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Économie - Start-up

Assentify : l’intelligence artificielle libanaise pour la vérification des utilisateurs

La plateforme cible principalement aujourd’hui les institutions financières, les courtiers en assurance et les ONG, qu’ils soient basés au Liban ou à l’étranger.

Assentify : l’intelligence artificielle libanaise pour la vérification des utilisateurs

Les cofondateurs d’Assentify entourés d’une partie de leur équipe, dans leurs bureaux à Beyrouth. Photo DR

Gina Kaladji Arab, Mohammad Srouji, Khaled Zeidan et Ali Chawiche, les quatre cofondateurs d’Assentify se sont donné une mission : prouver que le Liban possède un vivier de talents aux compétences suffisantes pour rivaliser avec des sociétés internationales basées dans des centres technologiques aux États-Unis, en Europe ou dans d’autres pays de la région, notamment aux Émirats arabes unis.

Leur défi ? Proposer l’une des premières plateformes d’expérience numérique (ou DXP, pour digital experience platform) au monde basées sur l’intelligence artificielle pour vérifier l’identité des utilisateurs. Par nature, les DXP sont des plateformes qui permettent aux entreprises de rassembler sur un même outil les flux d’informations provenant de canaux multiples, optimisant leur expérience numérique tout en leur permettant d’atteindre leurs objectifs commerciaux plus rapidement grâce à de meilleures analyses et vérifications des données qui leur parviennent.

Dans le cas d’Assentify, il s’agit de protéger, de gérer, d’optimiser et de vérifier le flux de données qu’envoient les utilisateurs concernant entre autres leur identité, sous forme d’entrée d’informations ou de soumission de documents, dans l’objectif de vérifier la véracité et la crédibilité de leurs profils.

Cryptage et intelligence artificielle

Pour cela, l’équipe d’Assentify a recours à des technologies avancées et des techniques de cryptage et d’intelligence artificielle, toutes développées en interne, qui leur permettent notamment de lire et de vérifier la véracité des documents d’identité de leurs clients, et de l’existence réelle de ces derniers, de lutter contre le blanchiment d’argent et d’apposer une signature électronique sur les documents, tout en empêchant qu’elle soit recopiée et faussement utilisée ailleurs.

« Concrètement, cette technologie permettrait par exemple aux banques commerciales ou aux compagnies d’assurances de vérifier et de valider les dossiers de leurs clients de façon beaucoup plus efficace et rapide, en évitant plusieurs allers-retours », précise Mohammad Srouji, son PDG. Idem au niveau des ONG. « Elle permettrait aux donateurs de vérifier et de suivre les dossiers de leurs bénéficiaires, ainsi que de s’assurer que les fonds ou les aides distribuées arrivent aux bons destinataires et sont utilisés dans l’objectif voulu », poursuit-il.


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« Assentify se concentre sur l’aspect primordial de la transformation numérique des entreprises du secteur des services, à savoir l’automatisation de leurs interactions avec les clients. Cela leur permet d’accroître leur offre de services, d’être plus efficaces, d’améliorer l’expérience de leurs clients, de faire des économies et de libérer leurs employés pour qu’ils se concentrent sur des tâches plus essentielles pour l’entreprise », résume ainsi Mohammad Srouji.

Si la start-up cible aujourd’hui principalement les institutions financières, les courtiers en assurance et les ONG, elle compte prochainement commencer à offrir de nouveaux services, de sorte à s’orienter aussi vers d’autres entreprises appartenant à d’autres secteurs, tels ceux de l’hôtellerie ou de la location de voitures.

« Nous offrons aussi notre service sous forme de solution en marque blanche (white-label solution), une option qui donne à nos clients la possibilité de personnaliser et de modifier les pages sur lesquelles les données de leurs utilisateurs seraient enregistrées, en fonction de leurs besoins », ajoute le PDG.

500 000 dollars

C’est fin 2011 que Mohammad et Ali, tous deux diplômés en sciences informatiques (computer science), se rencontrent. À l’époque, Mohammad Srouji travaillait pour le compte de la société Incrypt, notamment responsable de l’émission des passeports et des permis de conduire biométriques, et venait d’embaucher Ali Chawiche au sein de son équipe. Quelques années plus tard, ils quittent tous les deux le groupe : le premier part en direction du Qatar, le second du Canada.

Fin 2019, alors qu’ils étaient déjà tous les deux de retour au Liban depuis trois ans, ils décident de lancer leur propre société. Commence alors la phase de préparations, de recherches et de réseautage, pendant laquelle ils feront la rencontre des deux autres cofondateurs, Gina Kaladji Arab et Khaled Zeidan. Assentify sera officiellement fondée en mai 2022. Quatre mois plus tard, elle réussit à lever 500 000 dollars en capital d’amorçage auprès de plusieurs investisseurs privés pour une évaluation de 1,25 million de dollars.

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Aujourd’hui, la société possède deux bureaux : un au Liban, au Beirut Digital District, et un autre à Chypre. « L’objectif de s’implanter dès le lancement à Chypre est d’avoir un accès plus facile au marché européen, qui représente aujourd’hui notre cible principale », explique Mohammad Srouji. En tout, Assentify emploie une trentaine de personnes, en grande majorité dans la capitale libanaise. « Toute notre équipe d’ingénieurs et de codeurs dédiés à la recherche et au développement est à Beyrouth », souligne-t-il.

La prochaine étape ? Clôturer une levée de fonds en série A, dans 12 à 18 mois, récoltés auprès de plusieurs fonds d’investissements régionaux ou américains. Mais avant cela, les cofondateurs veulent tester leur plateforme dans différents domaines. Pour cela, Assentify propose déjà des prix réduits aux premières entreprises qui y adhèrent. « Depuis notre lancement le 17 avril, nous avons signé avec deux sociétés, l’une au Liban et l’autre en France, et comptons conclure une vingtaine de contrats d’ici à trois mois », espère le PDG.

Gina Kaladji Arab, Mohammad Srouji, Khaled Zeidan et Ali Chawiche, les quatre cofondateurs d’Assentify se sont donné une mission : prouver que le Liban possède un vivier de talents aux compétences suffisantes pour rivaliser avec des sociétés internationales basées dans des centres technologiques aux États-Unis, en Europe ou dans d’autres pays de la région, notamment...

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