Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Justice

Salamé ne peut pas être arrêté au Liban si Interpol n'émet pas de mandat d'arrêt, affirme Maoulaoui

Les propos du ministre sortant de l'Intérieur interviennent après qu'une juge française a émis un mandat d'arrêt international visant le gouverneur de la BDL, lequel compte faire appel de cette décision.

Salamé ne peut pas être arrêté au Liban si Interpol n'émet pas de mandat d'arrêt, affirme Maoulaoui

Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé. Photo d'archives AFP

Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a affirmé mardi que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé ne peut pas être arrêté ni poursuivi au Liban si Interpol n'émet pas un mandat d'arrêt à son encontre. Ses propos interviennent après que la juge d'instruction française Aude Buresi a lancé un mandat d'arrêt international visant le gouverneur dans le cadre d'une enquête sur son patrimoine. M. Salamé a affirmé qu'il fera appel de cette décision.

"Il n'y a pas de mandat d'arrêt d'Interpol à l'encontre du gouverneur de la BDL jusque-là, mais un mandat émis par une juge française. L'Etat français doit présenter une demande à Interpol qui doit présenter au Liban une notice rouge afin de l'étudier", a affirmé M. Maoulaoui dans un entretien accordé à la chaîne al-Jadeed. "Le Liban peut demander à la France de préparer une demande d'extradition qui doit être étudiée. L'extradition de l'accusé ne peut avoir lieu qu'après un décret soit publié par l'Etat libanais", a-t-il clarifié. "Nous ne pouvons parler de poursuite ou d'arrestation de Riad Salamé au Liban parce que ces mesures liées à Interpol n'ont toujours pas été prises", a-t-il poursuivi. Interrogé au sujet d'une éventuelle saisie des biens de Riad Salamé, le ministre sortant a affirmé que c'est "une décision qui revient à la France".

Les réactions sur la scène locale
Sur la scène locale, plusieurs parties ont réagi à la décision de la justice française. "Le mandat d'arrêt international lancé par contumace à l'encontre de Riad Salamé constitue un tournant important dans la lutte contre la corruption", a estimé le Courant patriotique libre (CPL) dans un communiqué, à l'issue de sa réunion hebdomadaire. Les députés aounistes ont également regretté que "le juge libanais fuit ses devoirs consistant à enquêter sur des dossiers qui concernent les Libanais dont l'argent a été volé, et refuse de notifier Riad Salamé de sa convocation en France, après que la classe politique a tenté par tous les moyens de donner des excuses afin que le gouverneur ne se rende pas en France".

Le Premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, a tenté à trois reprises de notifier M. Salamé de sa convocation en France, mais le document lui était retourné à chaque fois sans signature, le gouverneur étant introuvable au siège de la BDL.

La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, qui a engagé des poursuites à l'encontre du gouverneur, a également commenté la décision de la justice française. "Selon la justice libanaise, Riad Salamé n'a pas pu être notifié, son lieu de séjour étant inconnu. Impossible !", a-t-elle écrit dans un tweet. "La réponse de la justice européenne intervient sans hésitation : il s'agit d'un mandat d'arrêt international à l'encontre de Riad Salamé. Ils font toujours les malins comme si leur jeu n'était pas connu", a ajouté la magistrate.

De son côté, le député de Aley relevant du mouvement de contestation, Marc Daou, a estimé que "Riad Salamé doit présenter sa démission dans l'immédiat afin de préserver les institutions de l'Etat".

Riad Salamé fait l'objet d'une enquête menée par une délégation de magistrats européens sur des soupçons de malversations financières. Lui, son frère Raja et Marianne Hoyek, ancienne assistante du gouverneur, sont poursuivis pour corruption, faux et usage de faux, blanchiment d’argent, enrichissement illicite et évasion fiscale. Tous trois nient ces accusations.

Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui a affirmé mardi que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé ne peut pas être arrêté ni poursuivi au Liban si Interpol n'émet pas un mandat d'arrêt à son encontre. Ses propos interviennent après que la juge d'instruction française Aude Buresi a lancé un mandat d'arrêt international visant le gouverneur dans le cadre...