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Politique - Décryptage

Dimanche à Mlita, le Hezbollah inaugurera sa nouvelle stratégie

Il y aura foule dimanche au Liban-Sud. Lorsqu’il a envoyé l’invitation aux différents organes de presse pour célébrer la fête de la Libération et de la Résistance (officiellement le 25 mai) avec quelques jours d’avance, le département des relations médias du Hezbollah ne s’attendait pas à une réponse aussi massive. Près de 500 journalistes et photographes, représentant des médias locaux et internationaux, ont ainsi exprimé leur volonté de participer à cette journée organisée par la formation pour commémorer le retrait des troupes israéliennes de la plus grande partie du territoire libanais qu’elles ont occupé à partir de juin 1982.

En fait, le Hezbollah célèbre chaque année l’événement en organisant une activité particulière pour les médias. Mais il est clair que cette fois-ci, il a voulu frapper grand et fort. Logistiquement, ce n’est en effet pas une mince entreprise que d’organiser un tour pour les représentants des médias non seulement à Mlita (le complexe qui raconte les différentes étapes de la résistance au Liban et qui comprend une grotte et son couloir clandestin, où les combattants se cachaient, ainsi qu’une sorte de musée de la résistance), mais aussi dans une position cachée et peut-être à l’ex-prison de Khiam. Face au grand nombre d’inscrits pour participer à cette journée qui se veut exceptionnelle, le Hezbollah s’est vu contraint de mettre en place toute une infrastructure logistique et d’assurer un nombre suffisant d’accompagnateurs en mesure de répondre aux nombreuses questions qui seront posées.

Le Hezbollah prépare donc la journée avec minutie et non sans satisfaction puisqu’il considère qu’avec la présence massive de journalistes, une partie de l’objectif sera atteint. En effet, selon des sources proches du parti, l’idée principale de ce programme est de rappeler à ceux qui ont vécu la période de l’occupation israélienne et d’apprendre aux nouvelles générations qui ne l’ont pas connue, l’importance de ce qui s’est passé. Le Liban reste en effet le seul pays arabe à avoir contraint les soldats israéliens et leurs agents locaux à se retirer de son territoire sans conditions ni accord, rappellent ces sources. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Force intérimaire des Nations unies, qui a été créée en 1978, poursuit sa mission jusqu’à aujourd’hui, en veillant au respect de la ligne bleue, cette frontière provisoire tracée en tenant compte des points qui demeurent conflictuels entre le Liban et Israël. Pour le Hezbollah, il est donc important de remplir ce devoir de mémoire, alors que les Libanais, actuellement terrassés par le poids des crises, oublient qu’ils ont, à un moment donné, remporté des victoires.

Selon les sources proches de la formation, le Hezbollah serait ainsi passé à une nouvelle étape dans sa stratégie, celle qui consiste à « mettre en avant les victoires remportées ». Il n’est donc plus question pour lui d’adopter un profil bas, de faire preuve de modestie ou même de compréhension face à toutes les attaques dont il fait l’objet, surtout que selon lui, ces attaques visent d’abord à l’isoler sur le plan local, et ensuite à détruire la confiance qu’il a longuement bâtie avec son environnement populaire.

Toujours selon les sources proches de la formation, le Hezbollah estime que les développements régionaux vont dans le sens de ses positions, tout au long des dernières années. Contrairement à ce qui se dit dans certains milieux politiques et médiatiques libanais, ces développements « font des vainqueurs et des vaincus ». Parmi les vainqueurs, il y a, selon le parti chiite, le régime syrien, qui est resté en place en dépit des efforts déployés pour le faire tomber et des paris faits sur son effondrement imminent, à l’instar des anciens présidents tunisien, égyptien et libyen. Mais il y a aussi lui, le Hezbollah, « qui a activement participé au maintien en place de ce régime, en dépit des critiques, des sanctions et des différentes mesures de rétorsion dont il a fait l’objet ». Par contre, parmi les vaincus, il y a tous ceux qui ont misé ou œuvré pour la chute du régime syrien, notamment au Liban, selon les mêmes sources. Le Hezbollah veut donc, à cette étape précise, que ces réalités soient reconnues, en dépit du tapage médiatique et politique destiné à les occulter. Il y a aussi une autre raison pour pousser le Hezbollah à célébrer le 25 mai d’une façon plus importante cette année : c’est la volonté d’adresser un message clair à la fois aux parties locales et extérieures. Au moment où la plupart des analyses stratégiques montrent que la région du Moyen-Orient se dirige vers une sorte d’apaisement à travers des ententes qui, jusqu’à il y a quelques mois, étaient encore impensables, le Hezbollah veut préciser que le conflit avec Israël n’est pas un dossier clos. Au contraire. D’une part, le secrétaire général du parti a lancé, au cours de ses derniers discours, le concept de « l’unité des fronts », pour montrer que ce qu’il appelle « l’axe de la résistance » est mobilisé pour intervenir si un des fronts embrasés avec Israël est réellement menacé. D’autre part, le Hezbollah veut montrer qu’en dépit de tout ce qui se dit dans les milieux politiques sur l’existence d’une trêve tacite de longue durée entre le Liban et Israël après la conclusion de l’entente sur l’exploitation des ressources pétrolières maritimes, c’est toujours la force de la dissuasion qui gère le statu quo, et celle-ci nécessite le maintien de la puissance du Hezbollah pour dissuader les Israéliens de mener une quelconque attaque contre le pays.

