Édito Édito

Le droit au retour

La notion de « camp » est en soi contraire aux droits de l’homme, car elle implique la présence précaire de réfugiés ou de déplacés « parqués » dans des conditions inhumaines, au mépris des règles de santé et d’hygiène les plus élémentaires. Les « habitants » des camps vivent dans la détresse, l’humiliation, et finissent, faute de mieux, par s’habituer à ce mode de vie inadmissible. Ce qui complique les choses au Liban, c’est que ces camps menacent l’équilibre démographique fragile du pays, plombent son économie, ou deviennent, comme à Nahr el-Bared ou Ain el-Helwé, de véritables poudrières…

Plus spécialement, la situation des déplacés syriens, qui a fait couler beaucoup d’encre, pose deux problèmes :

-l’incapacité du Liban à assumer les charges considérables qui découlent de cette situation, surtout en cette période de crise économique ;

-la surenchère du Parlement européen et des organisations internationales qui accusent le pays d’accueil d’exacerber la xénophobie…

Or si l’assistance humanitaire est un devoir, le droit au retour l’est aussi.

Dans un pays où le provisoire dure toujours, il est temps que la communauté internationale, dont notamment l’Union européenne et la Ligue arabe, au lieu de nous donner des leçons de morale, retrousse ses manches pour résoudre ce problème et assurer le rapatriement de tous ceux qui ne risquent pas d’être persécutés pour des raisons politiques. Car, contrairement à une idée reçue, ce n’est pas la présence des déplacés dans les camps de fortune qui va empêcher leur migration vers l’Europe, mais la réintégration de ces déplacés dans leurs propres villes et villages…

« La condamnation du racisme, la protection des minorités, l’assistance aux réfugiés, la mobilisation de la solidarité internationale envers les plus nécessiteux, ne sont que des applications cohérentes du principe de la citoyenneté mondiale », affirmait justement le pape Jean-Paul II. C’est ce même « principe de la citoyenneté mondiale » qui doit s’appliquer aujourd’hui pour alléger le poids que le Liban porte depuis plus de dix ans et permettre aux déplacés de retrouver leurs foyers dans la dignité.

La notion de « camp » est en soi contraire aux droits de l’homme, car elle implique la présence précaire de réfugiés ou de déplacés « parqués » dans des conditions inhumaines, au mépris des règles de santé et d’hygiène les plus élémentaires. Les « habitants » des camps vivent dans la détresse, l’humiliation, et finissent, faute de mieux, par s’habituer à...

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