Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a annoncé lundi que les municipales, qui avaient été reportées d'un an en mai 2022, se tiendront "à temps", assurant qu'il s'engage à convoquer sous peu les collèges électoraux, tout en précisant les dates auxquelles se tiendra le scrutin dans les différentes régions du pays, à partir du 7 mai.
"Nous nous engageons à convoquer les collèges électoraux", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse, notant qu'il publiera dans l'après-midi les décisions relatives à la présentation des documents requis par les candidats et à la répartition des bureaux de vote dans le pays. "Les élections municipales se dérouleront dans les délais prévus et conformément à la loi", a promis M. Maoulaoui. "La loi stipule que la convocation des collèges électoraux pour les municipales doit être effectuée un mois avant leur tenue, en mai, et c'est ce que je vais faire", a-t-il dit.
Malgré "les revers qui sont devenus la norme au Liban, nous continuerons à faire ce qui est juste", a-t-il ajouté, alors que la date des élections municipales et leur financement sont au cœur de désaccords politiques. Plusieurs observateurs craignent que la vacance présidentielle s'étende au niveau municipal. Si les élections sont reportées, 1.000 conseils municipaux risquent d'être dissous d'ici le 31 mai, et le pays risque de plonger encore plus profondément dans le désordre institutionnel.
Calendrier des élections
"Avant les législatives (de mai 2022, ndlr), beaucoup pensaient que le processus serait retardé, mais cela ne s'est pas produit", a rappelé le ministre. Il a annoncé que les municipales "débuteront le 7 mai dans le Nord et le Akkar, le 14 mai au Mont-Liban, le 21 mai à Beyrouth, dans la Békaa et à Baalbeck-Hermel, et le 28 mai dans le Sud et à Nabatiyé". "Nous appelons le gouvernement et les politiques à trouver les fonds nécessaires pour le scrutin, car les conseils municipaux sont nécessaires au développement local, à la gestion des catastrophes et à la défense des citoyens", a poursuivi M. Maoulaoui.
Il a également indiqué que "le coût des élections sera assuré par l'État libanais, que ce soit par l'ouverture d'une ligne de crédit ou via les Droits de tirage spéciaux (les DTS du Fonds monétaire international FMI), tandis qu'une partie du financement sera couverte par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)".
"Le ministre a déjà informé le bureau du Premier ministre sortant qu'une somme de 8 millions de dollars est nécessaire pour l'organisation des élections. Dans l'attente du déblocage de ce montant, M. Maoulaoui se conformera à la loi en vigueur et convoquera aux élections", avait indiqué une source proche du ministre de l'Intérieur à L'Orient-Le Jour la semaine dernière.
Le juriste et ancien ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, avait de son côté déclaré à L'Orient-Le Jour que depuis 1967, le Conseil d'Etat a statué qu'un "gouvernement intérimaire peut être convoqué pour faire face à des échéances légales". La semaine dernière, le Courant patriotique libre (CPL, aouniste), qui s'était jusqu'à présent opposé aux réunions du cabinet, s'est dit favorable à une telle réunion pour décider de la tenue ou non des élections. Dans un contexte de vacance présidentielle, les élections municipales pourraient être un concours de popularité auquel aucun parti politique au pouvoir, notamment sur la scène chrétienne, n'est prêt à participer.
Les accusations de Geagea
Abordant ce dossier, le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a déclaré lundi que "ceux qui cherchent à saborder les élections municipales sont la 'Moumanaa' (axe pro-iranien) et le Courant patriotique libre, c'est ce qui ressort très clairement des séances à huis clos qu'ils ont tenues".
"Ceux qui appellent au financement des élections via l'adoption d'une loi ne veulent pas que les élections aient lieu parce qu'aucune séance législative ne se tiendra en l'absence de président", a-t-il ajouté au micro de la radio "Liban libre". "Ils dépensent des millions de dollars en Droits de tirage pour tous les secteurs, et ils peuvent donc retirer un montant pour les élections municipales, qui ne doivent être perturbées sous aucun prétexte", a dit M. Geagea.
commentaires (3)
Maintenant qu’ils ont les dates, attendons-nous à des guerres surprises concoctées par les fossoyeurs pour semer la pagaille afin que ces votations n’aient jamais lieu puisqu’ils avaient décrété qu’elles n’étaient pas en leur faveur. On les connaît sur le bout des doigts tellement ils sont prévisibles.
Sissi zayyat
11 h 35, le 04 avril 2023