Le banquier et ex-ministre Marwan Kheireddine. Photo tirée de son compte Facebook
Le banquier et ex-ministre libanais, Marwan Kheireddine, est rentré samedi à Beyrouth en provenance de France où il était mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans l'enquête française sur le patrimoine européen du gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, a rapporté l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).
L'ex-ministre a été reçu à l'aéroport international de Beyrouth par le chef du Parti démocratique libanais, l'ancien député et ministre druze Talal Arslane, qui est également son beau-frère, à la tête d'une délégation de politiciens, de religieux et de partisans.
M. Kheireddine qui dirige la banque privée al-Mawarid, a été mis en examen fin mars pour association de malfaiteurs, notamment en vue de commettre des détournements de fonds publics par un agent public au préjudice de l'Etat du Liban, des abus de confiance aggravés, de la corruption active et passive d'agent public, selon une source proche du dossier. Cet homme de 55 ans, ministre au début des années 2010, déjà entendu par les enquêteurs européens au Liban en janvier, est aussi poursuivi pour blanchiment en bande organisée, avant d'être placé sous contrôle judiciaire.
Il y a quelques jours, il a demandé après son interrogatoire la levée du contrôle judiciaire à son encontre.
M. Salamé, 72 ans, est soupçonné d'avoir été le bénéficiaire dans la banque al-Mawarid de comptes qui n'auraient pas été normalement contrôlés, en contrepartie d'avantages divers pour l'établissement de M. Kheireddine. M. Salamé est visé par plusieurs enquêtes européennes et libanaise sur son riche patrimoine immobilier et bancaire en Europe, qui a fait l'objet de saisies importantes en mars 2022 car soupçonné d'avoir été acquis via un détournement massif de fonds publics libanais. Il n'est pas mis en cause à ce stade dans l'enquête française, mais est convoqué pour un interrogatoire le 16 mai en France, selon une source judiciaire libanaise et la source proche du dossier.
Vendredi, l'agence Reuters rapportait, sur base de documents judiciaires français, que des procureurs français avaient informé Riad Salamé, qu'ils avaient l'intention de porter des accusations de fraude et de blanchiment d'argent à son encontre, en partie sur la base de relevés bancaires prétendument falsifiés et utilisés pour dissimuler sa fortune. Dans le cadre de sa réponse aux accusations portées à son encontre, M. Salamé avait préalablement envoyé aux procureurs français une note de 65 pages fournie par Marwan Kheireddine. Ce document, consulté par Reuters contient une série de relevés bancaires qui, selon l'un des avocats de Riad Salamé, montrent comment les économies du gouverneur sont passées de 15 millions de dollars en 1993 à plus de 150 millions de dollars en 2019 "au fur et à mesure qu'il capitalisait des intérêts". Mais selon les documents judiciaires consultés, les enquêteurs français sont parvenus à la conclusion que les relevés bancaires étaient faux. M. Salamé "a utilisé de faux relevés de comptes bancaires à AM Bank... fournis par Marwan Kheireddine, pour justifier de manière trompeuse l'origine de ses biens ou de ses revenus", affirment les procureurs français dans les documents judiciaires. L'avocat de Marwan Kheireddine, Thierry Marembert, a déclaré que son client n'avait pas commis d'actes répréhensibles.
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commentaires (9)
Le comble du ridicule est que cet homme etait candidat aux dernieres elections legislatives sous le slogan de “combattre la corruption”.
hrychsted
11 h 00, le 24 avril 2023