Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a été entendu pendant plus de deux heures mardi au palais de justice, par le juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra. Son frère Raja, et son ancienne assistante, Marianne Hoyek, se sont également rendus au tribunal, sur convocation du magistrat, mais n'ont pas été auditionnés. Ils ont quitté les lieux après une vingtaine de minutes.
L’information a été confirmée à L’Orient-Le Jour par une source au Palais de justice. L’audience était programmée à 10h30. Il s’agit du deuxième passage des intéressés devant ce magistrat dans le cadre des poursuites judiciaires engagées contre le gouverneur pour des infractions présumées de ''faux et usage de faux, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et évasion fiscale''.
Audition de témoins
Lors de l'audience, le juge Abou Samra a posé de nombreuses questions qui lui étaient préalablement posées par la cheffe du Contentieux de l'Etat, Hélène Iskandar, qui s'est portée partie civile pour préserver les intérêts de l'Etat libanais dans cette affaire, confie une haute source judiciaire à L'Orient-Le Jour. De son côté, Riad Salamé avait apporté avec lui deux boites contenant les documents qu'il s'était engagés à soumettre au magistrat lors de sa dernière audience. C'est M. Salamé lui-même qui a répondu aux questions du juge Abou Samra, son avocat présent sur les lieux n'ayant pas le droit d'y répondre lui-même mais juste de poser des questions pour éclaircir certains points.
Après l'interrogatoire du gouverneur, la même source a indiqué qu'une audience était prévue le 25 juillet pour Raja Salamé et Marianne Hoyek. Le juge Abou Samra a décidé, en outre, de ne plus interroger Riad Salamé pour le moment mais de se concentrer sur l'audition de témoins, qui n'ont pas été nommés. A la lumière de ces témoignages, il décidera s'il est nécessaire de convoquer de nouveau le gouverneur ou s'il est en mesure soit de prononcer un non-lieu, soit de l'inculper.
La première audience avait eu lieu mercredi dernier devant le même juge, qui les avait notifiés sur place de ce second rendez-vous. Selon une source judiciaire, Charbel Abou Samra y avait a déjà couvert une ''grande partie'' de l'interrogatoire du gouverneur, tandis que Raja Salamé et Marianne Hoyek n'avaient pas non plus été entendus.
Agé de 72 ans et à la tête de la Banque centrale depuis 1993, Riad Salamé est accusé au Liban de corruption et d'être l'un des principaux responsables de la grave crise financière qui frappe le Liban depuis l'automne 2019. Dans ce dossier, qui fait l'objet d'enquêtes dans plusieurs pays européens, il est soupçonné de s'être constitué un riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe via un montage financier complexe et un détournement massif de fonds publics libanais.
commentaires (7)
Ils ont bu le café avec ou sans sucre ? hahahahaha
LeRougeEtLeNoir
08 h 04, le 19 juillet 2023