs études ».

Interrogé sur la situation des enseignants qui luttent également contre la crise économique, M. Matar a déclaré à L'Orient Today que les enseignants peuvent trouver d'autres sources de revenus, en effectuant par exemple des heures de travail supplémentaires dans les écoles privées, alors que les élèves sont ceux qui ont le plus besoin d'aide pour commencer l'année scolaire. « Sans élèves, il n'y a pas d'écoles », a souligné M. Matar.

De son côté, Mountaha Fawaz, représentante des enseignants contractuels des écoles publiques, a estimé que la proposition de loi est « positif, mais le gouvernement devrait également couvrir le coût des livres et des fournitures scolaires ». « L'an dernier, certains élèves n'ont pas pu acheter leurs livres », a-t-elle indiqué à notre publication. Pour Mme Fawaz, cette proposition de loi devrait en outre être élargie, pour inclure les enseignants. « Les étudiants et les enseignants sont en mauvaise posture... Jusqu'à présent, nous n'avons pas reçu l'augmentation qui nous avait été promise », a-t-elle indiqué, en référence à la hausse de 50 % des salaires des enseignants promise par le ministère de l'Education. « Ils ne veulent pas que les écoles publiques existent, ils sont avides d'argent », a accusé Mountaha Fawaz. « Chacun de ces décideurs possède sa propre école privée, il serait donc mauvais pour eux qu'il y ait une école libre compétitive », a-t-elle souligné.

De son côté, le ministère de l'Education a indiqué mercredi que la rentrée scolaire dans le public a été reportée au 9 octobre.

Le député indépendant Ihab Matar a proposé mardi une loi qui permettrait au gouvernement de couvrir les frais d'inscription des élèves des écoles publiques, alors que l'année scolaire doit commencer en octobre et que ces frais ont été multipliés par six. Les étudiants et les enseignants se félicitent de cette proposition, même si l'aide aux enseignants en difficulté reste en...

commentaires (1)

C’est le "Liban Fort"…

Gros Gnon

19 h 58, le 13 septembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • C’est le "Liban Fort"…

    Gros Gnon

    19 h 58, le 13 septembre 2023

Retour en haut