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Politique - Liban

Bou Saab : La tenue des municipales est devenue quasi-impossible

Le vice-président du Parlement fait porter au gouvernement sortant de Nagib Mikati la responsabilité de l'impréparation à l'élection.

Bou Saab : La tenue des municipales est devenue quasi-impossible

Le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, à l'issue de la réunion des commissions mixtes, le 12 avril 2023. Photo Hossam Chbaro

"La tenue des élections municipales est devenue quasi impossible" : voici le constat fait par le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, à l'issue d'une réunion des commissions mixtes de la Chambre mercredi, qui s'est penchée sur l'organisation de ce scrutin prévu à partir du 7 mai et dont beaucoup craignent qu'il soit de nouveau reporté.

M. Bou Saab impute la responsabilité de l'impréparation à cette échéance au gouvernement sortant de Nagib Mikati, qui "n'a rien fait" pour assurer le financement des élections, selon ses propos lancés à l'issue de la séance parlementaire.

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Une déclaration qui intervient une semaine après des propos pourtant rassurants du ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui, qui avait annoncé que les élections municipales "se tiendront à temps" et s'était engagé à convoquer sous peu les collèges électoraux. Il avait rendu publiques les dates auxquelles doit se tenir le scrutin dans les différentes régions du pays, à partir du 7 mai prochain.

"Se rejeter les responsabilités"

"La tenue des municipales est devenue quasi-impossible. Il nous reste moins d'un mois avant la première échéance électorale, certains délais de dépôts de candidatures sont déjà dépassés et il n'y a toujours pas de candidats", a lancé Elias Bou Saab au sortir de la réunion des commissions mixtes. Il a rappelé que cette réunion s'est tenue en l'absence des ministres sortants de l'Intérieur Bassam Maoulaoui et des Finances, Youssef Khalil.

"Pourtant, M. Maoulaoui disait avoir l'intention d'organiser ces élections, et l'avait annoncé", a rappelé le vice-président de la Chambre. Avant de lancer cette pique : "Je lui avais dit que nous devions être constructifs, pas juste adopter des postures et se rejeter les responsabilités." Et M. Bou Saab d'ajouter que le ministre de l'Intérieur ne "l'avait pas prévenu" de son absence à la réunion d'aujourd'hui. M. Maoulaoui a en revanche participé mercredi matin à une réunion au Grand sérail avec le Premier ministre sortant, autour notamment de la crise au Liban.

Feu nourri sur Mikati

Le vice-président de la Chambre ne s'est pas limité à ces critiques. Il a aussi fait clairement porter la responsabilité au cabinet sortant de Nagib Mikati : "Le rôle réel et effectif pour attribuer les fonds revient au gouvernement : ils n'ont (...) rien fait", a-t-il critiqué, répétant ce point plusieurs fois.

Rappelant que M. Maoulaoui avait pris une décision il y a quatre mois pour faciliter le financement des municipales, Elias Bou Saab a déploré le fait que "quatre mois après cette décision, les fonds n'ont pas été réunis". Il a de surcroît indiqué qu'il présentera ce mercredi "une proposition de loi sur la prorogation du mandat des municipalités pour quatre mois. Je suis prêt à porter cette responsabilité personnellement", a ajouté M. Bou Saab, proche du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) mené par le député Gebran Bassil. "Je parlerai de cette proposition de loi à M. Bassil, pour la porter au nom du groupe parlementaire et je la présenterai au (président de la Chambre) Nabih Berry", a-t-il poursuivi.

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D'autres députés ont également concentré leurs critiques sur Nagib Mikati : à l'issue de la séance, le député CPL Alain Aoun a lui aussi fait porter la "responsabilité" au gouvernement. "Nous participerons à une séance législative dédiée à la prolongation du mandat des municipalités", a-t-il ajouté au micro des télés locales.

Du côté des Forces Libanaises (FL), le député Georges Adwan a fait porter au gouvernement "la responsabilité de l'annulation des municipales et tout ce qui en résulte". "Nous ne siègerons à aucune séance plénière législative avant qu'un président ne soit élu", a-t-il toutefois indiqué. "Tout ce qu'on a tenté de faire depuis quatre mois n'étaient que des promesses et des postures venues du gouvernement. Tout ça était faux, ils n'ont rien fait de sérieux pour assurer la tenue des élections."

Les commissions des Finances et du Budget, de l'Administration et de la Justice, de la Défense nationale, de l'Intérieur et des municipalités, et enfin celle de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie étaient réunies ce mercredi. La question des municipales est loin de faire l'unanimité dans la classe politique libanaise : certains partis comme les FL et les Kataëb veulent que le gouvernement décaisse une part des droits de tirage spéciaux (DTS) accordés par le Fonds monétaire international pour financer le coût des élections. C’est ce que le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a réclamé lors d'une séance des commissions parlementaires mixtes tenue fin mars. Une demande qui a suscité une violente réaction de Ali Hassan Khalil, député du mouvement Amal. D'autres clashs avaient émaillé la séance, qui n'a abouti à aucune décision sur le sujet. Ali Hassan Khalil est à l'origine d'une proposition de loi portant sur une ouverture de crédit supplémentaire dans le budget 2022, d'un montant de 1.500 milliards de livres libanaises, pour couvrir les dépenses d'organisation des élections municipales.

