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Monde - Repère

Le Soudan depuis le coup d'Etat d'octobre 2021

Du coup d'état du général Abdel Fattah al-Burhane d'octobre 2021 aux combats ayant éclaté samedi.

Des Soudanais dans une rue de Khartoum, le 16 avril 2023, en pleins combats entre l'armée et les paramilitaires. Photo AFP

Voici les temps forts de la crise au Soudan depuis le putsch du général Burhane en octobre 2021, alors que des combats opposant l'armée soudanaise à ses rivaux paramilitaires ont éclaté samedi à Khartoum.

Nouveau coup d'Etat 
Le pays traverse une délicate transition depuis la chute en 2019 sous la pression de la rue et de l'armée d'Omar el-Bachir, arrivé au pouvoir après un coup d'Etat en 1989, censée aboutir à des élections libres. Le 25 octobre 2021, le général Abdel Fattah al-Burhane ordonne l'arrestation de nombreux membres civils des autorités de transition, notamment le Premier ministre, Abdallah Hamdok, et décrète l'état d'urgence. Au moins sept personnes sont tuées par des tirs de l'armée à Khartoum, selon des médecins prodémocratie, lors de manifestations massives contre le putsch. Le coup d'Etat est condamné par la communauté internationale. Washington suspend une aide de 700 millions de dollars.

Pression internationale 
Dans les jours suivants, Abdallah Hamdok est assigné à résidence. Les heurts se poursuivent, les arrestations de militants et manifestants se multiplient.

L'Union africaine suspend le Soudan, la Banque mondiale cesse son aide, tandis que l'ONU et les Etats-Unis réclament le retour d'un "gouvernement de transition dirigé par des civils".

Le 4 novembre, quatre ministres sont libérés. Le 11, le général Burhane nomme un nouveau Conseil de souveraineté, sans les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils.

Bref retour du Premier ministre 
Le 21 novembre, Abdallah Hamdok est rétabli dans ses fonctions, mais les manifestations se poursuivent malgré la répression.  Le lendemain, plusieurs hommes politiques détenus depuis le coup d'Etat sont libérés. Le 2 janvier 2022, M. Hamdok démissionne. 

Tentative de dialogue 
Le 8 juin, lancement sous l'égide de l'ONU de pourparlers intersoudanais boycottés par les principaux blocs civils. Les Forces de la liberté et du changement (FLC), colonne vertébrale du gouvernement civil limogé lors du putsch, réclament comme préalable la fin de la répression et la libération de prisonniers.

Le 11, report sine die de la deuxième série de pourparlers.

Grave crise humanitaire 
Le 21 juillet, face à la crise alimentaire qui s'aggrave au Soudan, la Banque mondiale annonce débloquer 100 millions de dollars pour "des transferts d'argent et de nourriture" dans le pays où le prix du pain a été multiplié par dix depuis le putsch.

Portrait

Mohammad Hamdane Dagalo, le pompier pyromane du Soudan

Pourparlers et violences tribales 
Le 18 octobre, le chef des FLC, Khaled Omar Youssef, déclare que des pourparlers indirects sont en cours avec l'armée. Les 19 et 20 octobre, des affrontements tribaux dans le Sud font environ 250 morts, selon des témoins. Le vide sécuritaire créé par le putsch a favorisé une résurgence des violences tribales, selon des experts.

Accord-cadre et rivalité
Le 5 décembre, un premier accord de sortie de crise est signé par le général Burhane, son second, le général paramilitaire Mohamed Hamdane Dagalo, dit "Hemetti", ainsi que plusieurs groupes civils, notamment les FLC. Mais les discussions achoppent, notamment sur les modalités d'intégration au sein de l'armée, des Forces de soutien rapide (FSR) --des milliers d'ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs de l'armée--, sur fond de lutte de pouvoir entre Burhane et Hemetti.

Faute de compromis, la signature de l'accord de sortie de crise, prévue le 1er avril 2023, est repoussée à deux reprises, l'opposition civile appelant à manifester.

Combats à Khartoum 
Le 13 avril, l'armée dénonce le déploiement dans les villes des forces paramilitaires de Hemetti. Le 15, des tirs et des explosions retentissent à Khartoum. Les FSR annoncent avoir pris l'aéroport international et tenir le palais présidentiel, ce que dément l'armée. Les deux parties assurent avoir pris le contrôle de la télévision. L'armée mène des frappes aériennes contre des bases de paramilitaires.

Dimanche 16, la Ligue arabe réunie en urgence à la demande du Caire et de Ryad, deux grands alliés de l'armée soudanaise, appelle à une "solution politique". Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU annonce la suspension de son aide au Soudan après la mort la veille de trois humanitaires tués dans des combats au Darfour (ouest).

Selon un réseau de médecins prodémocratie, au moins 56 civils ainsi que "des dizaines" de combattants ont été tués ces dernières 24 heures, et plus de 600 personnes blessées.

Voici les temps forts de la crise au Soudan depuis le putsch du général Burhane en octobre 2021, alors que des combats opposant l'armée soudanaise à ses rivaux paramilitaires ont éclaté samedi à Khartoum.Nouveau coup d'Etat Le pays traverse une délicate transition depuis la chute en 2019 sous la pression de la rue et de l'armée d'Omar el-Bachir,...

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