Wael Arakji (au centre) célébrant un des paniers inscrits par son équipe, devant Ali Mezher (à gauche) et Sergio Darwiche (à droite), lors de la victoire de Riyadi sur le terrain de Sagesse (96-93), dimanche au stade Antoine Choueiri de Ghazir, en demi-finale du championnat du Liban de basket. Photo Lebanese Basket Federation
Il y avait comme une impression de déjà-vu au terme de cette troisième, et donc, dernière passe d’armes entre les deux monuments du championnat libanais.
Les supporters de Sagesse, qui sont encore venus en masse dans les travées du stade Antoine Choueiri, avaient beau être persuadés que l’affaire n’était pas encore conclue, la dure réalité de cette triple confrontation est désormais claire comme de l’eau de roche : pour la troisième fois en autant de rencontres, Riyadi était bel et bien le plus fort.
Mêmes causes, mêmes effets
En dépit de son soutien indéfectible, le bruyant public de Ghazir n’a pu porter ses protégés vers un succès qui aurait relancé le suspense de cette demi-finale jusqu’ici à sens unique. Il peut surtout se désoler de repartir avec la sensation d’avoir assisté par deux fois, en l’espace d’une semaine, au même film, avec les mêmes acteurs, jouant peu ou prou le même rôle, dans un même scénario.
Pire, le troisième volet de cette triste saga leur aura réservé un dénouement encore plus cruel que celui des épisodes précédents.
Après avoir mené durant l’intégralité de la rencontre, les hommes de Joe Ghattas ont, une fois encore, craqué dans les derniers instants. Mais à la suite de leur traditionnel trou d’air du troisième quart-temps, les Verts ont une fois encore tendu le bâton pour se faire battre, en laissant leurs adversaires les rejoindre à deux minutes du terme (91-91), avant de perdre leurs moyens et de laisser échapper une victoire qui leur semblait promise.
Devancés de trois petites longueurs (96-93) au coup de sifflet final, ces derniers sortent donc par la petite porte d’une saison pourtant prometteuse.
Favori au début de la confrontation, notamment en vertu de son invincibilité sur ses terres cette saison, Sagesse s’est incliné face à plus fort que lui, et dit adieu avec amertume à ses rêves de titre national. Une couronne qui lui échappe depuis bientôt deux décennies.
Depuis son dernier sacre au terme de la saison 2003-2004, le club originaire d’Achrafieh n’a disputé qu’une seule finale en 2014 (également perdue face au Riyadi). Et alors qu’il avait pour la première fois depuis 1996 l’avantage du terrain au moment d’aborder une demi-finale face à son rival historique, il est à nouveau passé à côté de ses trois rendez-vous décisifs.
26 points pour Reath
Pourtant, les débats avaient idéalement commencé pour Ali Mezher et les siens. Après avoir rapidement pris les devants au score, les locaux terminaient le premier acte fort d’une avance flatteuse de 16 unités (62-46), au sortir d’une fin de deuxième quart-temps idéale conclue en apothéose par une banderille à longue distance de Cliff Alexander (17 points, 11 rebonds) à une seconde du buzzer.
Mais à l’image de la première manche, une semaine plus tôt, Wael Arakji et ses coéquipiers ont su profiter du cruel manque de lucidité dont Sagesse s’est rendu coupable dans les minutes les plus décisives de la rencontre.
En accumulant les pertes de balle et en ratant plusieurs tirs ouverts qui auraient pu leur assurer la victoire, les Verts ont tendu le bâton pour se faire battre. Et comme cela est souvent le cas ces dernières semaines, Riyadi s’en est une nouvelle fois remis au talent et au sang-froid de Duop Reath.
Auteur de 26 points, le géant australien a été le principal artisan de ce succès des Jaunes, comme il a pris la bonne habitude de le faire depuis son arrivée, il y a un mois et demi à peine.
Nouvelle pierre angulaire de l’effectif d’Ahmad Farran, l’Australien pourrait bien emmener les siens vers une fin de saison en apothéose, puisque le Riyadi est en course pour réaliser un doublé historique : le gain du titre de champion du Liban, et celui de vainqueur de la Super Ligue ouest-asiatique.
Forts de leur succès (87-79) la semaine dernière à Téhéran contre Gorgan, les « Riyadistes » ont l’occasion de décrocher leur cinquième titre continental ce mercredi sur leur terrain de Manara.
Un palmarès qui a de quoi faire blêmir les joueurs de Sagesse et leurs fans, qui auront tout le temps de ressasser ce nouvel échec durant l’été, avant de repartir, à l’automne, avec la conviction que cette fois-ci, enfin, ce sera la bonne.