Il y aura foule dimanche au Liban-Sud. Lorsqu’il a envoyé l’invitation aux différents organes de presse pour célébrer la fête de la Libération et de la Résistance (officiellement le 25 mai) avec quelques jours d’avance, le département des relations médias du Hezbollah ne s’attendait pas à une réponse aussi massive. Près de 500 journalistes et photographes, représentant des...

commentaires (7)

Deux points: 1- Nous n'avons jamais oublié les victoires de la Quarantaine, de Tell el Zaatar, Billa, Dbayeh, Zahleh, Achrafieh ou Fayadiyyeh. Mais nous voulons a tout prix oublier celles qui ont interverti l'occupation Syrienne ou Israélienne avec l'Iranienne. Il n'y a guère de raison de pavoiser. 2- Ce n'est pas le Hezbollah qui a sauvé le régime Syrien mais l'intervention Russe. Le Hezbollah, les pasdarans et l’armée syrienne se prenaient une tapotée comme jamais avant cette intervention. Si le Hezbollah pensent que nous l'avons oublié il se trompe. Sa puissance et identique a une pistache vide de son contenu (Fostok fadé). Tayyouneh l'a prouvé. A ce jour il ne sait toujours pas qui était derrière cette action ni comment cela est arrivé. Nous savons maintenant ou se trouve la peur d'ou la nécessité de célébrer de fausses victoires et des illusions. Il peut célébrer ce qu'il veut cela ne changera ou ne cachera ni la réalité et encore moins la vérité.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

15 h 42, le 22 mai 2023

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Commentaires (7)

  • Deux points: 1- Nous n'avons jamais oublié les victoires de la Quarantaine, de Tell el Zaatar, Billa, Dbayeh, Zahleh, Achrafieh ou Fayadiyyeh. Mais nous voulons a tout prix oublier celles qui ont interverti l'occupation Syrienne ou Israélienne avec l'Iranienne. Il n'y a guère de raison de pavoiser. 2- Ce n'est pas le Hezbollah qui a sauvé le régime Syrien mais l'intervention Russe. Le Hezbollah, les pasdarans et l’armée syrienne se prenaient une tapotée comme jamais avant cette intervention. Si le Hezbollah pensent que nous l'avons oublié il se trompe. Sa puissance et identique a une pistache vide de son contenu (Fostok fadé). Tayyouneh l'a prouvé. A ce jour il ne sait toujours pas qui était derrière cette action ni comment cela est arrivé. Nous savons maintenant ou se trouve la peur d'ou la nécessité de célébrer de fausses victoires et des illusions. Il peut célébrer ce qu'il veut cela ne changera ou ne cachera ni la réalité et encore moins la vérité.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    15 h 42, le 22 mai 2023

  • Peu importe qu'on soit pour ou contre le parti jaune. Mais faire cependant étalage de force, en ces temps où les Libanais vivent les pires moments de son histoire, c'est comme un cheveu dans la soupe. Bon weed chère Scarlett

    Hitti arlette

    13 h 51, le 20 mai 2023

  • Peu importe qu'on soit pour ou contre le parti jaune. Mais faire cependant étalage de force, en ces temps où les Libanais vivent les pires moments de son histoire, c'est comme un cheveu dans la soupe. Bon weed chère Scarlett

    Hitti arlette

    13 h 51, le 20 mai 2023

  • Il faut que la force des Nations Unies quitte le sud faire un mur entre le sud et le reste de notre pays et se demerder avec Israël

    Eleni Caridopoulou

    12 h 10, le 20 mai 2023

  • Et on me demande pourquoi je ne veux pas renouveler mon abonnement à l’OLJ… Franchement, mesdames et messieurs de la direction de l’OLJ vous ne vous sentez pas ridicules de publier de pareilles sottises.

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 46, le 20 mai 2023

  • C’est ce qu’on appelle un article publicitaire. Est il publié gratuitement ???

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 53, le 20 mai 2023

  • Donc ça y est le hezb va nous faire sa grande (ker)messe du dimanche.. Le mieux est de l’ignorer aussi royalement qu’il n’a de cesse d’ignorer les sacrifices des autres qui ont contribué à faire sortir du Liban l’armée des Assad.

    Citoyen libanais

    07 h 13, le 20 mai 2023

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