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Politique - Décryptage

Le vent d’apaisement devrait atteindre le Liban, selon Abbas Ibrahim

Alors que l’horizon interne semble totalement bloqué et que les différents protagonistes attendent une initiative qui viendrait de l’étranger, l’ancien directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, lui, reste au cœur des développements internationaux. Tout au long de la semaine écoulée, il a multiplié les contacts entre Oslo et Paris. Certes, Ibrahim n’a plus de qualité officielle, mais les contacts qu’il a noués au fil de longues années à la tête de la Sûreté générale sont suffisamment solides pour qu’il soit invité à participer à des réunions ou à des rencontres internationales et, selon lui, le climat général dans la région tend vers l’apaisement.

À Oslo, il a été invité à participer à une réunion à huis clos ayant pour thème la médiation, dans un lieu isolé, au milieu de la forêt et à 45 km de tout lieu habité. Les organisateurs, qui voulaient que ce qu’ils appellent les « grands médiateurs » dans le monde réfléchissent sur l’importance de leur rôle dans la résolution des conflits dans le monde, ont sciemment choisi un lieu pour permettre aux participants d’échanger leurs points de vue en toute sérénité. De nombreux pays étaient représentés, à travers des personnalités qui ont joué un rôle dans des médiations, soit pour la libération d’otages, soit pour le départ de groupes de personnes encerclées, soit encore pour des arrangements précis en marge de conflits en cours. Par exemple, pour les États-Unis, il y avait notamment Robert Malley, l’envoyé spécial de l’actuelle administration américaine en Iran et qui est aussi un des principaux négociateurs de l’accord dit sur le nucléaire iranien conclu en 2015, ainsi que Douglas Macgregor, conseiller à la Défense nationale américaine pendant le mandat de Donald Trump. L’idée de ce colloque organisé par des institutions norvégiennes est de continuer à privilégier les médiations avant, pendant et après les conflits, soit pour les éviter, soit pour en atténuer la violence, soit pour essayer de circonscrire leurs effets. Abbas Ibrahim, qui a joué un rôle déterminant dans des négociations pour la libération de personnes détenues par des parties ennemies ou en conflit, était ainsi tout indiqué pour participer à cette réflexion commune.

La rencontre d’Oslo terminée, Ibrahim s’est rendu en France pour des entretiens avec des personnalités qui s’occupent du dossier libanais. Il était d’ailleurs présent à Paris lors de la visite du prince héritier saoudien dans la capitale française et il a forcément suivi les premiers échos de l’entretien entre MBS et le président Macron concernant la crise libanaise.

Il faut d’ailleurs préciser à ce sujet qu’avant de quitter Beyrouth, Abbas Ibrahim s’était longuement entretenu avec le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, puis avec le chef du CPL, Gebran Bassil. Il a aussi rencontré le président syrien Bachar el-Assad qui l’avait invité à Damas pour le remercier des efforts qu’il avait déployés entre la Syrie et le Liban. Toutefois, suite à ces rencontres, Ibrahim a démenti toute tentative de médiation entre ces composantes, mais il ne cache pas que les relations qu’il a nouées au cours de ses longues années de service lui permettent de donner son avis lorsqu’on le lui demande. Aujourd’hui, il s’est quelque peu éloigné des détails internes et il préfère suivre les développements régionaux et internationaux qui lui paraissent d’ailleurs très importants. Selon lui, par exemple, le rapprochement entre la Syrie et la Turquie, sous l’égide de la Russie et avec l’aval de l’Iran, est probable. Il est dans la logique des choses et ce serait dans cet esprit que le président Erdogan a nommé l’ancien chef des SR de son pays Fidan Haqqan à la tête du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier est en effet connu pour ses contacts avec les SR syriens. Cette nomination serait donc le signe de la part du président turc de son désir de régler le contentieux qui continue de l’opposer aux autorités syriennes, notamment dans le nord de la Syrie.

