
Le chef des Forces libanaises Samir Geagea (g) recevant l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban Walid Boukhari à Meerab, le 25 mars 2023. Photo tirée du site des FL
"La position de l'Arabie saoudite à l'égard du Liban est fixe et ne changera pas". Alors que plusieurs observateurs ont estimé que le rapprochement entre Riyad et Téhéran pourrait se traduire par un fléchissement saoudien sur la scène locale, notamment au sujet de la présidentielle, l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Liban, Walid Boukhari, a balayé samedi ces hypothèses. Depuis le QG des Forces Libanaises (FL) à Meerab, allié chrétien du royaume wahhabite, le diplomate a affirmé que la protection de l'identité libanaise est une "affaire de sécurité nationale panarabe et de paix régionale et internationale". Comprendre : la position hostile de Riyad à l'égard du Hezbollah pro-iranien demeure inchangée.
Riyad et Téhéran avaient rompu leurs relations diplomatiques en 2016 après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants en Iran, à la suite de l'exécution par le royaume wahhabite d'un dignitaire chiite. Mais les deux capitales ont annoncé le 10 mars avoir convenu, dans le cadre d'un accord signé sous l'égide de la Chine, de rétablir leurs relations et de rouvrir leurs ambassades respectives. Beaucoup attendent de cet accord des retombées positives sur le Proche et le Moyen-Orient, où l'Iran et l'Arabie saoudite se disputent l'influence. Au Liban, le Hezbollah et ses alliés y ont vu une évolution positive susceptible de lever le veto saoudien sur leur candidat à la présidentielle Sleiman Frangié, alors que le pays est confronté à une double vacance à la tête de l'Exécutif depuis la fin du mandat de Michel Aoun il y a cinq mois. Une hypothèse que Riyad semble écarter.
"Le Liban est un pays fondateur de la Ligue arabe. La protection de son peuple et le sauvetage de son identité sont une affaire de sécurité nationale panarabe et de paix régionale et internationale", a affirmé samedi M. Boukhari à l'issue d'une réunion d'environ deux heures avec Samir Geagea, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Au cours de la rencontre, les deux hommes ont "essentiellement discuté du dossier présidentiel sans entrer dans les noms", insistant sur "la nécessité de tenir cette échéance et élire un président souverain et réformateur qui ne fait pas partie des rangs". "La position de l'Arabie à l'égard du Liban est fixe et ne changera pas. L'accord irano-saoudien aura un impact positif sur le Liban", a ajouté le diplomate, qui a précisé aussi que le rôle de l'Arabie dans la réunion de Paris était "dans l'intérêt du Liban et de sa souveraineté".
En février dernier, des diplomates américains, français, saoudiens, qataris et égyptiens avaient formulé, lors d'une réunion à Paris, une feuille de route pour une sortie de crise au Liban, appelant à l’élection d’un président consensuel qui ne représente un défi pour aucune des parties.
La présidentielle
Dans ce contexte de crise, M. Boukhari a mis en garde contre le fait que la présidentielle n'a toujours pas eu lieu, notant que la "main de Riyad demeure tendue pour la coopération et le dialogue avec les pays de la région et du monde pour préserver la sécurité et la stabilité de la région". "Les efforts déployés par l'Arabie visent à assurer un filet de sécurité international pour faire face aux défis et dangers, afin de préserver le vivre-ensemble et le message du Liban dans son environnement arabe et international", a-t-il rappelé.
Les députés libanais ont échoué au cours de onze séances parlementaires organisées depuis septembre à élire un successeur à Michel Aoun. Jusque-là, le député de Zghorta Michel Moawad, soutenu par l'Arabie saoudite et l'opposition, a récolté le plus de voix. Le tandem chiite Amal-Hezbollah a dernièrement officialisé son soutien à une candidature du chef chrétien du Liban-Nord Sleiman Frangié, alors que les députés chrétiens demeurent, eux, divisés autour du choix d'un candidat. Le chef de l'Eglise maronite Béchara Raï a convié les 64 élus chrétiens à une journée de prière le 5 avril, perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de souder le camp chrétien, notamment au niveau de la présidentielle.
Dans une homélie prononcée samedi à l'occasion de la fête de l'Annonciation, Mgr Raï a d'ailleurs affirmé qu'il priera avec les députés au cours de cette journée, "pour le salut du Liban de sa crise politique et de ses souffrances financières, économique et sociale". Il a également incité la classe au pouvoir à "assumer sa responsabilité dans le sabotage de l'Etat et de la présidence en raison de leur incapacité à élire un chef de l'Etat et leur blocage du travail des institutions constitutionnelles".
commentaires (10)
- BERRIOTE ET MIKO, QU,ILS SOIENT DE CONNIVENCE, - TOUT LE MONDE LE SAIT. QU,ILS SOIENT ANTI CHRETIENS, - ON L,A TANT REPETE. L,UN AVEC SON OFFENSE, - DES DIX NEUF.. L,AUTRE NOMME UN ELU AUX CHRETIENS ? - DE L,EMIGRATION, LES MANEGES SONT L,ESSENCE. - ILS Y COMPTENT AVEC TOUS LEURS ALLIES ET LIENS.
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 29, le 27 mars 2023