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Culture - Spécial Kundera

« Kundera ? On ne le connaît que par ses textes »

Universitaire, Charlotte Labro évoque la singularité de la voix romanesque de Milan Kundera.

« Kundera ? On ne le connaît que par ses textes »

Milan Kundera, une voix singulière entre noirceur et légèreté. Photo Reuters

Agrégée de lettres et enseignante à la Sorbonne, Charlotte Labro confie que lorsqu’elle a appris le décès de Kundera, L’Insoutenable légèreté de l’être lui est revenu à l’esprit en détail. «Au-delà du parcours du quatuor amoureux, il y a dans le roman le personnage décalé du chien, sorte de spectateur de l’errance des deux couples, qui s’appelle Karénine, et qui dépérit au fur et à mesure que les sentiments se délitent. Dans les romans de Kundera, pas d’envolées lyriques, mais un propos ancré dans le quotidien, pudique et signifiant. Dans l’un de ses textes théoriques, il parle du propos romanesque et de « la beauté d’une soudaine densité de la vie», comme une forme d’évidence, qui en fait ne l’est pas », constate l’universitaire, qui a découvert l’écrivain en tant que théoricien du roman.

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« J’ai d’emblée apprécié son écriture en petites séquences, et son approche décloisonnée de la littérature européenne qui, selon lui, est une entité à part entière. Son ouverture à la littérature russe notamment enrichit considérablement ses analyses. Ses romans concernent l’homme dans sa pluralité et ses incohérences, sa noirceur et sa légèreté », poursuit Labro, selon laquelle l’ancrage des romans de Kundera dans l’histoire européenne du XXe siècle explique en partie l’écho qu’il rencontre encore aujourd’hui. « L’auteur franco-tchèque se revendique comme foncièrement européen ; dans ses romans on retrouve toute l’histoire de l’Europe de l’Est, l’emprise russe mais aussi son attachement pour la France. Je crois que son œuvre est très porteuse pour de jeunes adultes, notamment dans son approche singulière des rapports humains : rien n’est fixe, ni le contexte politique, ni les rôles dans le couple, ni les théories », suggère la chercheuse, qui rappelle la dimension mystérieuse d’un auteur qui refusait les interviews depuis des années, et que l’on ne connaît que pas ses textes.  

Agrégée de lettres et enseignante à la Sorbonne, Charlotte Labro confie que lorsqu’elle a appris le décès de Kundera, L’Insoutenable légèreté de l’être lui est revenu à l’esprit en détail. «Au-delà du parcours du quatuor amoureux, il y a dans le roman le personnage décalé du chien, sorte de spectateur de l’errance des deux couples, qui s’appelle Karénine, et qui...
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