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Nos Lecteurs ont la Parole

Le 4-Août, jamais je n’oublierai

Quand la tragédie frappe, elle ne laisse personne indemne. Le 4 août 2020, à l’âge de quatorze ans, ma vie a été bouleversée à jamais. En une fraction de seconde, mon innocence s’est envolée, mon enfance s’est évanouie. Beyrouth, ma bien-aimée, a été mise à genoux, et dans ses ruines, une part de moi s’est perdue à tout jamais.

Du 4-Août, chaque âme porte une empreinte unique de cette journée funeste. De ces récits divers, un point commun émerge : la chance pour certains d’être épargnés, sauvés de justesse. Mais cette chance nous chuchote inlassablement le nom de ceux qui ont été arrachés à la vie. Dans cette mosaïque de destins entrelacés, nos cœurs saignent pour ceux qui ne sont plus. Chaque battement me rappelle que la vie est précieuse, qu’elle peut être bouleversée en un clin d’œil. Mais dans ma quête de sens et de justice, j’ai découvert une force insoupçonnée, celle qui me pousse à écrire, à agir pour que ma plume et ma voix portent l’expression d’un témoignage, d’une émotion à jamais gravée dans le récit de ma vie.

À jamais dans mes pas résonne le bruit du verre éclaté omniprésent dans les rues de Beyrouth. Et dans chaque cri étouffé, je déverse toute mon énergie pour changer les choses, pour que les lendemains soient moins cruels.

Le 4 août, j’ai fait un vœu solennel : jamais je n’oublierai. Le 4 août a provoqué une révolution en moi, un séisme intérieur qui m’a conduit à me questionner, à m’engager corps et âme. L’envie de servir l’intérêt général est devenue une évidence, une nécessité qui pulse dans mes veines.

Ce cataclysme m’a transformé. Un avant et un après se sont entrelacés pour façonner un nouveau moi, empreint d’une détermination farouche à faire bouger les choses. Je me suis lancé dans la politique, persuadé que c’est dans l’action tangible que se trouvent les germes du changement. Mon engagement est né du dégoût viscéral envers certains politiciens libanais qui, par leur trahison envers leur peuple, se sont rendus incapables de protéger leur propre capitale. Témoin impuissant des conséquences dévastatrices de leur inaction, ma révolte intérieure a embrasé mon âme, me poussant à devenir la voix de ceux qui ont été abandonnés. Je suis animé d’une volonté inébranlable, déterminé à changer le cours des choses, à panser les plaies béantes et à semer les graines d’un avenir plus juste et prospère.

Les mots sont devenus mes alliés, des messagers muets de mes émotions intenses. J’ai façonné des poèmes douloureux, des cris de révolte. Et dans les pages d’un roman en gestation, je hurle ma rage face à l’injustice et à l’impunité. Dans chaque ligne que je trace, dans chaque phrase que je prononce, j’évoque l’écho puissant d’un cœur déchiré mais vibrant, brisé, mais résolument vivant, prêt à enflammer le monde pour qu’enfin, il s’éveille.

Le 4 août ne sera pas un simple chapitre de ma vie, mais le carburant qui alimentera mon combat infatigable pour un avenir plus juste, plus rayonnant de paix et de solidarité. Car là où le chaos a dévasté, surgira l’espoir ; car là où les larmes ont coulé, s’élèvera la résilience ; car là où le silence a régné, retentira notre voix, puissante et inébranlable ; car là où ils pensaient nous diviser, ils nous ont unis.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Quand la tragédie frappe, elle ne laisse personne indemne. Le 4 août 2020, à l’âge de quatorze ans, ma vie a été bouleversée à jamais. En une fraction de seconde, mon innocence s’est envolée, mon enfance s’est évanouie. Beyrouth, ma bien-aimée, a été mise à genoux, et dans ses ruines, une part de moi s’est perdue à tout jamais. Du 4-Août, chaque âme porte une empreinte...
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Le Liban est le Phénix il renaîtra de ses propres cendres

Eleni Caridopoulou

01 h 25, le 08 août 2023

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Commentaires (1)

  • Le Liban est le Phénix il renaîtra de ses propres cendres

    Eleni Caridopoulou

    01 h 25, le 08 août 2023

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