Ghajar, village contesté occupé par Israël

Ghajar, un village contesté situé à la frontière entre le Liban et le plateau du Golan syrien occupé, a été absorbé par Israël le week-end dernier, et l'armée israélienne a construit une clôture au nord du village, le coupant ainsi du Liban.

La bourgade, qui est divisée par la ligne bleue des Nations Unies, frontière de facto entre le Liban et le plateau du Golan annexé par Israël, a été occupée par Israël lors de la guerre de juillet 2006, qui a opposé l'État hébreu au Hezbollah.

Selon plusieurs experts, la propriété de la localité est contestée entre le Liban, la Syrie et Israël.

Qui sont les habitants de Ghajar ?

Environ 2 000 personnes vivent à Ghajar, dont la plupart se considèrent toujours comme alaouites syriens, une secte minoritaire à laquelle appartient le président syrien Bachar el-Assad. Beaucoup ont acquis la citoyenneté israélienne au cours des longues années d'occupation, et la plupart des résidents refusent de faire partie du Liban.

Comment Ghajar s'est-il étendu jusqu'au Liban ?

En 1967, Israël a occupé le Golan pendant la guerre des Six Jours. Les habitants qui y sont restés ont choisi d'accepter la citoyenneté israélienne lorsque le territoire a été annexé en 1981. En 1982, quand Israël a envahi le sud du Liban, le village s'est étendu sur le territoire libanais. Lors du retrait d'Israël en 2000, les résidents du nord de Ghajar se sont retrouvés subitement en territoire libanais, tandis que leurs proches et voisins, qui vivaient de l'autre côté de la rue, se trouvaient désormais dans un pays différent - un État ennemi, séparé par une clôture.

La division du village entre le Liban et Israël a duré jusqu'en 2006, Israël ayant envahi le nord de Ghajar pendant la guerre de juillet.

En novembre 2022, Ghajar a commencé à autoriser l'entrée des visiteurs et des touristes en provenance d'Israël après avoir été une zone militaire fermée pendant 22 ans. Ghajar n'autorisait l'entrée qu'aux visiteurs disposant d'une autorisation spéciale du conseil municipal et de l'armée israélienne.

En novembre 2010, le gouvernement israélien a approuvé un plan de retrait de la partie nord du village, invoquant les préoccupations américaines et les contentieux de longue date entre Israël et le Liban. Cependant, à ce jour, Israël ne s'est pas retiré du village.

D'autres zones contestées revendiquées par le Liban dans le sud, comme les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba, sont toujours sous occupation israélienne.