Le décryptage de Scarlett Haddad

Face à l’impasse à l’intérieur, place aux négociations à l’extérieur

Si ce pronostic se vérifie, cela signifierait qu’un des principaux dossiers conflictuels dans la région depuis le déclenchement de la guerre en Syrie, à partir de 2011, serait en voie de règlement. D’ailleurs, selon les contacts et les entrevues qu’il a eus récemment, Ibrahim est convaincu que la tendance générale dans la région est à l’apaisement. Il faut donc s’attendre à de grands changements à ce niveau. Ibrahim, qui doit aussi répondre incessamment à une invitation au sultanat d’Oman, croit aussi qu’il est possible que les négociations indirectes qui se déroulent actuellement dans la plus grande discrétion à Mascate entre l’Iran et les États-Unis pourraient aboutir à un accord au moins provisoire qui serait de nature à atténuer les tensions dans la région. Selon Ibrahim, un signal avait déjà été donné en ce sens à travers la conclusion de l’accord sur l’exploitation des ressources maritimes libanaises, conclu avec l’émissaire américain Amos Hochstein, avec qui il s’était d’ailleurs entretenu à plusieurs reprises. Autrement dit, en dépit de la mobilisation extrême des différentes forces et de ce qu’on appelle désormais « l’équilibre de la dissuasion » ainsi que de la nouvelle équation de l’axe dit de la résistance qui repose sur « l’unicité des champs de bataille », Ibrahim ne croit pas au déclenchement d’une guerre régionale dans un avenir proche. Il conseille même de suivre attentivement les initiatives successives de MBS qui montrent une volonté réelle d’apaisement des conflits en cours et une vision globale pour la région.

Dans ce contexte, Abbas Ibrahim est convaincu que le Liban, en dépit de toutes ses tensions internes et de ses crises successives, ne peut pas rester en dehors du nouveau paysage régional. La tendance générale au règlement des conflits en cours devra forcément atteindre le Liban. Mais quand ? Il faudrait pour cela que les Libanais fassent des efforts au lieu de camper sur leurs positions... Mais essayer de les en convaincre pourrait être, selon le médiateur international qu’est devenu Abbas Ibrahim au fil des années, la plus difficile des missions.

Alors que l’horizon interne semble totalement bloqué et que les différents protagonistes attendent une initiative qui viendrait de l’étranger, l’ancien directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, lui, reste au cœur des développements internationaux. Tout au long de la semaine écoulée, il a multiplié les contacts entre Oslo et Paris. Certes, Ibrahim n’a plus de qualité...

commentaires (5)

Il faut se réveiller sur le fait que c’est bien nos sois disant amis occidentaux qui mine notre existence au Liban depuis bien avant la guerre de 1975, et qui continuent ce minage d’arrache pieds en insistant publiquement et clairement sur la nécessité d’intégrer plus de 3 Millions de malheureux, et cela à travers les corrompus qui nous gouvernent, à qui ils ont donné des permis de vol pour nous assécher et nous rendre pliables et soumis, tout en les tenant au chantage de leur crimes pour exécuter cet agenda maléfique..

Bardawil dany

14 h 11, le 21 juin 2023

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Commentaires (5)

  • Il faut se réveiller sur le fait que c’est bien nos sois disant amis occidentaux qui mine notre existence au Liban depuis bien avant la guerre de 1975, et qui continuent ce minage d’arrache pieds en insistant publiquement et clairement sur la nécessité d’intégrer plus de 3 Millions de malheureux, et cela à travers les corrompus qui nous gouvernent, à qui ils ont donné des permis de vol pour nous assécher et nous rendre pliables et soumis, tout en les tenant au chantage de leur crimes pour exécuter cet agenda maléfique..

    Bardawil dany

    14 h 11, le 21 juin 2023

  • Mais quelle médiocrité avec vos journalistes et ces articles bidon . Que devient ce journal

    Abdallah Barakat

    14 h 37, le 20 juin 2023

  • Ahamma chi les articles bazella de Scarlett

    Abdallah Barakat

    14 h 35, le 20 juin 2023

  • Au Liban même, Abbas ferait mieux que Le Drian !

    Chucri Abboud

    14 h 34, le 20 juin 2023

  • Au lieu d’avoir les yeux plus grands que le ventre et d’aller chercher loin pour élargir l’éventail de ses relations internationales, il serait plus utile pour le Liban que Abbass Ibrahim s’attelle à trouver une issue au problème des déplacés syriens scotchés sur notre territoire.

    Hitti arlette

    11 h 07, le 20 juin 2023

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