Une fillette âgée de sept ans a été accidentellement touchée à la tête par une balle perdue mercredi, alors qu'elle jouait dans la cour de récréation de l'école des Sœurs des Saints-Cœurs de Hadath, au sud de Beyrouth, où elle était en colonie de vacances. Des coups de feu ont été tirés à l'occasion de la publication des résultats officiels du bac libanais.
Georges Aoun, président du conseil municipal de la localité, a expliqué à L'Orient-Le Jour que "la fillette, qui était entourée par plusieurs de ses camarades, s'est soudain effondrée pendant qu'elle jouait". "Elle a ensuite été transportée à l'Hôpital du Sacré-Cœur, où elle a subi un scanner cérébral qui a révélé la présence d'une balle perdue. La balle a pénétré dans son crâne et s'est logée au niveau de la nuque. Elle est toujours en vie, mais sa situation est actuellement très critique", a-t-il ajouté.
"Cette situation devient de plus en plus éprouvante. Chaque jour, nous sommes confrontés à des tirs pour célébrer des moments de joie, de peine, des familles qui règlent leurs différends en se tirant dessus ! C'en est trop !" a dénoncé l'élu municipal.
Jean Hanna, le père de la fillette, a affirmé jeudi à L'OLJ que l'état de santé de sa fille demeure critique et qu'aucune amélioration n'a été constatée jusqu'à présent. "Elle est toujours inconsciente et sous observation. Nous n'avons pas plus d'informations sur sa situation pour le moment", a-t-il ajouté. Il a souligné que "la police a recueilli notre témoignage, et je ne suis pas en faveur d'une quelconque escalade (avec les tireurs, ndlr) pour le moment. Tout ce qui m'importe, c'est que la situation de ma fille s'améliore."
Face aux tirs en l'air répétés, le président du conseil municipal de Hadath a appelé dans un communiqué les "forces de sécurité, la justice, les religieux, les partis politiques, les leaders d'opinion et les médias à assumer leurs responsabilités en vue de mettre un terme à cette tragédie, qui frappe différentes régions".
Les tirs en l'air pour marquer divers événements sont monnaie courante au Liban. Chaque année, une série d'incidents occasionnant des balles perdues sont enregistrés dans le pays, où le port d'armes est peu réglementé.
En avril, une balle perdue avait blessé une jeune fille à Kfarchima, au Mont-Liban, alors qu'elle participait aux célébrations du dimanche des Rameaux. Fin 2022, le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui avait publié une circulaire dans laquelle il demandait aux forces de sécurité et aux autorités régionales de Beyrouth et du Mont-Liban de prendre "des mesures répressives et fermes" pour empêcher les tirs pendant le réveillon de la Saint Sylvestre.
commentaires (4)
Accidentel? Les tireurs ont tiré en l'air accidentellement?
Nadim Mallat
17 h 50, le 04 août 2023