Panne technique ou épais brouillard ? Au lendemain du crash d'un hélicoptère de l'armée libanaise à Hammana, qui a fait deux morts et un blessé, tous militaires, plusieurs témoignages de riverains, ainsi que des médias locaux, évoquent la seconde hypothèse. L'armée, elle, préfère ne pas avancer de conclusions, l'enquête étant toujours en cours.
Le drame qui a coûté la vie à au capitaine Joseph Hanna ainsi qu'au lieutenant Richard Saab, et blessé le soldat Mohammad Saïdah, a eu lieu mercredi en soirée, dans une forêt entre Hammana et Chebaniyé, dans le caza de Baabda. Les militaires effectuaient un entraînement, avait annoncé l'armée dans un communiqué succinct.
Face à la crise économique sans précédent au Liban, l'institution militaire peine à subvenir aux besoins essentiels de ses 80 000 hommes et à entretenir ses équipements. Selon des informations obtenues par notre journal de source parlementaire, lors de sa réunion mardi avec les députés de l’opposition, le commandant de l’armée Joseph Aoun a tiré la sonnette d'alarme, faisant savoir que les aides financières qataries et américaines seront bientôt asséchées et que la troupe pourrait se retrouver à court d’hydrocarbures dans les semaines à venir.
« Après le crash de l’hélicoptère, il y a eu un feu de forêt. Certains évoquent une explosion qui aurait provoqué le crash. Mais il y avait beaucoup de brouillard ce soir-là », raconte un volontaire de la Défense civile de la région. L'armée n'a toujours pas communiqué à ce sujet. « Il y a des enquêtes en cours. Les causes du crash ne sont pas identifiées », s'est contenté de dire à L'Orient-Le Jour une source haut placée au sein de l'armée contactée jeudi matin.
Epais brouillard
« Nous étions assis sur notre terrasse », raconte une habitante de Chebaniyé. « L’hélicoptère est passé tout près avant d'atterrir dans la caserne. Un peu plus tard, nous avons entendu le bruit de l'hélicoptère à nouveau, mais nous n'avons rien pu voir en raison du brouillard. Puis tout d’un coup, nous avons aperçu l'incendie. Des secouristes de la Défense civile et des militaires ont ensuite débarqué, puis on a vu des ambulances. »
Jeudi matin, le lieu du crash semblait calme. Un cordon de sécurité y a été déployé. Des véhicules militaires sont stationnés entre les arbres de pin, mais sans plus. Des herbes carbonisées jonchent le sol où l'hélicoptère s'est écrasé, et quelques petits débris s'y trouvent encore, mais pas l'appareil. Sur la place de Hammana, à quelques centaines de mètres du site du crash, le village semblait calme en début de matinée.
« Des témoins ont dit qu'il y avait un épais brouillard et que l'hélicoptère a percuté des arbres », raconte un habitant devant un café. Il montre sur son portable des vidéos et des photos qui circulent depuis mercredi soir sur les réseaux sociaux. On peut y voir l'incendie après l'accident, et le corps d'un militaire ensanglanté. « Ce n’est pas nouveau. Les entraînements (militaires) de ce type, on les voit presque tous les jours », explique cet habitant. « Nous avons accouru pour aider les secours », raconte un autre témoin. « C'est un drame, lorsque je pense aux familles des soldats morts », se désole-t-il.
Le chef de la troupe a reçu plusieurs appels et messages de condoléances de figures politiques et diplomatiques. Jeudi, le ministre de la Défense, Maurice Slim, s'est rendu dans le bureau du général Aoun à Yarzé afin de lui faire part de ses sincères condoléances.
commentaires (3)
Allah yerhamoun, Que ces jeunes hommes reposent en paix, que leur bonnes âmes soit avec Dieu. Sincères condoléances aux familles et bonne convalescence au jeune blessé.
Hani Akaoui / SKEMATICS
02 h 13, le 26 août 2023