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Lifestyle - Archéologie

Un dôme à la gloire de l’islam célèbre le règne des Omeyyades

Ni mosquée, ni mausolée, le monument fait partie du complexe de la mosquée al-Aqsa, considéré comme le troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine, en Arabie Saoudite.

Un dôme à la gloire de l’islam célèbre le règne des Omeyyades

Surplombant la ville sainte de Jérusalem, le Dôme du Rocher est le premier édifice architectural de la civilisation islamique, et incontestablement l’un de ses joyaux. Photo Creative Commons

Surplombant la ville sainte de Jérusalem, le Dôme du Rocher est le premier édifice architectural de la civilisation islamique, et incontestablement l’un de ses joyaux. Il a été érigé au VIIe siècle sur ordre du calife omeyyade Abdel Malak ibn Marwan en 691 sur le Mont du Temple que les Juifs appellent le Rocher de la Fondation, où selon la tradition juive se dressaient autrefois deux temples : le premier construit par le roi Salomon et détruit en 586 avant J.C. par les Babyloniens, et le second, construit en 516 avant J.C. par le roi de Judée Hérode 1er et démoli par les troupes romaines de Titus lors de la prise de Jérusalem en 70 de l’ère chrétienne.

De ses structures, il ne reste que le mur de soutènement, vestige connu aujourd’hui sous le nom du « Mur des Lamentations ». C’est également sur ce rocher qu’Abraham aurait failli sacrifier son fils Isaac avant qu’un ange ne l’arrête. Le site revêt également une grande symbolique pour les musulmans. C’est de ce même Rocher de la Fondation que le prophète Mahomet aurait entrepris une ascension vers le ciel en compagnie de l’ange Gabriel.

Après la conquête arabe de Jérusalem en 638, pour commémorer le souvenir de cet important épisode de la vie de Mahomet, le Calife omeyyade Abd el-Malik ibn Marwan (646-705) ordonne la construction du Dôme du Rocher sur le Mont du Temple.

L'intérieur de l'édifice. Photo Creative Commons

Ayyoubides (1171-1341), Mamelouks (1250-1517) puis leurs successeurs les Ottomans vont s’employer à multiplier les constructions sur ce qui deviendra l’Esplanade sacrée des Mosquées (al-Haram al Cherif ou le Noble Sanctuaire). Un complexe qui s’étend sur 14 hectares (140.000 mètres carrés), et abrite le Dôme du Rocher, la mosquée al-Aqsa dite la Qibla, parce qu’orientée en direction de La Mecque. C’est dans ce lieu de culte que l’imam prêche la parole du Prophète les vendredis. Dans cette mosquée se trouve aussi une copie du Minbar (chaire de sermon) du « chevalier de l’islam », Salaheddine al-Ayyoubi conquérant des Croisés en 1187.

L’Esplanade comprend aussi un nombre de minbar et de madrassa (écoles théologiques musulmanes), ainsi que la mosquée Marwani, vaste structure souterraine de 4.500 m² portant 88 piliers répartis sur 12 galeries, construite du temps de Abd el-Malik ibn Marwan. À l’époque des croisades, ce lieu de culte a été transformé en écuries par les Templiers, et le Dôme du Rocher en église. En 1187, suite à la prise de Jérusalem par Saladin, les deux édifices reprennent leurs fonctions d’origine, après avoir été purifiés avec de l’eau de rose, selon l’historien français René Grousset, auteur de L’épopée des croisades.

Le Dôme du Rocher

Le monument majeur du site reste cependant le Dôme du Rocher (Koubbat al-Sakhra en arabe). Il se dresse sur la pierre d’où Mahomet serait monté aux cieux. Il présente un plan octogonal de 54 mètres de large, et sa coupole, inspirée des églises byzantines de Jérusalem, mesure 20 mètres de diamètre. Elle repose sur une plateforme rectangulaire supportée par une arcade circulaire s’appuyant sur quatre piliers et 12 colonnes, coiffées de chapiteaux à feuilles d’acanthes (de style corinthien). Une bande de mosaïques de 280 mètres carrés présentant des motifs géométriques et végétaux habille les parties hautes des murs. Selon Oleg Grabar, archéologue américain et spécialiste de l’histoire des arts de l’islam, « c’est sur ces mosaïques que naît l’un des grands principes de l’art musulman : la variation à l’infini des mêmes motifs, pour en créer de nouveaux en les combinant de plusieurs façons ».

Gros plan sur les mosaïques. Photo Creative Commons

Sous le règne du sultan ottoman Soliman le Magnifique (1494-1566), les façades du monument ont été entièrement revêtues de carreaux de céramique polychromes aux motifs floraux, végétaux et de dessins de bijoux. Les teintes dominantes sont le bleu, le vert, le gris et l’or. Des inscriptions sur les murs intérieurs et extérieurs énoncent en termes coraniques l’unicité de Dieu et la mission de Mahomet. Au cours des siècles, quatre campagnes de restauration ont été menées sur les lieux. Des auteurs musulmans affirment cependant que le dôme recouvert d’or serait une légende. Une toile de 1928 et des photos du XXe siècle le montrent sans dorure. Il aurait été redoré en 1967. Après la chute de l’Empire ottoman, l’Esplanade des Mosquées passe sous le contrôle des Britanniques (mandat de 1917-1948), puis celui de l’occupant israélien. À partir de 1967, le monarque hachémite de Jordanie devient le gardien officiel des lieux saints musulmans de la ville. C’est lui qui nomme les membres du Waqf (biens religieux) pour en assurer la surveillance. La place emblème de l’identité des Palestiniens est devenue un lieu de tension dans le conflit arabo-israélien.

Surplombant la ville sainte de Jérusalem, le Dôme du Rocher est le premier édifice architectural de la civilisation islamique, et incontestablement l’un de ses joyaux. Il a été érigé au VIIe siècle sur ordre du calife omeyyade Abdel Malak ibn Marwan en 691 sur le Mont du Temple que les Juifs appellent le Rocher de la Fondation, où selon la tradition juive se dressaient autrefois deux...

commentaires (3)

Victor Langlois a publié à Paris, en 1861, un livre de 48 p. intitulé " un chapitre inédit de la question des Lieux-Saints : que le tombeau de Jésus n'est pas dans l'église du saint-Sépulcre, mais dans la mosquée d'Omar." Cette intéressante recherche a été reprise par l'orientaliste allemand Christoph Luxenberg qui fait une nouvelle lecture de l'inscription du Dôme du Rocher, grâce à une étymologie syro-araméenne. Cela nécessite un autre exposé.

MELKI Raymond

15 h 19, le 05 mai 2023

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Commentaires (3)

  • Victor Langlois a publié à Paris, en 1861, un livre de 48 p. intitulé " un chapitre inédit de la question des Lieux-Saints : que le tombeau de Jésus n'est pas dans l'église du saint-Sépulcre, mais dans la mosquée d'Omar." Cette intéressante recherche a été reprise par l'orientaliste allemand Christoph Luxenberg qui fait une nouvelle lecture de l'inscription du Dôme du Rocher, grâce à une étymologie syro-araméenne. Cela nécessite un autre exposé.

    MELKI Raymond

    15 h 19, le 05 mai 2023

  • Sans oublier les Francs de 1099 jusqu'au 2 octobre 1187 ,date à laquelle la Ville fut reprise par Saladin l'Ayoubide

    Yves Gautron

    19 h 41, le 02 mai 2023

  • Bof...j ai l impression qu on copie des autres...

    Marie Claude

    08 h 04, le 02 mai 2023

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