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Politique - Liban-Sud

Des efforts pour faire respecter le cessez-le-feu à Aïn el-Héloué

Une réunion a eu lieu mardi soir à l'ambassade de Palestine à Beyrouth, pour tenter de désamorcer la tension.

Des efforts pour faire respecter le cessez-le-feu à Aïn el-Héloué

Des hommes armés marchent lors des funérailles de deux leaders du mouvement Fateh dans le camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, près de Tyr, le 31 juillet 2023. Photo Mahmoud Zayyat/AFP

Les efforts allaient bon train mardi en fin d'après-midi dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, à la lisière de Saïda, afin de faire respecter le cessez-le-feu dans ce camp, victime d'affrontements armés depuis samedi. Annoncé lundi soir, cet arrêt des hostilités entre membres du Fateh et islamistes n'avait pas été respecté, les combats ayant repris en journée.

Mardi soir, une réunion a eu lieu à l'ambassade de Palestine à Beyrouth, pour tenter de désamorcer la tension. "Le Comité d'action palestinien conjoint condamne les incidents de Aïn el-Héloué. Il appelle à mettre en œuvre le cessez-le-feu et à retirer les éléments armés des rues pour permettre le retour des habitants. Il appelle également à la création d'un comité d'enquête", a indiqué le Comité, dans un communiqué lu par le secrétaire général de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) Fathi Abou Aardat.

Éclairage

Affrontements de Aïn el-Héloué : un timing qui interroge

Fouad Osman, un responsable du Front de libération de la Palestine (FDLP) à Aïn el-Héloué, a pour sa part indiqué à L'Orient-Le Jour que le Comité d'action palestinien conjoint s'est rendu auprès des combattants du Fateh, ainsi qu'auprès des islamistes pour leur demander de respecter le cessez-le-feu.

Des sources de sécurité ont indiqué à notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah, que des unités des forces spéciales de l'armée ont été envoyés à Saïda mardi et qu'elles sont stationnées à l'entrée-nord de la ville pour le moment. Les militaires devraient ensuite renforcer d'autres points de l'armée près du camp.

Les affrontements ont éclaté samedi dans le quartier de Safsaf entre des factions islamistes – proches du mouvement islamiste Hamas, un allié du Hezbollah – et le mouvement Fateh retranché dans le quartier d'al-Baraksat, près de l'entrée nord du camp. La violence s'est intensifiée et s'est étendue à l'ensemble du camp, des balles perdues atteignant même certains quartiers voisins de Saïda.

Les entrées de Aïn el-Héloué sont restées fermées mardi matin, empêchant ainsi des centaines de personnes déplacées de rentrer chez elles. Elles se sont réfugiées dans les écoles de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les Palestiniens, à Saïda, où des volontaires leur ont apporté de la nourriture et du matériel médical. Une balle perdue a blessé mardi une femme enceinte près du camp, ont indiqué des riverains à notre correspondant Mountasser Abdallah.

Des personnes déplacées après les combats de Aïn el-Héloué devant la mosquée el-Mosalli, à Saïda, le 1er août 2023. Photo Mountasser Abdallah

Onze tués et 40 blessés

Dans un communiqué publié lundi, les factions islamistes de Aïn el-Héloué ont annoncé que le Comité d'action palestinien conjoint, parrainé par le Hezbollah et le mouvement chiite Amal du président du Parlement Nabih Berry, avait convenu d'un cessez-le-feu immédiat. Pour autant, des tirs pouvaient encore être entendus à l'intérieur du camp.

Selon l'Unrwa, 11 personnes ont été tuées et 40 autres blessées depuis le début des affrontements. "Deux écoles de l'Unrwa ont été endommagées. Plus de 2.000 personnes ont été forcées de prendre la fuite pour se mettre à l'abri", a indiqué l'agence dans un communiqué lundi.

La plupart des habitants de la rue Taamir, près de l'entrée d'un camp, principalement des Libanais, ont fui le quartier et ne sont toujours pas revenus, ajoute notre correspondant. Les affrontements ont provoqué des dégâts matériels et causé des incendies dans plusieurs maisons et magasins à l'intérieur de Aïn el-Héloué.

