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Économie - Crise

Retard des réformes : le gouvernement et les députés libanais se renvoient la balle

La commission des Finances a prévu de consacrer une réunion lundi prochain aux projets de loi sur la restructuration bancaire et l'équilibre financier.

Retard des réformes : le gouvernement et les députés libanais se renvoient la balle

La rue Weygand dans le centre-ville de Beyrouth. Photo P.H.B.

Le vice-président sortant du Conseil des ministres, Saadé Chami, a reproché dans un communiqué publié jeudi aux députés de repousser sciemment le processus d’adoption des projets de loi devant mettre en œuvre une partie des réformes demandée par le Fonds monétaire international pour sortir le Liban de la crise, les accusant de chercher à « renvoyer la responsabilité » au gouvernement.

Des reproches visant principalement la commission parlementaire des Finances et du Budget qui, selon l’ancien expert du FMI, repousse depuis mars dernier l’examen de deux projets de lois en particulier : le texte organisant la restructuration du secteur bancaire et celui établissant une loi-cadre pour rétablir l’équilibre du système financier libanais (en traitant la question des pertes).

Ces critiques ont été catégoriquement rejetées par le président de cette commission, le député du Courant patriotique libre Ibrahim Kanaan, qui a affirmé à L’Orient-Le Jour avoir justement prévu de convoquer lundi prochain une réunion consacrée aux deux textes en question. Contacté, Saadé Chami n’avait rien à ajouter à son communiqué.

En crise depuis 2019, le Liban a fait appel au FMI dès 2020 pour tenter de décrocher une aide afin de financer le redressement de son économie et de son système financier. Un accord préliminaire a été signé en avril 2022, mais les dirigeants libanais n'ont toujours pas mis en œuvre les conditions fixées par le Fonds monétaire pour décrocher l'aide de 3 milliards de dollars sur quatre ans mise sur la table.

Le parallèle avec 2020
Dans son communiqué, Saadé Chami déplore plus précisément le fait que la commission des Finances ait repoussé l’examen de ces textes depuis mars dernier en exigeant des chiffres « certifiés par des cabinets d’audit » considérant qu’elle aurait pu commencer par examiner et valider les mécanismes généraux qu’ils proposent.

Saadé Chami, qui a aussi dirigé l’équipe libanaise chargée de discuter avec le FMI dans le sillage de la formation du gouvernement de Nagib Mikati en septembre 2021, a établi un parallèle entre le report de l’examen des projets de loi et « l'échec » des discussions provoqué par le passé par un « désaccord sur les chiffres ». Une référence indirecte à l'avortement par le Fonds monétaire d’un premier round de discussions avec le Liban en 2020.

Entamée en mai de cette année, ces discussions avaient été suspendues deux mois plus tard en raison d’un désaccord entre le gouvernement de Hassane Diab d’un côté, la BDL et les banques appuyées par certaines députés de l’autre, sur le montant des pertes du système financier libanais à absorber. Ce lundi, la commission des Finances a, elle, demandé que l'audit juricomptable de la Banque du Liban réalisé par Alvarez & Marsal soit finalisé et que l’audit des banques du pays soit également complété.

Ibrahim Kanaan rejette en bloc les reproches faits par Saadé Chami. Il indique que le gouvernement a lui-même décidé de retravailler son projet de loi sur la restructuration bancaire, et que les députés attendaient toujours qu’il ait fini de le faire. Selon la source gouvernementale contactée, l’Exécutif a bien indiqué qu’il prévoyait certains changements qu’il prévoyait de communiquer, mais qu’il n’avait pas « officiellement retiré le texte ».

Il a aussi insisté sur le fait que les députés ne pouvaient pas étudier des projets de lois aussi complexes sans avoir tous les chiffres à leur disposition et que le gouvernement n’avait pas répondu à leurs appels pendant tout ce temps. Il indique, de plus, que gouverneur par intérim de la BDL, Wassim Mansouri, avait affirmé lors de la réunion de lundi que le remboursement des dépôts bancaires bloqués par les restrictions en place depuis 2019 inférieurs coûterait 36 milliards de dollars, alors que les estimations que la commission avait pu obtenir par d'autres sources que le gouvernement tablaient sur une ardoise de 26 milliards de dollars. Une différence qui justifie, selon lui, la prudence de la commission.

Le financement de l’audit des banques
Ibrahim Kanaan souligne aussi que l'audit des compte des 14 plus grandes banques du pays par un cabinet d'audit international est une des réformes préalables que le FMI a listées dans l'accord préliminaire, s'étonnant que l'opération n'ait pas encore été entamée.

