Les exportations de pétrole iranien vers la Chine ont triplé en trois ans, malgré les sanctions

Les exportations de pétrole iranien vers la Chine ont triplé au cours des trois dernières années, malgré les sanctions occidentales imposées à l'Iran, selon l'agence de presse privée iranienne Tasnim, qui cite un rapport de la société d'analyse de données Kepler. Après une baisse significative en 2019 et 2020, les exportations sont de nouveau en augmentation, passant d'environ 324 000 barils par jour en 2020, année au coeur d'un ralentissement mondial lié à la pandémie de Covid-19, à presque un million cette année.

Entre 2018 et 2020, les exportations de pétrole de l'Iran ont considérablement chuté après le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire iranien sous la présidence de Donald Trump, qui expliquait sa décision par sa volonté d'"empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire". Dans le cadre de sa politique de pression maximale, l'ex-président américain avait déclaré le « niveau le plus élevé de sanctions économiques possibles » contre l’Iran, condamnant notamment toute transaction avec le secteur énergétique de ce pays.

Mais depuis 2021 et la reprise de l'activité économique post-pandémie, les exportations de pétrole iranien vers la Chine sont en hausse, jusqu'à atteindre 1 million de barils par jour cette année, malgré les sanctions occidentales. Un record a même été établi selon Kepler : en novembre 2022, l'Iran aurait exporté 1,3 million de barils par jour en Chine. 

Dépendance à la Chine

La dépendance de l'Iran à l'égard de la Chine ne cesse donc d'augmenter, du fait des difficultés économiques de la République islamique et de son isolement sur le plan international. Pékin est le premier partenaire commercial de Téhéran depuis 2022. Leur coopération leur permet, entre autres, de contourner les interdictions liées aux sanctions américaines, dont ils sont tous deux la cible. En mars 2021, les deux pays ont ainsi signé un accord de partenariat historique d'une durée de 25 ans afin de renforcer leur alliance économique et politique de longue date.

La volonté affichée du président Joe Biden de revenir à l'accord nucléaire de Vienne, qui aurait allégé les sanctions contre l'Iran, a été abandonnée en faveur d'un accord plus restreint et moins ambitieux, au vu de l'échec des négociations indirectes conduites entre les deux pays depuis avril 2021.