Un avion au départ de Beyrouth et à destination de l’île grecque de Mykonos a interrompu son décollage jeudi matin suite à une décision du pilote, sans autre conséquence pour les passagers. L’aéronef n’a pas quitté le sol mais a dû interrompre sa lancée à une vitesse non précisée.
L’information a été confirmée à L’Orient-Le jour par un porte-parole de l'agence de voyage libanaise Nakhal qui loue l’aéronef à la compagnie aérienne nationale Middle East Airlines (MEA) pour des vols charters, ainsi que par une source au sein de cette dernière.
La manœuvre a été effectuée au lever du jour après que le pilote a jugé préférable d’interrompre prématurément le vol en plein décollage « par précaution, après avoir suspecté la présence d’une anomalie ». La source à la MEA ajoute qu’il s’agit d’une procédure de sécurité standard (rejected take-off ou décollage interrompu) pour lesquels les pilote sont dûment entraînés.
Contacté, le directeur général par intérim de l’Aviation civile, Fadi el-Hassan, a précisé que l’appareil n’avait pas quitté le sol, mais avait dû interrompre la procédure de décollage en pleine phase d’accélération suite à un problème d’affichage de la vitesse dans le cockpit.
« No-go item »
Il s’agit dans le jargon d’un « no-go item », un élément essentiel manquant pour garantir un décollage sans risque, un problème technique dans le cas présent.
Selon un pilote que L'OLJ a interrogé et qui a requis l'anonymat, il pourrait s’agir dans ce cas d’un décalage entre l’interface affichant la vitesse du côté du pilote et celle du co-pilote. « Généralement, lors d’une phase de décollage, le commandant de bord et son co-pilote se signalent mutuellement le moment où ils atteignent la vitesse de 100 nœuds (185 km/h) pour confirmer que leurs instruments sont bien synchronisés. C’est sans doute à ce moment-là qu’ils ont dû détecter le problème de l’indicateur de vitesse, ce qui a poussé le commandant de bord à interrompre le décollage », explique le pilote précité. « A cette vitesse, le freinage a pu être éprouvant pour les passagers, mais les risques à ce stade sont maîtrisés », ajoute-t-il.
Toutes les sources interrogées ont assuré qu’il n’y avait eu aucun blessé, contredisant les informations relayées par un obscur site Internet (Macario12.com) et des messages relayés sur les groupes de messagerie instantanée qui ont fait état de « blessures, évanouissement » et mêmes d'hospitalisations. Le porte-parole de Nakhal a néanmoins indiqué qu’un passager qui avait fait un malaise avait été pris en charge par des ambulanciers.
Après avoir interrompu le décollage, le pilote a ensuite redirigé l’appareil vers la porte d’embarquement où les passagers ont été invités à prendre un autre avion pour se rendre à Mykonos. Initialement prévu à 4h50, le vol a été reprogrammé à 7h36 et il est arrivé à destination une heure et demie plus tard, selon le site airportia.com. L’aéronef concerné était un Airbus A320 qui a pu être en état de décoller pour la ville irakienne de Bassorah dans la même matinée, a indiqué de son côté Fadi el-Hassan.
commentaires (3)
Bravo aux pilotes! Ils ont pris la bonne décision.
Gros Gnon
22 h 30, le 27 juillet 2023