Dans son communiqué, Saadé Chami a lui, assuré qu'une partie du financement nécessaire pour lancer ces audits avait été « obtenu » mais que l'opération « pouvait durer un an » et que le Liban n'avait pas le « luxe d'attendre aussi longtemps ». Selon une source gouvernementale, 5 millions de dollars ont été réservés sur l’enveloppe allouée à travers l’un des mécanismes de financement pour le Liban de la Banque mondiale, le « Lebanon Financing Facility » (LFF).

« Le processus de déblocage peut prendre plusieurs mois mais des contacts ont eu lieu avec le vice-président de la Banque mondiale pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, Ferid Belhaj, pour tenter d’expédier le processus », a relevé la source. Ferid Belhaj est actuellement à Beyrouth pour participer à un cycle de réunion interne de l’organisation, selon la même source gouvernementale.

Priorité du fonds souverain
Dans son communiqué, Saadé Chami a enfin reproché à la commission d’avoir placé en tête de ses priorités une proposition de loi instituant un fonds souverain devant accueillir les revenus éventuellement issus de l’exploitation des réserves d’hydrocarbures offshore du Liban, alors que l’existence de ces revenus est encore hypothétique et qu’ils ne seront générés que dans plusieurs années.

La commission a adopté la proposition de loi dédiée au début du mois, et le texte est prêt à être adopté par le Parlement. Ibrahim Kanaan a également rejeté cette critique, jugeant que l’adoption de cette proposition « n’avait rien coûté » et qu’elle posait les bases d’une gestion saine de ces revenus pour l’avenir. « Ce n'est d'ailleurs pas le seul texte sur lequel la commission des Finances a travaillé pendant cette période. Nous n'avons pas tout arrêté pour nous focaliser dessus », conclut-il.

Le vice-président sortant du Conseil des ministres, Saadé Chami, a reproché dans un communiqué publié jeudi aux députés de repousser sciemment le processus d’adoption des projets de loi devant mettre en œuvre une partie des réformes demandée par le Fonds monétaire international pour sortir le Liban de la crise, les accusant de chercher à « renvoyer la responsabilité » au...

commentaires (3)

Des bras cassés qui ne servent qu’à enfoncer leur pays pour protéger ceux qui les ont placés à leurs postes pour bloquer toutes solutions qui pourraient soulager le peuple dont une partie reste acquise à leur cause de malfaiteurs et d’incompétents qui font des petits à mesure qu’ils dominent notre pays faute d’union sacrée de ce même peuple qui n’a fini de souffrir à cause de sa naïveté teintée de mépris de tout ce qui se rapproche de la démocratie et de la dignité humaine. Ils iront la ou nous laisserons aller. Vous êtes toujours consentants et acquis à leurs méthodes pour vous anéantir? Alors bien fait pour votre g…….

Sissi zayyat

10 h 57, le 01 septembre 2023

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Commentaires (3)

  • Des bras cassés qui ne servent qu’à enfoncer leur pays pour protéger ceux qui les ont placés à leurs postes pour bloquer toutes solutions qui pourraient soulager le peuple dont une partie reste acquise à leur cause de malfaiteurs et d’incompétents qui font des petits à mesure qu’ils dominent notre pays faute d’union sacrée de ce même peuple qui n’a fini de souffrir à cause de sa naïveté teintée de mépris de tout ce qui se rapproche de la démocratie et de la dignité humaine. Ils iront la ou nous laisserons aller. Vous êtes toujours consentants et acquis à leurs méthodes pour vous anéantir? Alors bien fait pour votre g…….

    Sissi zayyat

    10 h 57, le 01 septembre 2023

  • Par respect pour vos lecteurs, relisez cet article avant de le publier . J’ai relevé plus de 20 fautes d’orthographe. Merci d’avance

    fadi labaki

    08 h 58, le 01 septembre 2023

  • Quels que soient les responsables, mettez vous à l’œuvre, oubliez la famille , les loisirs, les sorties, les amis, la bouffe dans les restaurants et autres gargotes, travaillez sans relâches, peinez, ou vos mains passent et repassent. Ainsi, en moins d’une semaine, vous auriez réussis à aboutir à remettre les documents mis à jour au FMI. Et si vous ne réussissez pas, donc vous êtes des incapables et n’êtes pas dignes d’occuper les postes que vous occupez, démissionnez, que vos postes aillent à d’autres financiers compétents. J’ai travaillais dans une société à Dakar, je gérais les finances, juste les finances de la société qui me tenait à cœur, mais je serais incapable de Gérer les finances de l’état, je n’ai pas honte de le dire et je n’accepterais pa un poste qui ne me siérait pas, je ne suis pas une crapule alléché par un poste vu mon incompétence en l’état.

    Mohamed Melhem

    11 h 30, le 31 août 2023

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