Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a affirmé lundi, à l'issue d'une réunion du Conseil central de sécurité, que "toutes les mesures nécessaires ont été prises pour éviter que les affrontements ne s'étendent à l'extérieur de Aïn el-Héloué", assurant que la situation n'est pas hors de contrôle dans ce camp palestinien et affichant son refus que le Liban devienne "une plateforme pour envoyer des messages".
"Nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour éviter que les affrontements ne s'étendent à l'extérieur du camp de Aïn el-Héloué et préserver la sécurité des Libanais et des frères arabes", a assuré M. Maoulaoui lors d'un point de presse. Au moins 13 personnes ont été tuées dans ce camp lors d'accrochages qui ont opposé des combattants du mouvement nationaliste Fateh à des groupes proches des islamistes les plus radicaux.
Par ailleurs, l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban Walid Boukhari a explicité le fait que "l'avertissement de sécurité adressé aux ressortissants saoudiens s'inscrivait dans le contexte des événements de Aïn el-Héloué" lundi, et a fait savoir dans ce cadre que son pays "tient à protéger ses ressortissants où qu'ils se trouvent". Riyad avait appelé ses ressortissants à quitter rapidement le territoire libanais et à éviter de s'approcher des zones où des affrontements armés ont lieu.
Refus de tout soutien à des groupes armés
Le ministre a salué, par ailleurs, "les organes sécuritaires et les mesures prises par l'armée libanaise pour éviter un dérapage dans le camp", assurant que "la situation s'est calmée et que les efforts se poursuivent pour arrêter les responsables" des affrontements. "Il n'y a pas de données sécuritaires qui indiquent que cette situation est hors de contrôle et puisse s'étendre à d'autres camps", a-t-il poursuivi.
Il a ajouté : "Instaurer la sécurité et stopper le dérapage sécuritaire ne se fait pas par un consensus politique, mais à travers le pouvoir judiciaire, la justice et la reddition des comptes. Nous refusons tout soutien à des groupes armés et extrémistes au Liban vu qu'il se fait au détriment du pays et de l'Etat". "Le Liban n'est pas une boîte postale et nous n'accepterons pas qu'il soit une plateforme pour envoyer des messages", a-t-il souligné, sans plus de précision.
L'armée libanaise a assuré que les entrées du camp restent "entièrement sous contrôle", a encore dit M. Maoulaoui, qui a promis de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la sécurité et de poursuivre et sanctionner sévèrement les criminels. "L'Etat n'assure de couverture à aucun criminel ou coupable ou organisation (...). Les contacts politiques et militaires se poursuivent pour arrêter les personnes impliquées dans les affrontements à Aïn el-Héloué", a-t-il poursuivi.
"Nous tenons à la présence de nos frères arabes au Liban, tout comme nous tenons au peuple libanais", a encore dit le ministre, selon lequel "les mesures prises par les ambassades arabes pour garantir la sécurité de leurs ressortissants sont normales (...) et relèvent de leur responsabilité". Pour lui, les rumeurs sur l'impact des mesures prises par les ambassades sur le tourisme au Liban sont "incorrectes".
Plusieurs pays du Golfe ont émis, au cours du week-end, des recommandations de voyage renforcées pour leurs ressortissants au Liban à la suite des affrontements à Aïn el-Héloué. Si l'Arabie saoudite et Bahreïn ont appelé leurs citoyens à ne pas se rendre au Liban, le sultanat d'Oman, Qatar et Koweït les ont appelés à rester vigilants.
Lors d'une conversation avec des journalistes, M. Maoulaoui a affirmé "ne pas craindre d'incidents sécuritaires". "Nous refusons tout soutien à des factions armées, sommes contre les armes qui circulent librement et toute atteinte à la sécurité des Libanais ou des Arabes au Liban", a ajouté le ministre, qui a indiqué que "le commandement de l'armée est conscient de la situation et sait comment agir au vu de ces circonstances". Il a enfin souligné la nécessité qu'il n'y ait "pas de présence armée sur le territoire libanais". "Nous n'exécutons les agendas de personne", a-t-il encore assuré.
Au cours du Conseil des ministres lundi, le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati a réagi aux décisions des pays du Golfe. "Les données des organismes de sécurité n'indiquent aucune situation exceptionnelle", a-t-il estimé. "Il y a une agitation à Aïn el-Héloué, et je me suis réuni hier avec les forces palestiniennes au Liban et avec des responsables de sécurité libanais. Nous nous sommes mis d'accord sur un mécanisme de suivi spécifique, que les Palestiniens ont adopté", a-t-il conclu.
Plus tôt dans la journée, le président du Parlement Nabih Berry et l'ancien chef du Parti socialiste progressiste (PSP), le leader druze Walid Joumblatt, ont affirmé qu'ils ne "comprenaient pas" la raison des avertissements de sécurité sur le Liban émis au cours du week-end par les ambassades de plusieurs pays du Golfe à Beyrouth.
commentaires (5)
Les debordements a Ain el Heloueh ? Pour l'instant ils se sont deplaces sur le littoral du Chouf entre Hezb et milice du Hezb..... LOL On n'a pas le temps de s'ennuyer dans ce pays.
Michel Trad
18 h 05, le 08 août 2023