Le Drian de nouveau lundi à Beyrouth

L'envoyé spécial français au Liban, Jean-Yves Le Drian, est de nouveau attendu lundi à Beyrouth pour tenter de dénouer la crise politique qui paralyse le pays depuis dix mois. « Il sera au Liban lundi », a annoncé son entourage mercredi à l'AFP sans plus de précisions sur son programme.

L'ancien chef de la diplomatie française a proposé à l'ensemble des acteurs politiques libanais de se réunir en septembre pour dégager « un consensus » qui permette l'élection d'un président dont ce pays est privé depuis bientôt un an. Cette réunion vise à « créer un climat de confiance » qui permettrait au Parlement de se réunir dans la foulée et d'élire un président, a indiqué fin juillet la diplomatie française. Sauf que la mission du diplomate ne sera pas aisée d'autant que les relations entre Paris et une partie de l’opposition sont en dents de scie depuis que les Français ont proposé un troc prévoyant l’élection de Sleiman Frangié à Baabda en échange de la nomination d’un Premier ministre du camp adverse. Officiellement, cette option n’est plus sur la table, mais les divergences persistent, notamment depuis que l’émissaire français a demandé aux chefs des blocs parlementaires de lui spécifier par écrit les caractéristiques de leur président idéal en préparation d’un dialogue national. Une démarche boycottée par les Forces libanaises et d'autres formations de l'opposition, qui ont dénoncé un vice de forme et estimé que la priorité est à l'élection d'un président. Dans ce cadre, 31 députés de ce camp ont signé un communiqué fin août rejetant le questionnaire de M. Le Drian et appelant au respect de la procédure démocratique et constitutionnelle. 

En attendant l'arrivée de M. Le Drian, le nouvel ambassadeur de Paris à Beyrouth, Hervé Magro, poursuit sa tournée protocolaire auprès des responsables et dignitaires libanais après sa prise de fonctions. Jeudi, il s'est rendu à Dar el-Fatwa pour un entretien avec le mufti de la République Abdellatif Deriane. Ce dernier a salué « les efforts menés par la France avec les pays arabes afin d'aider le Liban à trouver des solutions à ces crises, notamment l'impasse présidentielle ». En juillet, lors d'une réunion à Doha, le groupe des cinq (Arabie saoudite, Egypte, Etats-Unis, France, Qatar) a exhorté le Parlement à élire un président et les responsables politiques à « prendre immédiatement des mesures pour sortir de l'impasse » le pays en plein effondrement économique.