Le cargo qui avait pris feu au large des Pays-Bas, avec des centaines de voitures électriques à son bord, a été remorqué jeudi jusqu'à un port néerlandais, la catastrophe environnementale redoutée ayant été évitée plus d'une semaine après le début de l'incendie. Sous les regards des curieux, la carcasse noircie du Fremantle Highway est arrivée au port de Eemshaven, tirée par deux remorqueurs et accompagnée d'un bateau capable de nettoyer d'éventuels déversements d'hydrocarbures en mer.
Les employés du port ont ensuite empilé un mur de conteneurs jaunes autour du navire amarré, le cachant à la vue du public, a observé un journaliste de l'AFP. Selon les médias locaux, le navire pourra y rester jusqu'au 14 octobre. Le remorquage a pu démarrer jeudi vers 5H00 locales (03H00 GMT) et s'est "déroulé sans aucun problème", a confirmé l'Institut national néerlandais pour la gestion des eaux, le Rijkswaterstaat.
Au moins sept marins avaient sauté par dessus bord lorsque leur cargo avait pris feu dans la nuit 25 au 26 juillet. L'un d'entre eux est décédé. Les autorités craignaient une catastrophe environnementale, le cargo ayant pris feu à proximité d'une zone écologiquement sensible. "Nous avons veillé à ce que la mer des Wadden et les îles des Wadden ne soient pas polluées et nous en sommes fiers", s'est félicité auprès de l'agence de presse néerlandaise ANP le capitaine du port Pieter van der Wal.
La mer des Wadden, qui longe une région côtière s'étendant des Pays-Bas au Danemark, a été déclarée patrimoine mondial de l'Unesco et possède une riche biodiversité de plus de 10.000 espèces aquatiques et terrestres. Le cargo de 18.500 tonnes, battant pavillon panaméen, transportait 3.783 voitures neuves, dont 498 véhicules électriques, selon la compagnie K Line qui affrétait le navire. Parmi ces dernières se trouvaient des BMW, Mercedes, Volkswagen, Porsche, Audi et Lamborghini, avec une perte totale susceptible de dépasser 300 millions d'euros, a l'ANP.
Une des voitures électriques à bord pourrait être à l'origine de l'incendie. La situation semblait largement sous contrôle depuis plusieurs jours, mais le mauvais temps en mer du Nord avait suscité de nouvelles inquiétudes. "Rien n'indique qu'un incendie fasse encore rage" et il n'est pas non plus question d'un "quelconque écoulement de liquides ou d'autres matières", a indiqué dans une lettre au Parlement jeudi le ministre démissionnaire des infrastructures et gestion des eaux Mark Harbers.
"Très préoccupés"
Le Fremantle Highway arrivé au port, "le propriétaire du navire reste responsable de la manutention ultérieure de la cargaison et de tout ce qui va avec", a ajouté l'agence gouvernementale insistant qu'elle n'a "plus de rôle dans la suite du traitement de l'incident". Le cargo avait été remorqué dimanche et lundi 16 kilomètres au nord des îles Schiermonnikoog et Ameland, à cheval entre la mer du nord et la mer des Wadden pour limiter l'impact de l'incident sur le trafic maritime.
Le cargo était parti du port allemand de Bremerhaven pour rejoindre Port-Saïd en Egypte avant de reprendre la route pour Singapour, sa destination finale. "La mer des Wadden a échappé à une catastrophe environnementale majeure", a salué la Waddenvereniging, une organisation de protection de l'environnement locale. "Cependant, nous continuons d'être très préoccupés par la navigation qui a lieu au nord des îles Wadden", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Début 2019, quelque 340 conteneurs d'un des plus gros porte-conteneurs au monde, touché par une tempête, étaient tombés à l'eau dans la région, jonchant de plastique et polystyrène des kilomètres de littoral vierge.
Les plus commentés
Après la chute d’Assad, le Hezbollah plus vulnérable que jamais
Syrie : Les enjeux d’une formidable accélération de l’histoire
« On attendait ce jour depuis longtemps » : Damas se réveille sans Assad