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Culture - Événement / 7e ART

Leos Carax à Beyrouth pour trois jours au service du cinéma

Maskoon Fantastic Film Festival et la Fondation Liban Cinéma, en partenariat avec l’Institut français du Liban, ont conjugué leurs efforts pour accueillir au Liban l’enfant rebelle du cinéma français. Ils ont concocté un programme de trois jours qui promet d’être « fantastique ». La productrice et directrice du festival Myriam Sassine en parle.

Leos Carax à Beyrouth pour trois jours au service du cinéma

Juliette Binoche et Denis Lavant dans le film français de Leos Carax, « Mauvais sang ». Photo AFP

Comment Leos Carax répond-il aux critères de l’événement Maskoon ? Comment a eu lieu la rencontre et a-t-il vite répondu à l’invitation ?

Leos Carax est l’un des cinéastes les plus iconiques vivants français. C’est un réalisateur qui a beaucoup expérimenté avec le genre. D’autre part le festival Maskoon, comme on le sait déjà, n’est pas centré sur les films d’horreur, mais ouvert aux polars, à la science-fiction, à l’irréel. Le travail de Leos Carax ne pouvait donc que s’insérer dans le cadre de Maskoon qui est fier avec la Fondation Liban Cinéma d’accueillir deux de ses films : la version récemment restaurée de Mauvais sang qui est un polar à la Carax et Holy Motors qui relève un peu du fantastique avec le personnage de Denis Lavant qui est un monstre. En guise de rappel également d’autres œuvres comme les Amants du Pont-Neuf (qui ne sera pas projetée à Beyrouth) où les amoureux font du ski nautique sur la Seine sur fond de feux d’artifice. Pour nous donc, Leos Carax joue avec le genre tout en gardant cette touche d’auteur particulier et très poétique. C’est ce que Maskoon prône depuis sa création : on peut faire des films de bonne qualité et non commerciaux tout en empruntant les codes du genre. J’ai eu la chance de le rencontrer au Festival de Marrakech. On a parlé de ce projet. Il a avoué qu’il était très fasciné par le pays. Il a donc accepté l’invitation. Celle-ci s’est fait en collaboration avec la Fondation Liban Cinéma qui organisait la Journée de l’industrie du film local. On a joint nos forces pour faire un événement de trois jours où Leos Carax serait présent.

Le personnage de Denis Lavant dans « Holy Motors ». Photo AFP

Cet événement spécial, qui est en partenariat avec l’Institut français du Liban, éclaire donc sur le cinéma de Leos Carax. Mais pas que, puisque la Fondation Liban Cinéma organise une journée axée sur les projets de producteurs soutenus au cours de l’année par l’Union européenne. Comment vont se dérouler les trois journées et soirées ?

Le jeudi 15 juin à 20h30 a lieu, en collaboration avec le Maskoon Fantastic Film Festival, la projection du film Mauvais sang, en plein air, sur la pelouse de l’Institut français du Liban de Beyrouth (rue de Damas). Il sera précédé à 19h30 par un cocktail en présence du cinéaste.

Le lendemain, le 16 juin, se déroule la Journée de l’idustrie du film local au musée Sursock :

De 10h à 12h : pleins feux sur l’industrie cinématographique libanaise avec la présentation des projets primés par le Fonds cinématographique libanais soutenu par l’Union européenne mais aussi une occasion pour les métiers du cinéma de se retrouver, de se rassembler et discuter de l’avenir du 7e art libanais qui affronte des difficultés énormes.

De 12h30 à 13h30 : éclairage sur les cinq producteurs libanais qui ont bénéficié de l’entrepreneuriat créatif pour les producteurs de films. Après un cocktail/déjeuner de 13h30 à 15h, Gianluca Chakra et Front Row s’entretiennent sur le pouvoir de la vision. Le débat est modéré par Evrim Ersoy.

De 17h à 18h30 : les productrices Christelle Younes et Lara Abou Saifan, ainsi que le réalisateur-producteur Élie Khalifé parleront de « comment libérer la créativité » et de la production de films à petit budget au Liban. Je serai la modératrice de ce débat.

Leos Carax, l’enfant rebelle du cinéma français. Photo AFP

Enfin Holy Motors de Leos Carax clôture cette journée à 20h30 et en présence du cinéaste à l’Institut français du Liban. La projection a également lieu en plein air et après un cocktail à 19h30.

Le samedi 17 juin dans le cadre de Maskoon Talks organisé par Maskoon Fantastic Film Festival, je serai en conversation avec Leos Carax de 11h à 12h30. Ce ne sera pas une masterclass ordinaire où on énumérera les films chronologiquement. Le cinéaste devra parler du genre et en particulier du genre de son cinéma.

De 15h à 16h30 : Antoine Waked (Maskoon Fantastic Film Festival) et Gianluca Chacra (Front Row Filmed Entertainment) avec Evrim Ersoy comme modérateur racontent comment le cinéma de genre arabe monte : une exploration des tendances émergentes et des succès.

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Enfin pour compléter ce programme riche, et de 17h à 18h30, place à la musique de Rana Eid qui abordera le pouvoir des paysages sonores dans les films de genre.

La projection du film : Rebel d’Adil el-Arbi et Bilall Fallah (Sélection officielle Festival de Cannes 2022) au musée Sursock clôture ces trois journées et soirées.

Quelques mots sur le cinéma de Leos Carax...

Pour moi ce cinéaste qui a commencé son parcours très jeune vers l’âge de 25 ans avec Boys Meet Girls est un poète, ses scènes sont des tableaux à l’esthétique bien léchée ; un visionnaire qui reste très contemporain, voire hors temps. Son film Mauvais sang évoque la pandémie, les rapports sexuels nuisibles car sans amour ; ses personnages sont souvent pris parmi les clochards et les sans-abri qui pullulent la planète tandis que Holy Motors est une déclaration d’amour au cinéma, à la pellicule.

Quoi de plus intemporel ?

Comment Leos Carax répond-il aux critères de l’événement Maskoon ? Comment a eu lieu la rencontre et a-t-il vite répondu à l’invitation ?Leos Carax est l’un des cinéastes les plus iconiques vivants français. C’est un réalisateur qui a beaucoup expérimenté avec le genre. D’autre part le festival Maskoon, comme on le sait déjà, n’est pas centré sur les films...

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