Comment promener son chien sur du verre pilé ?

Le jardin de Godot est loin d’être pavé de fleurs. Ici, l’inspiration pousse sur un sol jonché par des débris de vitres brisées. Godot’s Garden, pièce de théâtre « écrite et mise en scène par Godot et Adham al-Dimashki », comme l’indique l’affiche, narre l’histoire d’un homme traumatisé par la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020. La séparation, à la suite d’une relation toxique entre deux amants, emmène l’écrivain à rencontrer Godot, un golden retriever (oui, l’un des huit acteurs est un chien). Naîtra alors une amitié quasi fraternelle. Le chien et l’homme entament une nouvelle vie dans ce jardin qui devient alors leur maison. Un havre où se déchaînent les passions et les mémoires.

Un portrait du chien Godot illuminé par un bouquet de ballons. Photo DR

La pièce a été jouée du 1er au 4 juin au théâtre Monnot. Un subtil mélange d’absurde et d’abstrait dans la mise en scène a accompagné le spectateur entre les peintures progressivement accrochées sur les murs de la petite salle de spectacle. L’œuvre scénique plonge le public dans l’univers du dramaturge aussi bien mentalement que physiquement. Toutes les représentations se sont jouées à guichets fermés, ce qui a amené le théâtre à en programmer des séances supplémentaires durant le week-end. Godot’s Garden est une expérience à vivre, trop en dire serait gâcher l’aventure, l’évasion dans le monde incroyable et ahurissant d’un maître et de son adorable clébard. En espérant que la pièce puisse jouer les prolongations…