Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - FOCUS

Les Émirats ouvrent leur premier bureau à Damas pour coordonner leur aide

Abou Dhabi vient d’annoncer l’ouverture d’une plateforme de liaison en Syrie en vue de coordonner les efforts humanitaires dans le pays. Une première.

Les Émirats ouvrent leur premier bureau à Damas pour coordonner leur aide

Des travailleurs déchargeant l'aide des Émirats arabes unis à l'aéroport de Lattaquié, en Syrie, le 11 février 2023. Karim Sahib/AFP

De tous les pays dans lesquels Abou Dhabi est présent à travers son aide financière et humanitaire, c’est en Syrie que la fédération émiratie a décidé d’ouvrir son premier bureau de liaison. Cinq ans après le rétablissement de leurs relations diplomatiques, le fer de lance de la normalisation avec Damas y pose le premier jalon de sa stratégie de coordination de son aide humanitaire. Une cérémonie officielle s’est ainsi tenue mardi dans les bâtiments de l’ambassade émiratie à Damas en présence du ministre adjoint émirati des Affaires étrangères Sultan al-Chamsi. En 2018, la fédération émiratie avait été la première à rétablir ses relations avec la Syrie, l’ambassade rouvrant à Damas après sept ans d’interruption des liens diplomatiques suite à la répression violente des manifestations de 2011, exigeant un changement de régime dans la veine du printemps arabe.

Ce bureau de liaison vise à coordonner les efforts des différentes organisations de charité émiraties actives sur le territoire syrien par le biais d’une seule plateforme, comme l’a indiqué Abdel Hakim al-Nouaïmi, chargé d’affaires de l’ambassade des EAU. L’ouverture du bureau intervient pourtant alors que l’opération « The Gallant Knight 2 » prend fin. Lancée en février dernier par le président émirati Mohammad ben Zayed, les efforts déployés s’étaient focalisés sur les désastres causés par le tremblement de terre meurtrier qui avait secoué la région nord de la Syrie. Parmi les premiers à réagir, Abou Dhabi avait promis dès le lendemain du séisme une aide de 100 millions de dollars aux deux pays les plus durement touchés, 50 millions pour la Turquie, le reste pour la Syrie.

De quoi se positionner sur la scène régionale, alors que la catastrophe a catalysé un mouvement de normalisation arabe en faveur de Damas, mené in fine par Riyad. La présence émiratie en Syrie via l’aide fournie dans le pays donne en outre aux EAU un avantage par rapport aux pays occidentaux, dont les sanctions contraignent les opérations sous contrôle du régime. Par ailleurs, l’ONU poursuit à l’heure actuelle les pourparlers avec Damas suite au veto russe de prolonger l’ouverture du poste-frontière de Bab al-Hawa, qui permettait au préalable d’acheminer l’aide humanitaire dans le nord du pays, sous contrôle de groupes rebelles, sans passer par le régime. Si Bachar el-Assad a proposé de rouvrir le point de passage sous condition que l’aide soit effectuée « en pleine coopération et coordination avec le gouvernement syrien », aucun accord n’a jusqu’à présent été trouvé.

Aujourd’hui, le souhait affirmé de poursuivre la coopération humanitaire avec le régime syrien confirme la stratégie prosyrienne du pouvoir émirati dans la région.

De tous les pays dans lesquels Abou Dhabi est présent à travers son aide financière et humanitaire, c’est en Syrie que la fédération émiratie a décidé d’ouvrir son premier bureau de liaison. Cinq ans après le rétablissement de leurs relations diplomatiques, le fer de lance de la normalisation avec Damas y pose le premier jalon de sa stratégie de coordination de son aide...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut