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Culture - Spectacle

Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek racontent « Ces femmes qui ont réveillé la France »

Une heure et vingt minutes de spectacle pour raconter ces femmes qui ont permis à la France de devenir une grande démocratie et un pays respecté pour la défense des droits de l’homme dans le monde. À l’École supérieure des affaires (ESA), Jean-Louis Debré et sa compagne Valérie Bochenek livrent, avec « Ces femmes qui ont réveillé la France », une prestation unique le 18 mai.

Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek racontent « Ces femmes qui ont réveillé la France »

« On a voulu un spectacle à la fois fin et drôle, émaillé de discours et de digressions humoristiques. » Photo DR

Plus de 140 représentations avant d’être accueilli au Liban pour une seule représentation le 18 mai à l’École supérieure des affaires (ESA) de Beyrouth. Ces femmes qui ont réveillé la France, un spectacle imaginé comme un hymne à la femme et écrit à quatre mains par Valérie Bochenek et Jean-Louis Debré. Elles étaient toutes des militantes de la liberté et de l’égalité. Elles ont provoqué des prises de conscience, révolutionné la recherche scientifique, proposé des ruptures, provoqué des mutations. C’est à elles que le spectacle est dédié. Un spectacle qui se veut pédagogique, ludique, chaleureux, culturel, avec un jeu d’acteurs, des imitations, de l’humour et de petites allusions très drôles à la politique actuelle. Avant que le rideau ne se lève, le spectateur a droit à 20 minutes de piano (des compositions qui vont rythmer le spectacle) en hommage aux compositrices françaises inconnues ou peu connues. Avant d’entamer le récit de ces femmes françaises, de ces pionnières qui ont changé le cours de l’histoire et qui ont donné une raison d’être aux combats des inconnues pour l’égalité, Jean-Louis Debré, 78 ans au compteur, entre en scène pour raconter l’histoire de Marianne, symbole de la République, et expliquer pourquoi l’image de la République française s’incarne dans une femme, mais aussi pourquoi elle se prénomme ainsi. Le spectacle peut alors commencer.

Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek bientôt sur la scène de l’ESA. Photo DR

L’histoire a été écrite par les hommes

Jean-Louis Debré, qui affiche une carrière politique bien remplie – il fut successivement magistrat, ministre de l’Intérieur, maire, député, président de l’Assemblée nationale puis du Conseil constitutionnel –, s’adonne également à l’écriture avec plusieurs essais politiques et romans à son actif. Ce proche de l’ancien président français Jacques Chirac avait esquissé dans Les oubliés de la République (éditions Fayard, 2008) trois portraits de femmes. Avec sa compagne Valérie Bochenek, mime, metteuse en scène et écrivaine (notamment d’un ouvrage de référence sur le mime Marceau), il décide de consacrer un livre à Ces femmes qui ont réveillé la France (éditions Fayard, 2012), aujourd’hui adapté à la scène. « Ce livre, confie Valérie Bochenek à L’Orient-Le Jour, nous l’avons beaucoup porté en offrant de nombreuses conférences, ce qui nous a fait réaliser son aspect théâtral, d’où l’idée de l’adapter sur scène. Cela exigeait simplement une adaptation et un metteur en scène pour nous diriger. Avec nos regards croisés et avec plus de recherches, nous avons repris les portraits pour les améliorer. »

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« L’idée du livre, précise Jean-Louis Debré, vient de ce constat que l’histoire de la France, et de la République en particulier, a été écrite par des hommes, qui mettent naturellement en avant ce que les hommes ont réalisé en omettant toujours combien les femmes ont œuvré pour faire progresser l’idée de liberté et d’égalité entre les hommes et les femmes. Je souhaitais d’abord écrire un livre sur le combat des femmes et je désirais que ce livre ne soit pas simplement écrit par un homme, mais par une femme aussi. Avec Valérie, nous avons fait beaucoup de recherches pour retrouver les pionnières, c’est-à-dire ces femmes qui ont osé affronter la société des hommes. Il s’agissait souvent de républicaines d’origine très modeste qui avaient, rivée dans leur cœur, l’idée d’égalité. Nous avons voulu un spectacle à la fois fin et drôle, émaillé de discours et de digressions humoristiques. »

De la ténacité et une foi inébranlable

Un fil rouge qui commence après la Révolution française, avec de grandes voix qui ont influencé des femmes inconnues. « Parmi ces grandes voix, souligne Valérie Bochenek, celle de George Sand, mais aussi de Colette, qui a été mime. Pour moi qui suis mime de formation, c’était une occasion extraordinaire de refaire vivre sur scène cet aspect de Colette. »

Qui a été la première femme musulmane membre d’un gouvernement républicain ? Qui a été la première bachelière ou la première femme chirurgien ou encore la première femme à entrer à l’Académie française, suscitant un très grand débat, ou encore la première avocate à la Cour ? « Lorsque Jeanne Chauvin rentre dans le prétoire de la cour d’appel de Paris, raconte Jean-Louis Debré, l’avocat général lui dit : "Madame, vous ne serez jamais avocate, et il faudra à ce moment-là une loi pour permettre aux femmes de devenir avocates. Aujourd’hui, dans les barreaux français, il y a plus de femmes que d’hommes, mais tout le monde a oublié le combat qu’il a fallu." » À l’intérieur des portraits, s’instaurent des dialogues, explique le couple d’acteurs, on se remet dans le contexte de l’époque, on introduit le sujet et on se donne la réplique. Petit à petit, la mise en scène va faire que l’on découvre autre chose qu’un simple dialogue, mais des petites saynètes de 5 à 10 minutes avec une certaine originalité ou l’humour et l’émotion se côtoient. »

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« Certains portraits sont plus littéraires que théâtraux, ils comportent plus de textes que d’autres, précise Valérie Bochenek. Il a fallu les apprivoiser afin que la scène soit limpide, vivante et captivante. Avec le temps, l’équilibre s’est fait et le dialogue entre nous deux a permis le développement. » « Ce qui nous intéresse par-dessus tout, enchaîne l’ancien homme d’État, dont le père Michel Debré fut l’un des pères de la Ve République, c’est de démontrer la résonance avec des éléments de la politique d’aujourd’hui. Nous ne sommes pas du tout loin de ces femmes qui pourraient être nos contemporaines. Elles ont réussi certains combats, mais tout n’est pas gagné et tout reste fragile. » Pour Jean-Louis Debré, le combat doit continuer parce qu’il y a toujours dans le monde économique des décalages entre les femmes et les hommes. L’enseignement que ces femmes ont apporté est celui de ne jamais renoncer. « Il arrive que l’on puisse être résignés, blasés, sceptiques, mais ces femmes ont toujours été d’une ténacité, d’un courage et d’une conviction inébranlable pour ce qu’elles voulaient accomplir quelles que soient leurs origines sociales. Il n’y a pas de combats perdus d’avance, ce que l’on perd, c’est le combat qu’on ne mène pas. Voilà la leçon que doit retenir la jeunesse d’aujourd’hui, souvent perdue et désœuvrée », conclut Jean-Louis Debré.

L'affiche du spectacle de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek.

« Ces femmes qui ont réveillé la France », de et avec Valérie Bochenek et Jean-Louis Debré, avec Christophe Dies au piano. Mise en scène par Olivier Macé.

Le 18 mai, à 20h30 à l’auditorium Audi, sur le campus de l’ESA. Les bénéfices seront intégralement reversés au profit du fonds de bourses pour les étudiantes.

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Plus de 140 représentations avant d’être accueilli au Liban pour une seule représentation le 18 mai à l’École supérieure des affaires (ESA) de Beyrouth. Ces femmes qui ont réveillé la France, un spectacle imaginé comme un hymne à la femme et écrit à quatre mains par Valérie Bochenek et Jean-Louis Debré. Elles étaient toutes des militantes de la liberté et de l’égalité....

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