"La tenue des élections municipales est devenue quasi impossible" : voici le constat fait par le vice-président du Parlement libanais, Elias Bou Saab, à l'issue d'une réunion des commissions mixtes de la Chambre mercredi, qui s'est penchée sur l'organisation de ce scrutin prévu à partir du 7 mai et dont beaucoup craignent qu'il soit de nouveau reporté.M. Bou Saab impute la responsabilité...

commentaires (7)

Lorsqu’on est incapable d’assumer sa fonction pour laquelle on est payé, on se retire pour céder la place à des gens compétents et capables de faire tout leur possible pour sortir le pays de l’enfer dans lequel ils se sont acharnés à l’y pousser. C’est le b à ba d’un salaire mérité. Alors pourquoi se cramponnent ils tous à leurs postes, alors qu’ils déclarent être incapables d’assumer leurs responsabilités ouvertement et sans l’ombre d’une honte? Pourquoi ce peuple tarde à leur montrer la porte de sortie? Mais comment est on arrivé à ce point de déchéance sans jamais bouger le petit doigt alors qu’il s’agit de la survie de notre pays et de la nôtre? Où est le peuple? Pourquoi ce silence pesant et étouffant? POURQUOIIIIIII? De quoi le peuple libanais a t-il peur alors qu’il n’a plus rien à perdre mais tout à gagner en se levant tel un seul homme pour les chasser à coups de pieds puisqu’ils refusent de partir d’eux mêmes?

Sissi zayyat

10 h 39, le 13 avril 2023

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Commentaires (7)

  • Lorsqu’on est incapable d’assumer sa fonction pour laquelle on est payé, on se retire pour céder la place à des gens compétents et capables de faire tout leur possible pour sortir le pays de l’enfer dans lequel ils se sont acharnés à l’y pousser. C’est le b à ba d’un salaire mérité. Alors pourquoi se cramponnent ils tous à leurs postes, alors qu’ils déclarent être incapables d’assumer leurs responsabilités ouvertement et sans l’ombre d’une honte? Pourquoi ce peuple tarde à leur montrer la porte de sortie? Mais comment est on arrivé à ce point de déchéance sans jamais bouger le petit doigt alors qu’il s’agit de la survie de notre pays et de la nôtre? Où est le peuple? Pourquoi ce silence pesant et étouffant? POURQUOIIIIIII? De quoi le peuple libanais a t-il peur alors qu’il n’a plus rien à perdre mais tout à gagner en se levant tel un seul homme pour les chasser à coups de pieds puisqu’ils refusent de partir d’eux mêmes?

    Sissi zayyat

    10 h 39, le 13 avril 2023

  • Il vient nous convaincre avec sa gueule enfarinée qu’il fait bien son travail et qu’il lui est impossible de faire son job? Alors que fait il, lui et ses collègues de misère qui continuent à toucher leurs salaires sans rien branler. Qu’ils partent, nous ne verrons pas la différence à part celle d’avoir des pions collabos en moins pour exécuter les quatre volontés des usurpateurs qu’ils les ont placés pour rendre tout ce est qui est possible irréalisable. Bande de bras cassés, vendus. Cassez-vous pauvres c… comme dirait l’autre.

    Sissi zayyat

    10 h 28, le 13 avril 2023

  • - LE BORDEL A DEUX MATRONNES, - QUI GERENT L,AIR ETOUFFANT. - NE POUVANT GERER DES BONNES, - ELLES MATRAQUENT LE VENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 13, le 12 avril 2023

  • All the more reason to remove these lazy people from power and send them to political retirement. They don't deserve to be in charge.

    Mireille Kang

    19 h 06, le 12 avril 2023

  • Ni Berri ni Mikati ne veulent des élections municipales. Ces 2 sillonnent le pays selon leurs préférences, et font fi de tous les avis. A vrai dire, c'est Berri qui guide la charrette, et Mikati derrière.

    Esber

    16 h 55, le 12 avril 2023

  • Ceux qui ne veulent pas d’élections municipales, parce que leurs partis s’attendent à les perdre, essaient de mettre la faute sur les autres.

    Akote De Laplak

    15 h 37, le 12 avril 2023

  • Voilà que tout le monde tire sur tout le monde... Bande d'incapables, vaniteux, pédants qui ne sont bons qu'à porter des costumes-cravates et à jacasser. Ce sont les actes qui font les hommes , rarement les paroles, Akel hawa...pour être poli

    KASSIR Mounir

    15 h 04, le 12 avril 2023

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