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Culture - Spectacle

Les corps dansants de la jeunesse libanaise

Malgré leur jeune âge, les danseurs d’« Imprints », dans un spectacle chorégraphié par Simea Cavelti et Bassam Abou Diab, ont offert une prestation tout en beauté et sensualité à Hammana et à Beit Beirut.

Les corps dansants de la jeunesse libanaise

Une chorégraphie bien rodée, sublimée par une clarinette et des percussions. Photo Ibrahim Dirani

Le danseur soulève son t-shirt, expose sa hanche et promène son regard sur le public. La représentation vient tout juste de débuter et la proximité se crée d’emblée. Malgré leur jeune âge, les danseurs d’Imprints, spectacle chorégraphié par Simea Cavelti et Bassam Abou Diab, ont offert dimanche 7 mai une prestation tout en beauté et sensualité à Beit Beirut. Ces interprètes amateurs ne se connaissent pourtant que depuis quelque temps. Après avoir passé quatre semaines dans le studio du chorégraphe et danseur Bassam Abou Diab, c’est à la Hammana Artist House que les répétitions s’intensifient. Ils ont passé les deux dernières semaines dans ce lieu plein de magie. « Cet endroit vous permet d’être fragile, explique la chorégraphe suisse Simea Cavelti à l’issue du spectacle. Ils ont vécu ensemble, les liens (entre les danseurs) se sont intensifiés. »

« Imprints », spectacle chorégraphié par Simea Cavelti et Bassam Abou Diab. Photo DR

La chorégraphie est empreinte de confiance et de complicité. À tel point que le public se retrouve spectateur d’un espace spirituel et mental propre à ces jeunes talents. La dimension physique est sublimée. Cette prestation invite les spectateurs à participer activement à la représentation, et pour cause, puisque les danseurs se meuvent et se fondent dans le public. Lorsqu’ils ne sont pas sur scène, ils se faufilent entre les spectateurs. Cette jonction, contrainte par la taille de la scène et par la disposition du public qui cerne les interprètes, favorise une approche humaine et un contact immersif. La dimension sonore n’est pas à négliger. La clarinette de Paed Conca, endiablée par moments, douce et résonante par d’autres, nous plonge dans une dualité auditive et visuelle particulière. Elle est appuyée par le percussionniste Ali Hout qui, en évoquant le processus créatif derrière l’ambiance sonore, indique que la chorégraphie était déjà montée avant l’intervention des deux musiciens. Les chorégraphes ont fait appel à eux pour tapisser la performance. « Lorsque l’on compose pour une chorégraphie, “you have to kill your baby” (Il faut tuer son enfant), avoue Ali. Beaucoup de ce que l’on crée ne converge pas forcément avec l’univers des danseurs. Par exemple ce chant (à la fin du spectacle), je pense que je vais le tuer. » Pour revenir aux interprètes, quelques erreurs sont venues s’immiscer dans la performance. Sans rien casser du rythme, elles sont sûrement dues à l’âge de la troupe et au manque flagrant d’espace scénique. Cependant, l’agilité et la capacité d’adaptation des danseurs pallient ces petites coquilles. Des interactions entre les danseurs se dégage un certain érotisme présent notamment dans les duos. Des symboliques accompagnées d’une gestuelle narrant une relation de dominant/dominé rappellent les dynamiques de la jeunesse libanaise vis-à-vis du pays. En somme, une chorégraphie bien rodée, sublimée par une clarinette et des percussions se mariant à la perfection avec la performance. Un bel avenir attend ces jeunes, et nous avons hâte de les redécouvrir ensemble ou individuellement, avec la maturité que cette expérience leur aura apportée.

Pour mémoire

Bassam Abou Diab a la mémoire dans la peau

Le danseur soulève son t-shirt, expose sa hanche et promène son regard sur le public. La représentation vient tout juste de débuter et la proximité se crée d’emblée. Malgré leur jeune âge, les danseurs d’Imprints, spectacle chorégraphié par Simea Cavelti et Bassam Abou Diab, ont offert dimanche 7 mai une prestation tout en beauté et sensualité à Beit Beirut. Ces interprètes...

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