"Environ trois magasins ont cependant rouvert mardi, profitant d'un calme relatif, pour vendre leurs produits dont la date de péremption est dépassée. Un boucher a rouvert, ainsi qu'une boulangerie et une croissanterie", ajoute notre correspondant en citant des sources dans le camp.

Des civils déplacés ayant fui les combats à Aïn el-Héloué, dans les rues de Saïda, le 1er août 2023. Photo Mountasser Abdallah

Les familles déplacées espèrent un retour rapide

Quelque 350 familles qui ont fui Aïn el-Héloué ces derniers jours ont trouvé refuge dans la mosquée voisine el-Mosalli, bien que des bénévoles aient déclaré qu'elles seraient transportées vers des écoles de l'Unrwa plus éloignées du lieu des affrontements. Un obus a explosé près de la mosquée lundi soir.

Abritée dans la mosquée, Oum Ahmad, 56 ans, attendait mardi de pouvoir regagner sa maison dans le camp. "J'espère qu'avec le cessez-le-feu annoncé, mon retour sera plus rapide", déclare-t-elle à L'Orient-Le Jour. Elle n'a pas dormi depuis trois jours.

Non loin de là, Abou Mahmoud, 75 ans, était assis sur l'escalier de la mosquée à côté de son fils Atef. Il maudit les factions palestiniennes et l'Autorité palestinienne, qui "n'ont fait que nous nuire et ne nous ont jamais aidés". Une "réunion d'urgence" s'est tenue mardi vers midi en la résidence de Dar el-Fatwa de Saïda, sous la direction du mufti sunnite de Saïda, le cheikh Salim Sousan, et de représentants de plusieurs partis politiques.

Après la réunion, le cheikh Sousan a qualifié les affrontements de "combats insensés qui ne profitent qu'à l'ennemi sioniste". Il a souligné la nécessité urgente d'un cessez-le-feu immédiat, sans hésitation ni délai, déclarant qu'il s'agissait d'une étape essentielle. "Après cela, les combattants devraient se réunir et accepter de former un comité chargé d'enquêter sur le crime et d'identifier les responsables, en les remettant à la justice libanaise", a poursuivi le cheikh. Il a conclu en indiquant que les réunions à Dar el-Fatwa se poursuivraient jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu réel soit décrété.

Aïn el-Héloué abrite plus de 54.000 réfugiés palestiniens enregistrés, qui ont été rejoints ces dernières années par des milliers de Palestiniens fuyant le conflit civil en Syrie. Ce camp densément peuplé est régulièrement le théâtre de fusillades et d'affrontements, soit en raison de différends personnels, soit en raison de tensions entre diverses factions palestiniennes. Les affrontements survenus depuis samedi sont les plus meurtriers depuis des années.

Les efforts allaient bon train mardi en fin d'après-midi dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, à la lisière de Saïda, afin de faire respecter le cessez-le-feu dans ce camp, victime d'affrontements armés depuis samedi. Annoncé lundi soir, cet arrêt des hostilités entre membres du Fateh et islamistes n'avait pas été respecté, les combats ayant repris en...
commentaires (4)

Désarmez les milices palestiniennes et chiites !

Gros Gnon

06 h 38, le 02 août 2023

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Commentaires (4)

  • Désarmez les milices palestiniennes et chiites !

    Gros Gnon

    06 h 38, le 02 août 2023

  • Allah yerham Bachir gemayel

    Robert Moumdjian

    05 h 09, le 02 août 2023

  • Il y a 41 ans que ce problème aurait dû disparaître si les responsables arabes avaient voulu régler définitivement le problème libanais . Les Palestiniens sont toujours armés ainsi que Hezbollah . Si ça continue les Syriens vont revenir ...

    Yves Gautron

    17 h 59, le 01 août 2023

  • Que font-ils tous encore dans ces camps à végéter et être nourris par l’URNWA et l’UNICEF? Ils ont raté le moment Merkel!

    Mago1

    15 h 44, le 01 août 2023

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