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Culture - Musique

Joyce El-Khoury à l’Acropole d’Athènes en hommage à Maria Callas

La soprano libano-canadienne fera ses débuts dans l’opéra « Norma de Bellini, lundi 28 août 2023, à l’Odéon d’Hérode de l’Acropole d’Athènes, à l’occasion du centenaire de « La Divina » Maria Callas, dans une production du célèbre Tom Volf. 

Joyce El-Khoury à l’Acropole d’Athènes en hommage à Maria Callas

La soprano libano-canadienne Joyce El-Khoury. Photo Heather Elizabeth

C’est donc une Libanaise qui a été sélectionnée parmi des milliers de sopranos dans le monde pour rendre hommage au centenaire de la plus grande des divas Maria Callas, dans une production exceptionnelle de Tom Volf, le collectionneur et expert des œuvres de la « Divine » le plus notoire, Volf n’étant rien d’autre que l’auteur de Maria by Callas in her own words publié en 2017 et réalisateur du film du même titre (paru en 2017, avec Fanny Ardant, Joyce DiDonato). Il est également metteur en scène d’une pièce de théâtre intitulée Maria Callas lettres et mémoires (2019) avec Monica Bellucci dans le rôle titre.

Joyce El-Khoury n’apprend la bonne nouvelle qu’en mai dernier, alors qu’elle venait tout juste de triompher dans Madama Butterfly à l’opéra de Montréal. Elle mémorise les deux rôles de Norma et Carmen en six jours et court à New Jersey chez le chef d’orchestre de la production Eugene Kohn, avec qui elle fignole les moindres détails des pages les plus vocalement redoutables de ce chef-d’œuvre.

La saison 2023/24 ne fait que commencer pour Joyce El-Khoury qui enchaîne en ligne droite une série de productions jusqu’à la fin de l’année prochaine. Photo Fayfox

« J'étais très émue, bien sûr, mais je me sentais aussi investie d'une mission, celle de vouloir rendre hommage avec le plus grand respect à cette grande figure incontournable et mythique », avoue la soprano.

Qui aurait dit que cette petite fille originaire de Machghara, ville natale de Zaki Nassif dans la Békaa, née à Beyrouth le 23 avril 1982 et qui émigre au Canada à l’âge de 6 ans, allait porter haut, voire très haut, le nom du Liban dans les plus éminentes sphères du monde lyrique moderne, se plaçant ainsi dans la lignée directe de ses prédécesseurs d’origine libanaise, tels que la mezzo-soprano Rosalind Élias, la soprano Sona Ghazarian, le baryton Garbis Boyagian et, sur une échelle plus locale, la première soprano diplômée de l’histoire du Liban, Arlette el-Khoury, pour ne citer qu’eux ?

Alors qu’elle est en pleine répétition pour Carmen de Bizet au Festival Oper im Steinbruch en Autriche, Joyce El-Khoury revient sur son parcours dans une interview exclusive à L’Orient-Le Jour.

Ascension fulgurante

C’est en remplaçant au pied levé une soprano malade au Festival de Castleton, en Virginie, le soir même de l’ouverture, que Joyce El-Khoury accède à la notoriété qui lance son ascension au rang de star internationale.

En effet, Lorin Maazel, qui dirige le triptyque de Puccini en 2010, l’engage pour chanter Lauretta dans Gianni Schicchi ainsi que la doublure pour Suor Angelica. À la fin de la première, on lui annonce qu’elle devait rentrer de nouveau sur scène… Joyce, confiante d’avoir bien maîtrisé le rôle, lance le défi, et le succès est au rendez-vous !

Joyce El-Khoury à l'affiche de La Norma de Bellini. Photo D.R.

Heureusement que ce moment magique a été filmé et qu’il est disponible sur YouTube pour le plus grand bonheur de ses fans !

Aujourd’hui, 13 ans plus tard, la soprano aimerait revisiter ce personnage profond et tourmenté en lui donnant le poids de la maturité artistique et personnelle.

