Nos kleptocrates

Devenus nombreux, d’anciens chefs de milices avec de nouveaux alliés de jeunes politiciens issus des principaux groupes religieux au Liban, nos anciens démocrates ont tous établi et depuis Taëf au nom de la diversité libanaise un système économique et politique de kleptocratie redistributive à la libanaise.

La nature de ce système népotique reconduit depuis des décennies, est devenu extrême depuis la rencontre de Doha de mai 2008, avec la participation des dirigeants politiques libanais et arabes qui ont affirmé leur engagement à sauver le Liban. Le résultat fut catastrophique, car les membres de cette élite politique libanaise ont consacré depuis et selon chaque confession un ministère se partageant le maximum possible de ce qui reste de l’État libanais. Ils ont redistribué une petite partie à leur base politique, et à l’approche des élections législatives et sous forme d’emplois dans le secteur public, ils ont obligé tout un peuple à voter pour eux.

Source d’argent, la banque centrale qui, avec le départ de son gouverneur, vient de nous prouver et selon le rapport préliminaire d’A&M, le volet des juridictions des comptes de la Banque du Liban, un document historique qui implique des hauts responsables et se penche sur les comptes de la BDL entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2020 et établit des constats cinglants. Sur ce, ne faudra-t-il pas commencer à juger les hauts responsables et les citer nom par nom ?

Au niveau international, la Convention des Nations unies soutient la prévention et la punition de la kleptocratie et des kleptocrates dans le monde entier. Et si nos parlementaires sont impliqués ne faudra-t-il pas œuvrer à élire un nouveau Parlement propre et élire de facto un président de la République hors du cercle vicieux de nos actuels kleptocrates ?

Quant aux armes illégales, elles aussi, une fois qu’on aura un gouvernement légal sérieux, leur raison d’être entre les mains des milices n’aura plus de sens et seule l’armée libanaise prendra la relève. Alors à ce moment on pourra être fier de dire que le Liban est sur les bons rails et promettre à nos nouvelles générations les richesses attendues du gaz qui seront dans l’intérêt du peuple, aux mains non pas des actuels kleptocrates, mais de celles des nouveaux démocrates.

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