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Technologies - SÉCURITÉ

TikTok, Netflix, Candy Crush... Pourquoi les États occidentaux interdisent ces applis

À cause de leur niveau de sécurité jugé insuffisant, les réseaux sociaux, les services de streaming et les jeux mobile sont désormais officiellement interdits sur les smartphones professionnels des fonctionnaires dans plusieurs pays.

TikTok, Netflix, Candy Crush... Pourquoi les États occidentaux interdisent ces applis

À cause de leur niveau de sécurité jugé insuffisant, les réseaux sociaux, les services de streaming et les jeux mobile sont sur la sellette dans plusieurs pays occidentaux. Photo d’illustration Bigstock

L’omniprésence de la collecte de données dans la vie quotidienne a de quoi susciter des craintes légitimes. À chaque fois que l’on utilise des applications, il faut accepter de faire confiance aveuglément aux entreprises pour qu’elles n’exploitent pas le potentiel de ces véritables mines d’or tout en assurant leur sécurité. Et quand les tensions politiques s’en mêlent, les choses se compliquent. Jean-Noël Barrot, ministre français délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, a publié une nouvelle mesure s’appliquant aux 2,5 millions d’agents de la fonction publique d’État en France. Ainsi, les applications récréatives sont désormais interdites sur les smartphones professionnels des fonctionnaires. Si la liste des applications en question n’est pas encore arrêtée, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guerini a révélé à France Info que trois grandes catégories sont concernées. Il s’agit des réseaux sociaux (Instagram, Twitter, TikTok...), des services de streaming (Netflix, Disney+, Amazon Prime Video...) et des jeux mobile (Candy Crush par exemple). La France emboîte ainsi le pas à plusieurs institutions et gouvernements occidentaux qui ont déjà interdit ou limité l’utilisation du réseau social chinois sur les appareils professionnels – sa possible utilisation par Pékin à des fins de renseignement inquiète –, mais va un cran plus loin.

Les applis récréatives

Stanislas Guerini explique dans son communiqué que les applications récréatives « ne présentent pas les niveaux de cybersécurité et de protection des données suffisants pour être déployées sur les équipements d’administration », car elles peuvent « constituer un risque sur la protection des données de ces administrations et de leurs agents publics ». Par conséquent, cette mesure prend effet immédiatement. Pour continuer d’utiliser une application dite « récréatives », les agents devront faire une demande de dérogation auprès de la direction du numérique de leur ministère, notamment « pour des besoins professionnels tels que la communication institutionnelle d’une administration ».

En adoptant cette mesure, la France emboîte le pas aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, à la Belgique et à la Commission européenne qui, par précaution, ont interdit TikTok des téléphones de fonction des agents de l’État et des membres de leur gouvernement, tout en la poussant plus loin. Elle interdit les applications récréatives toutes origines confondues, y compris américaines. Cette décision est adoptée dans un contexte particulier puisque TikTok est actuellement sous le feu des critiques et pourrait bien être interdit sur l’ensemble du territoire américain. En effet, depuis de nombreuses années, le réseau social à succès est suspecté de transférer les données personnelles des utilisateurs américains et européens vers sa maison mère ByteDance, faisant craindre des ingérences de la part du gouvernement chinois.

Craintes d’ingérence

Même si ByteDance dément fermement que les données puissent être collectées par les autorités chinoises, l’entreprise est bel et bien membre de la Fédération chinoise des sociétés et de l’internet. Or, comme le précisent les statuts de cette organisation, chaque société adhérente s’engage à suivre « la voie de Xi Jinping » – l’actuel président de Chine – tout en acceptant d’être supervisée par l’Administration chinoise du cyberespace – l’institution chinoise chargée de la surveillance et de la censure du web. Le 23 mars, le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, a été auditionné par le Congrès américain et a fini par avouer aux législateurs que des données personnelles étaient toujours consultées par certains employés en Chine, chose qu’il avait déjà révélée en novembre 2022. Autant dire que cela ne leur a pas vraiment plu...

Si les États-Unis bannissent TikTok, d’autres pays pourraient suivre le mouvement. En France, le Sénat a ouvert il y a peu une enquête pour évaluer les dangers de l’algorithme du réseau social, avec pour mission de découvrir «  si ces différences de fonctionnement ont pour objet ou pour effet de servir une stratégie tendant à porter atteinte aux utilisateurs étrangers de TikTok, à la cohésion ou à la sécurité des États étrangers ». Les sénateurs s’inquiètent particulièrement d’une fonction qui permet aux employés de « pousser » une vidéo via un bouton pour la rendre virale, craignant qu’elle puisse être utilisée pour mettre en avant des messages politiques.

Sources : rédaction et web

L’omniprésence de la collecte de données dans la vie quotidienne a de quoi susciter des craintes légitimes. À chaque fois que l’on utilise des applications, il faut accepter de faire confiance aveuglément aux entreprises pour qu’elles n’exploitent pas le potentiel de ces véritables mines d’or tout en assurant leur sécurité. Et quand les tensions politiques s’en mêlent, les...

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