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Moyen-Orient - FOCUS

Un diplomate suédois détenu en Iran depuis plus d’un an

Le « New York Times » a révélé le nom d’un diplomate suédois accusé d’espionnage par Téhéran. Bruxelles et Stockholm ont, eux, confirmé la détention mais pas l’identité.

Un diplomate suédois détenu en Iran depuis plus d’un an

Manifestants brandissent des pancartes avec le portrait de l'humanitaire belge Olivier Vandecasteele lors d'un rassemblement antirégime iranien à Bruxelles, le 20 février 2023. Photo AFP

Cela fait plus de 500 jours qu’il serait détenu dans la tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran. Lundi matin, le New York Times a rapporté qu’un diplomate européen d’origine suédoise se trouvait dans les geôles de la République islamique depuis plus d’un an, sa détention ayant été tenue secrète tout ce temps par les autorités suédoises et européennes. Face aux révélations du quotidien américain, la Suède et la Commission européenne ont partiellement reconnu l'information. « Un citoyen suédois – un homme d'une trentaine d'années – a été arrêté en Iran en avril 2022 », a déclaré le ministère suédois des Affaires étrangères.

Ni Stockholm ni Bruxelles n’ont identifié le détenu, évitant ainsi de confirmer son statut de diplomate. « Nous estimons que le traitement de l'affaire serait compliqué par le fait que le ministère discute publiquement de ses actions. De fait, nous ne voyons aucune raison de confirmer des noms », a expliqué la diplomatie suédoise, précisant qu’elle travaillait avec l’ambassade iranienne en Suède « de manière très intensive sur cette affaire ». Le New York Times a quant à lui avancé le nom de Johan Floderus, travaillant pour le corps diplomatique européen.

Les sources du quotidien proches du dossier nient le fait que l’homme de 33 ans ait été impliqué dans une affaire d’espionnage, alors que le gouvernement iranien avait annoncé en juillet 2022 avoir arrêté pour ce motif un ressortissant suédois, qui était déjà venu auparavant dans le pays. Selon les informations du quotidien américain, Johan Floderus a travaillé pour différentes institutions de l’Union européenne, notamment dès 2019 comme conseiller à la commissaire pour la Migration, Ylva Johansson, et à partir de 2021 pour le service diplomatique de l'Union européenne. Le trentenaire aurait même été le visage d’une campagne pour attirer les jeunes Suédois vers des carrières européennes. Il se serait rendu en Iran au printemps de l’année dernière pour un voyage de nature privée, avec d’autres amis suédois, et aurait été arrêté à l’aéroport avant de quitter le territoire, le 17 avril 2022.

« Diplomatie des otages »

Il s'agit du dernier cas connu d’un ressortissant étranger détenu par le régime de Téhéran, participant à ce que l’Occident considère comme une « diplomatie des otages », dans laquelle un diplomate européen est une prise de taille. Il est en outre à placer dans un « contexte d’augmentation du nombre de détentions arbitraires impliquant des citoyens européens », a déclaré au New York Times Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de Bruxelles, alors que les négociations sur un retour à l’accord nucléaire de 2015, pour lesquelles les Européens jouaient un rôle d’intermédiaire, semblent bien enterrées. Téhéran négocie ainsi chèrement la libération de prisonniers occidentaux, considérés par leur gouvernement comme détenus à tort. Dernier exemple en date, Washington aurait promis le dégel de 6 milliards de dollars (issus des revenus du pétrole iranien) bloqués en Corée du Sud dans le cadre d’un échange de prisonniers concernant cinq Iraniens détenus pour avoir contourné les sanctions américaines en vigueur et cinq ressortissants américains, la plupart binationaux.

Pour mémoire

Une première lueur d’espoir pour les familles des exécutés

Avant cela, l’humanitaire belge Olivier Vandecasteele avait été libéré de la prison d’Evin en mai dernier après 455 jours de détention pour espionnage, au cœur d’un échange de prisonniers entre l’Iran et la Belgique. L’ancien prisonnier avait fait allusion à un codétenu suédois après son retour, lors d’un concert donné à Bruxelles en son honneur : « Nous nous sommes promis que nous ferions tout l’un pour l’autre et que quiconque sortirait en premier aiderait la famille et les proches de l’autre. » Mais les relations entre Stockholm et Téhéran ne sont pas au beau fixe. En juillet 2022, la justice suédoise, au nom de la compétence universelle, a condamné à la prison à vie un ancien responsable pénitentiaire, Hamid Noury,en raison de son implication dans des massacres commis dans des prisons iraniennes en 1988. Une décision contre laquelle il a fait appel. Peu avant ce verdict, l’Iran avait fait monter la pression sur la Suède, en annonçant vouloir exécuter un scientifique qui détenait la double nationalité, Ahmadreza Djalali, pour espionnage et coopération avec Israël pour l’assassinat de scientifiques nucléaires iraniens, mais surtout en exécutant effectivement un dissident binational, Habib Chaab, qui avait été enlevé lors d’un voyage en Turquie. 

Cela fait plus de 500 jours qu’il serait détenu dans la tristement célèbre prison d’Evin, à Téhéran. Lundi matin, le New York Times a rapporté qu’un diplomate européen d’origine suédoise se trouvait dans les geôles de la République islamique depuis plus d’un an, sa détention ayant été tenue secrète tout ce temps par les autorités suédoises et européennes....

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