S’ensuit une succession d’engagements de par le monde, enchaînant progressivement les rôles qui mettent bien en valeur sa voix de velours ; Mimi dans La Bohème, Violetta dans La Traviata, Liù dans Turandot, mais aussi Romeo et Juliette, Maria Stuarda, Lucrezia Borgia, Roberto Devereux, Le Villi, Herodiade et, tout récemment, Un Ballo in Maschera à Tokyo sous la direction de Riccardo Muti. Joyce El-Khoury est également connue pour avoir contribué à exhumer trois opéras oubliés de Donizetti, Les Martyrs, Belisario et L’Ange de Nisida avec le label Opera rara, sous la direction de sir Mark Elder.

Notons qu’en 2022 et, peut-être une sorte de signe prémonitoire, suite à son incarnation du personnage de Leïla dans Les Pêcheurs de perles de Bizet à l’opéra de Dallas, elle remporte le prestigieux « Maria Callas Debut Artist of the Year Award ».

Malgré sa carrière fulgurante, Joyce El-Khoury est une fervente ambassadrice culturelle de son pays natal. Elle ne rate jamais l’occasion pour porter des bijoux, des abayas et des robes de designers libanais, tels qu’Edward Arsouni. Elle est également une fidèle du Festival al-Bustan, régulièrement invitée par sa présidente Laura Lahoud pour y donner des concerts et partager son expérience à travers des masterclass de chant, tout en guidant des jeunes chanteurs libanais sur la réalité du métier via son initiative Lessons for Lebanon. « D’autres projets d’envergure sont en cours et seront divulgués en temps voulu », précise la cantatrice.

La saison 2023/2024 ne fait pourtant que commencer pour Joyce El-Khoury, qui enchaîne en ligne droite une série de productions jusqu’à la fin de l’année prochaine, dont voici quelques-unes que l’on peut d’ores et déjà divulguer : Sardanapolo de Liszt à Budapest, Don Carlo à Monaco, La reine garçon à Montréal, Simon Boccanegra à Helsinki et Tosca à Tokyo.

Mais d'abord, les 28 et 30 août 2023, rendez-vous à l'Acropole pour assister à un véritable moment anthologique à ne pas rater. On ne peut que souhaiter à Joyce El-Khoury les plus beaux des succès. Dans l’espoir de la voir très prochainement incarner cette grande prêtresse dans les deux plus hauts temples de l’opéra ; à savoir : le Met et la Bastille ! Ou, pourquoi pas, dans notre temple…de Bacchus ?

C’est donc une Libanaise qui a été sélectionnée parmi des milliers de sopranos dans le monde pour rendre hommage au centenaire de la plus grande des divas Maria Callas, dans une production exceptionnelle de Tom Volf, le collectionneur et expert des œuvres de la « Divine » le plus notoire, Volf n’étant rien d’autre que l’auteur de Maria by Callas in her own words publié...
commentaires (3)

Double fierté. En tant que libanais et canadien! Je reve d ecouter joyce interpreter le grand compositeur libano francais becharra el khoury El khoury chante el khoury!

Robert Moumdjian

12 h 21, le 05 juillet 2023

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Commentaires (3)

  • Double fierté. En tant que libanais et canadien! Je reve d ecouter joyce interpreter le grand compositeur libano francais becharra el khoury El khoury chante el khoury!

    Robert Moumdjian

    12 h 21, le 05 juillet 2023

  • Bravo Joyce! Quelle fierte pour le Liban et le monde de la culture & musique....

    Sabri

    08 h 40, le 04 juillet 2023

  • L'amour du Liban, l'amour de la.musique, l'amour de l'opéra, et spécialement celui de Bizet, amènent des larmes aux yeux en lisant ce superbe article! Bonne continuation chère Madame!

    Wlek Sanferlou

    16 h 26, le 03 juillet 2023

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