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Moyen-Orient - FOCUS

Une chaîne saoudienne diffuse un documentaire israélien sur le Hezbollah

« The Cassandra Prophecy » raconte comment l’administration Obama a torpillé une enquête sur le trafic de drogue du Hezbollah pour préserver l’accord sur le nucléaire iranien. Il est désormais disponible sur la plateforme de streaming Shahid.

Une chaîne saoudienne diffuse un documentaire israélien sur le Hezbollah

Le Hezbollah est aussi un acteur incontournable du trafic de captagon produit en Syrie, et qui inonde le marché saoudien. Photo d'archive Mahmoud Zayyat / AFP

Pendant des années, l’Agence antidrogue américaine (DEA) et le service de renseignements israélien Mossad ont enquêté sur les activités de trafic de drogue, d’armes et de blanchiment d’argent du Hezbollah. Leurs agents ont pris des risques énormes, se faisant passer pour des trafiquants, réceptionnant des valises de billets et identifiant les grosses têtes de ces opérations, de la Colombie à l’Iran. Tous ces efforts se sont évanouis lorsque l’administration Obama a ordonné la fin de cette enquête pour éviter de fâcher l’Iran et préserver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015.

Les streamers arabophones peuvent aujourd’hui découvrir cette histoire dans The Cassandra Prophecy, un documentaire en trois épisodes diffusé sur la plateforme de vidéos à la demande Shahid, qui appartient au groupe de télévision saoudien MBC. Produit et réalisé par l’Israélien Duki Dror, la série est disponible en anglais avec des sous-titres en arabe. De façon très claire, le film interroge : « Quel est le vrai prix de l’accord sur le nucléaire ? »

Ambiguïté envers Israël

La diffusion sur un média saoudien de ce documentaire choc valorisant les activités du Mossad et mettant en cause le programme nucléaire iranien n’est pas anodine. Elle symbolise la position d’équilibriste que l’Arabie saoudite tente de tenir à la fois vis-à-vis d’Israël et de l’Iran, dans un contexte de détente régionale que le royaume s’emploie à mettre en œuvre.

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Alors que la question de la normalisation avec Israël ne cesse d’émerger et que le président Joe Biden en a fait une priorité avant les élections américaines de 2024, Riyad maintient volontairement l’ambiguïté afin de négocier à prix élevé cet accord politiquement coûteux. Le royaume wahhabite a notamment posé comme conditions l’aide des États-Unis pour le développement d’un programme nucléaire civil et la création d’un État palestinien, deux demandes pour l’heure peu réalistes. En parallèle, la monarchie montre des signes d’ouverture à l’égard de l’État hébreu, ayant ouvert son espace aérien aux avions israéliens et modifié le contenu relatif aux juifs dans les manuels scolaires. En coulisses, les deux pays coopèrent en matière de renseignement et de sécurité.

Ravages du captagon

Avec l’Iran, la situation est encore plus complexe. L’accord de détente signé le 10 mars à Pékin a généré plus de résultats diplomatiques que d’avancées concrètes sur les dossiers régionaux. Alors que Téhéran tient la main haute dans le jeu géopolitique, l’Arabie a normalisé ses relations avec la Syrie et impulsé son retour dans la Ligue arabe, offrant d’immenses gains politiques aux deux États parias en espérant des concessions en retour. Hormis la stabilisation régionale, l’une des priorités de Riyad est de mettre fin au trafic de l'amphétamine captagon en majorité contrôlé par le régime syrien et qui fait des ravages en Arabie saoudite.

Cette demande est-elle plus réaliste que la réduction de l’influence iranienne dans la région ? En tout cas, la lutte contre la drogue a fait les titres d'Arab News la semaine dernière. En plus d’un long format sur un programme de réhabilitation des toxicomanes en Arabie saoudite, le quotidien a dévoilé son nouveau documentaire vidéo Abu Hilalain: Inside the Kingdom's Crackdown on Captagon. Une enquête de 14 mois dont une partie se déroule dans la plaine de la Békaa, dominée par le Hezbollah, autre acteur incontournable du trafic de captagon au Moyen-Orient. 

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commentaires (5)

Les chaines TV libanaises malgré leurs efforts ( je le reconnais pas évident à gérer avec la crise économique. elles ne doivent pas gagner des masses actuellement ), certaines chaines étaient limitées " des disputes, des cris des politiciens et responsables politiques etc.. ....et à l'époque c'était la mode des chaussures volantes de part et d'autres" ....Remarquez pour les chaussures, ca s'est calmé. A la lumière des prix actuels des paires de chaussures...

LE FRANCOPHONE

15 h 52, le 04 juillet 2023

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Commentaires (5)

  • Les chaines TV libanaises malgré leurs efforts ( je le reconnais pas évident à gérer avec la crise économique. elles ne doivent pas gagner des masses actuellement ), certaines chaines étaient limitées " des disputes, des cris des politiciens et responsables politiques etc.. ....et à l'époque c'était la mode des chaussures volantes de part et d'autres" ....Remarquez pour les chaussures, ca s'est calmé. A la lumière des prix actuels des paires de chaussures...

    LE FRANCOPHONE

    15 h 52, le 04 juillet 2023

  • Il a peur d'offusquer un état terroriste et bien plus faible. Toute la tragédie du Wokisme. Obama est le pire président.,celui qui préfère ses ennemis aux États qui lui sont alliés. Pour notre malchance et la chance des régimes iraniens et Syriens il était aux commandes durant les révolution dans ces pays en 2009 et2011 et s'est lavé les mains des massacres. S'il était là en 2005 aussi, les Syriens ne seraient jamais sorti de chez nous

    Liban Libre

    21 h 35, le 03 juillet 2023

  • C est bien connu, Obama a fait un pacte avec le diable qui lui a clairement demander de laisser Satan tranquille en Iran.

    Aboumatta

    18 h 18, le 03 juillet 2023

  • Il ne faut pas prendre les américains pour des anges non plus ....Ils peuvent être bien pire mais aussi bien plus hypocrites ...Tout cela n'est que pour aider Israel , et jamais le Liban , au contraire !

    Chucri Abboud

    18 h 12, le 03 juillet 2023

  • Le journalisme d’investigation manque cruellement au Liban. Ce ne sont pourtant pas les sujets qui manquent au Liban mais on peut comprendre que les journalistes Libanais aient peur de potentielles représailles en cas de révélations. Dommage car les médias étrangers se saisissent du filon…

    K1000

    18 h 03, le 03 juillet 2023

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